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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,2.1901

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No.36 (Septembre 1901)
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Jacques, G. M.: Une maison à loyers
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Chronique
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https://doi.org/10.11588/diglit.34206#0303

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L'ART DECORATIF

1e dixième, rauxiliaire de talent, quittera Tar-
chitecte dès qu'il se sentira de force à travailler
seul. Nous en arrivons donc toujours à ce pro-
blème dontj'ai précédemment indiqué les termes :
Tinstitution entre les artistes décorateurs d'une
part, l'architecte et l'industrie de l'autre, d'un
dans lequel les premiers trouvent
une rémunération équitable de leur travail, 1a
juste garantie de leur honneur artistique et
1a conservation de leur indépendance; les se-
conds, une collaboration indispensable à des
conditions qui ne grèvent pas l'œuvre archi-
tecturale ou l'objet tabriqué au delà de ce que
1e prix de vente courant permet. Je ne crois
pas ce problème utopique. Actuellement, à
verser leur talent dans desœuvres personnelles
quine sont, sauf de rares exceptions, que d'inu-
tiles bibelots dont bien peu de personnes se
soucient, 1a moyenne des artistes végète. 11
s'agit de savoir si ces taients ne seraient pas
employés, dans une meibeure organisation des
rapports de l'art et de l'industrie, d'une manière
plus probtable à 1a comniunauté et aux artistes
eux-mêmes. Je n'hésite pas à répondre : oui.
L'élévation du niveau de beautë de ce qui
nous entoure ou nous sert n'est pas seulement
une question d'èducation des artistes et des
masses. C'est encore plus une question d'or-
gamsation de l'emploi des aptitudes, une alfaire
de rapports sociaux.
G. M. JACQUES.

CHRONiQUE
1 'xposiTiONS Du Mois. — II nous faut d'abord
U liquider un arriéré en relatant la très intéres-
sante exposition des peintres espagnols F.
Iturrino et P. R. Picasso aux galeries VoIIard, rue
LafRtte, dans la première quinzaine de juillet.
Nous laisserons parler M. Gustave Coquiot, qui
débnit à merveille le caractère des œuvres de ces
artistes dans une notice servant de préambule au
catalogue :
" Voici deux peintres heureusement trèsdissem-
blables : l'un barbare, presque hostile, exprimant
sur de rudes toiles d'âpres aspects humains et des
sites hérissés; l'autre plus sollicité par des sujets
divers, plus inquiet peut-être.
« Le premier, M. F. Iturrino, avec unc mélan-
colie forte, a représenté de nouveau les légen-
daires Gitanes et les mendiants d'Espagne. II a
exécuté de nerveuses anatomies de femnies dan-
sant et dit l'incroyable et hautaine « pouillerie o
des loques rapiécées et des .so772<G*^o,s tannés, dé-

formés, maltraités par les soleils et par les piuies.
II a aussi, en traversant les villages en fête, consi-
déré les r/wva:.? parées, et les voici, avec leur
exorable regard de bêtes attendries, causant entre
elles ou accostées par le cavalier qui doit, comme
dans tout conte louable, surgir devant trois belles
filles en promenade. Mais, surtout, il a été requis
par les gens du peuple; et ses groupes de bu-
veurs, de femmes accroupies au soleil et entourées
de chapelets d'enfants, sont de hautes et probes
œuvres qui dès l'abord plaisent. Voilà bien, en
eflet, l'inculte sol castillan, 1e ciel farouche et les
attitudes de passivité de ces paysans sans hoirie;
et c'est là, si l'on veut bien s'en rendre compte,
l'apport d'une décisive originalité, d'un naïf et pé-
nétrant tempérament.
« Tout autre est l'exposition juvénile, abon-
dante, variée, « parisienne o de M. Pablo Ruiz
Picasso.
c Dans ce lot d'œuvres, chacun, je crois, s'iln'est
un mystique ou un gothique, pourra trouver
1e sujet qu'il aLectionne. Les blles, les enfants, des
intérieurs, des paysages, des cafés-concerts, des
dimanches aux courses, aux bals publics, etc., etc ,
voilà les « sujets o généralement représentés. A
considérer cette << manière o, ce style preste et un
peu hâtif, on se rend vite compte que M. P. R.
Picasso veut tout voir, veut tout exprimer. Certes,
on imagine aisément que 1a journée n'est pas as-
sez durable pour ce frénétique amant de 1a vie
moderne. C'est un harmoniste des colorations
claires, mais un peu éperdu, un peu impatient,
quelelendemain trouve encore toutarmé, en éveil
et dispos.
« Un contentement surtout, c'est que ces deux
peintres d'outre-monts nous aient fait grâce des
«troublantes w 7720770/0:^ et des « beaux " guitaristes.
On sait, en eLet, ce qu'il faut penser des pre-
mières et du " narcissisme " des seconds, aux faces
de galfâtres ou de garçons de bains. Le patriotisme
« éclairé " de ces deux bons peintres ne les a pas
incités heureusement à d'odieux prônes en l'hon-
neur de l'"unique" Ibérie; et MM, F. Iturrino et
P. R. Picasso ontjustementpensé qu'il convenait
mieux de donner, des sites et des êtres choisis par
eux, de réelles physionomies, d'exactes et probes
expressions d'art, sans se soucier d'une séduction
aiséeetd'unfacilesuccès. "

Pour parler comme il conviendrait de l'exposi-
tion de l'1/727072 o7V7isby77g <70:77/077 <fe Z.<7g*77y, il
faudrait évoquer l'image de la petite viile. des jolis
bords de la Marne, du préau d'école où se presse
un public de bonne foi, point poseur comme dans
nos salons parisiens et point plus mauvais appré-
ciateur pour cela. Car, dans une exposition, outre
les œuvres cxposées, il y a le milieu; et conune
on y va plutôt dans l'intention de passer 1e temps

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