SEPTEMBRE t90i
un peu rudimentaire dans l'invention des motifs
ornementaux de ses façades. Ii est ciair par
l'examen de l'intérieur — nous ie verrons tout
à l'heure —- que jusqu'ici tout son effort s'est
porté sur le côté structural de son art. S'il a dès
à présent, à cet égard, sa place marquée à côté
des premiers, le temps lui a manqué pour mettre
sa science décorative au pair de sa science
structurale, etpour achever de fornter les colla-
borateurs qu'un architecte doit s'adjoindre
pour suppléer au don d'universalité : car l'an-
tienne de l'artiste universel, air à 1a mode du jour,
n'est qu'une fumisterie pernicieuse, et l'excep-
tion d'un Michel-Ange ne fait que conhrmer
L. LEFRANC, ARCHITECTE
la règle que les aptitudes procëdant de 1a
raison et les aptitudes procëdant de l'imagi-
nation sont réparties très inégalement dans
chaque cerveau. Or, 1a science décorative de
l'architecte doit être vaste pour 1e traitement de
l'intérieur, tandis que s'il ne fautpas absolument
qu'elle soit étroite pour traiter l'extérieur, au
moins faut-il qu'il ait sur lui-même l'empire de
ne pas s'abandonner au désir d'en faire montre.
A mesure que le décorateur grandira chez
M. Lefranc, l'architecte ne diminuera t-il pas?
C'est l'écueil. Je lui souhaite de tout cœur de
savoir l'éviter.
On sait l'incomparable adresse des archi-
tectes parisiens dans la distribution des grands
un peu rudimentaire dans l'invention des motifs
ornementaux de ses façades. Ii est ciair par
l'examen de l'intérieur — nous ie verrons tout
à l'heure —- que jusqu'ici tout son effort s'est
porté sur le côté structural de son art. S'il a dès
à présent, à cet égard, sa place marquée à côté
des premiers, le temps lui a manqué pour mettre
sa science décorative au pair de sa science
structurale, etpour achever de fornter les colla-
borateurs qu'un architecte doit s'adjoindre
pour suppléer au don d'universalité : car l'an-
tienne de l'artiste universel, air à 1a mode du jour,
n'est qu'une fumisterie pernicieuse, et l'excep-
tion d'un Michel-Ange ne fait que conhrmer
L. LEFRANC, ARCHITECTE
la règle que les aptitudes procëdant de 1a
raison et les aptitudes procëdant de l'imagi-
nation sont réparties très inégalement dans
chaque cerveau. Or, 1a science décorative de
l'architecte doit être vaste pour 1e traitement de
l'intérieur, tandis que s'il ne fautpas absolument
qu'elle soit étroite pour traiter l'extérieur, au
moins faut-il qu'il ait sur lui-même l'empire de
ne pas s'abandonner au désir d'en faire montre.
A mesure que le décorateur grandira chez
M. Lefranc, l'architecte ne diminuera t-il pas?
C'est l'écueil. Je lui souhaite de tout cœur de
savoir l'éviter.
On sait l'incomparable adresse des archi-
tectes parisiens dans la distribution des grands