L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (3,2.1901)

L'ART DÉCORATIF

parer les splendeurs de la beauté formelle des
noMesses de la beauté morale, fait de rnoi
l'homme le moins quaiifié pour cela. Je vois du
moins que M. dela Rochefoucauld a su traduire
avec bonheur ies impressions d'une très délicate
sensibiiité, et crois certain que ses images
toucheront vivement tous ceux — et ceiles --
dont l'âme vibre à l'unisson de ia sienne. En

tenant compte en outre de l'art exceilent de ces
peintures envisagées au point de vue décoratif,
de leur synthétisation sans rien de forcé, de
l'effacement du modeié qui ne va pas jusqu'à
l'absence, du caime et de la distinction de la
couleur, en un mot d'un ensemble de qualités
qui font d'eiles des œuvres typiques de peinture
d'intérieur domestique, je crois bien' que le


CH. PLUMET ET TONY SELMERSHEIM

DËCORATJON MURALE

nombre est grand de ceux — et ceiles ! — qui,
au Saion, ont convoité les panneaux de M. de
ia Rochefoucauid. Avec raison, car ia première
de toutes les règles de l'art n'est-elie pas de ne
s'entourer que de ce qui répond aux pensëes
dans lesqueiies notre esprit se complaît?
En des petits garçons chantant et des pe-
tites hiies cueiiiant des pâquerettes, M. Juies
Duvinage a trouvé deux sujets de frises pour
saiies d'écoies primaires, à l'instar de celies des
anglaises. Ceia est drôie et amusant.

Je ne me rappelie plus assez comment j'étais,
à l'âge de ceux que ces frises doivent divertir,
pour me rappeler l'effet qu'eiies m'auraient fait;
depuis le temps. .. ! Mais je gage qu'eiies auront
un vif succès de curiosité dans ce petit pubiic
en pensant à i'intérêt énorme qu'éveiiie en
chaque bambin i'approche d'un autre bambin
— tei un chat à l'approche d'un confrère.
Que cette curiosité ne s'émousse pas après
quelques séances, je ne ie garantis pas.
O. GERDEIL.

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