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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,2.1901

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No.35 (Août 1901)
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Paulme, J. Charles: Exposition de Rouen
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Chronique
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https://doi.org/10.11588/diglit.34206#0251

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L'ART DECORATIF

tative déjà mentionnée. Les soies et ies velours de
ia maison Corniiie frères, de Paris, rempiissent
une grande vitrine de ieurs chatoiements et de
leurs nuances admirablement dégradées. Mais
pourquoi ne pas trouver à côté du nom du fabri-
cant ie nom de l'artiste qui a conçu les modèies ?
MM. Joily et Sauvage occupent tout un coin du
vaste hail avec un escaiier tendu d'une toiie de
jute, décorëe d'une peinture au pochoir, reprësen-
tant des hiiettes jouant au voiant et à ia corde.
D'autres vitrines encore renferment des om-
breiies, des éventaiis déiicatement traités, notam-
ment par M'"' Ory-Robin ; puis, des broderies de
i'Écoie de Limoges et miiie autres petits riens qui
sont ies joyaux de l'éiégance féminine,
Ces queiques rapidcs indications sufhsent à
donner une tdée générale de ce qu'est cette Expo-
sition de Rouen, dont i'Mr/ Drcorn:/// compte par-
ier pius en détaii. Ii nous ëtait, dès aujourd'hui,
très à cœur de signaier i'intêrêt tout particuiier
qu'eiie présente, d'inciter ies curieux du progrès
artistique à s'y rendre, de noter enhn i'agrément
et la courtoisie de ia réception qui fut faite, en
i'aimable journée de l'mauguration, aux person-
naiitës dei'enseignement, de i'art et de ia critique.
J. CHARLES PAULME.

CHRONiQUE
T E MusÉE GALLiÉRA, inauguré ie 6 juiiiet, n'a
!. pas eu (t une bonne presse o. La plupart des
critiques ont exprimë i'opinion que s'ii y a
ià un certain nombre de beiies œuvres, ii y en a
beaucoup de médiocres, pas mal de détestabies, et
que i'ensembie a ie caractère d'insignifiance et
d'inutiiité.
Sans trouver ie résuitat exceilent, je crois ces
jugements trop sévères. Ii s'est dépensé beaucoup
de bonne voionté, beaucoup de zèie pour créer et
organiser ce musée. Les bonnes intentions et ies
peines des conseiiiers municipaux qui en ont pris
i'initiative, particulièrement M. Quentin-Bauchart,
ceiies du conservateur, M. Formentin, qui a dépioyé
dans cette aflàire une activité remarquabie, méri-
taient d'être mieux encouragées. C'est se montrer
par trop exigeant de leur reprocher de n'avoir
pas atteint ia perfection du premier coup dans une
entreprise si nouveiie.
Le grand défaut du Musée Gaiiiéra, c'est qu'on
ne savait pas au juste quei but on poursuivait en
ie faisant. A i'origine, ii fut question d'un musée
d'art purement industriei, où ies objets exposés,
choisis dans les meiiieurs produits par nos fau-
bourgs, seraient constamment renouveiés. Ainsi,
ies étrangers qui visitent Paris pourraient se con-
vaincre que ie vieux renom de bon goût des ateiiers
parisiens reste debout en dépit des changements
que ies dernières années ont apportés dans ies idées
et i'organisme industriei des peupies. Par queües

transitions fut-on conduit de ce point de dé-
part d'abord à i'idée d'une exposition d'objets
d'art ayant pour but principal d'inspirer i'indus-
trie, de iui montrer les directions à prendre, —
puis, hnaiement, à ceiie d'une sorte de haiie, des-
tinée suriout à faciliter aux artistes décorateurs 1a
vente de leurs œuvres? Je ne sais; toujours est-ii
que ie Musée Gailiéra, qui tâche d'être en même
temps une source de bons exemples pour i'indus-
trie et une institution pratique en faveur des ar-
tistes, n'est, tei qu'ii est, ni i'un ni i'autre.
Car on ne fera croire à personne que i'industrie
puisse tirer rien qui Ja concerne des meubies de
MM. X... et Y... qui sont tout ce qu'on voudra
exceptë des types généraiisabies ; m des bibelots
de MM. Z... et V..., qui sont de i'art purement
personnei — comme tout bon art d'aiiieurs ; — ni
des travaux des écoies professionneiies de 1a
Viiie de Paris, qui ne démontrent qu'une chose, à
savoir que l'enseignement dans ces écoies tourne
1e dos a son but.
Rien n'est pius confus que nos idées sur ies
rapportsdei'art àl'industrie; cette question,
qu'on paraît croire si simpie, est, au contraire,
très compiexe, et ce n'est pas de sitôr qu'on
ia débrouiiiera. Ii est bien vùe fait de dire que ies
exempies donnés par l'art à l'industrie doivent
provoquer l'améiioration des produits de ceiie-ci.
Ii y a ià-dedans une part de vérité; mais ii y en a
une aussi grande dans i'afhrmation de celui qui
soutiendrait que ia contempiation trop assidue de
i'art par i'industrie a pour effet de faire oublier à
ceiie-ci que sa production est impersonnelie de
son essence, et que chercher à iui donner 1e ca-
ractère d'art, c'est-à-dire le caractère personnei,
c'est aiier au-devant du pius piteux échec.
Oü est 1a vérité dans ces contradictions? C'est
ce qu'ii aurait failu rechercher avant de faire
des musées pour i'édihcation de i'industrie par
i'exempie et même des écoies pour l'enseigne-
ment de l'art industriei. Je suis fâché d'écrire ces
iignes qui vont passer pour une énormité, tant
eiies froissent toutes ies idées qui courent ; mais
1e spectacie des productions ridicuies de certaines
industries (je dis et non
depuis qu'ii est entendu qu'ii faut de
i'art, et encore de i'art en tout, me donne raison.
La destination des choses dont nous nous ser-
vons ou qui nous entourent, et dont ia grande in-
dustrie est i'agent universei de production de nos
jours dih'ère esthétiquement autant que matérieiie-
ment. Ce qui fait ia beauté des unes n'est qu'er-
reur et foiie dans les autres : de même que, dans
l'ordre morai, chaque vertu, hors certaines con-
ditions déhnies, devient aberration. De ià vient que
l'intervention de l'artiste, bienfaisante dans cer-
taines industries, est maifaisante dans d'autres.
En i'état actuei de toutes choses, ia beauté doit
venir de ia participation YA^c/r de i'artiste à i'in-
dustrie en certains cas et de 1a formation du goût

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