DOI Heft:
No. 37 (Octobre 1901)
DOI Artikel:Saunier, Charles: La médaille française contemporaine, [2]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34268#0046
L'ART DECORATIF
rendent l'œuvre moins attrayante, mais plus
définitive.
Cependant, que de choses charmantes se-
raient à rappeler depuis la médaille du Conseil
général de la Gironde, qui semble due à la colla-
boration de Watteau et de Bouchardon, jusqu'à
ces délicieuses plaquettes : l'Horticulture, la
Source d'une si jolie inspiration. Et que celles-ci
ne fassent pas oublier l'Expédition du Talisman
et le très beau jeton du Conseil de surveillance
de l'Assistance Publique, œuvres plus graves.
Devant le modèle, Daniel Dupuis avait immé-
diatement conscience de l'expression, de la
ligne du visage. Mais là, plus qu'ailleurs encore,
leur infatigable aurait produit si une mort
tragique n'était venue interrompre une carrière
brillante et heureuse ?
M. Bottéel a, lui aussi, un naturel génie dé-
coratif) le sentiment de l'accessoire, de la place
qu'il doit tenir. Mais il joint à cela une applica-
tion, une volonté qui lui permettent de donner
à ses effigies une accentuation profonde et per-
sonnelle. On lui doit en ce sens une figure de
République tout à fait caractéristique. Ce n'est
pas la douce, paisible, confiante jeune bile dont
* Une grave et longue maladie, dont s'affligeront
tous les amis de M. Bottée, et non encore terminée
à cette heure, a mis l'artiste dans i'impossibilité de
préparer à temps pour ce numéro les documents
qu'il avait bien voulu destiner à l'^f/*/
son heureuse facilité fut un obstacle à l'ob-
servation lente, pénible, profonde qui permet
seule de saisir, outre la ressemblance matérielle,
la physionomie morale des individus. Néan-
moins on rencontre dans la série de ses por-
traits nombre d'œuvres parfaites : nous citerons
notamment le beau probl de Virginie-Félicité
Dupuis, sa mère; celui d'un de ses maîtres, le
sculpteur Cavelier; ceux de Barrias, de J. A. De-
glise, enbn la petite médaille qu'il grava durant
son séjour à l'Académie de France à Rome,
d'après le peintre Luc-Olivier Merson.
L'œuvre de Daniel Dupuis est considérable.
Cependant, qu'est-ce à côté de ce que ce travail-
H.PATEY
la conception a séduit nombre de ses confrères,
mais une physionomie volontaire de femme qui
a lutté et luttera encore : la République de
M. Bottée est cornélienne.
Cependant M. Bottée sait au besoin assou-
plir cette conception de force si sensible encore
dans sa médaille allégorique du Muséum d'His-
toire naturelle, et trouver des physionomies
plus propres à étoffer aimablement les scènes
décoratives que son esprit conçoit. 11 a exécuté
en ce sens une médaille de mariage pleine de
charme et d'émotton. Nous placerons également
parmi les meilleures médailles contemporaines
celles du Comité français des Expositions à
l'étranger et de la Société des Architectes di-
plômés par le Gouvernement où se trouvent
réunis, avec une légère pointe d'ironie peut-
être, le petit temple antique admirable d'élé-
gance et de proportion et une basilique mo-
28
rendent l'œuvre moins attrayante, mais plus
définitive.
Cependant, que de choses charmantes se-
raient à rappeler depuis la médaille du Conseil
général de la Gironde, qui semble due à la colla-
boration de Watteau et de Bouchardon, jusqu'à
ces délicieuses plaquettes : l'Horticulture, la
Source d'une si jolie inspiration. Et que celles-ci
ne fassent pas oublier l'Expédition du Talisman
et le très beau jeton du Conseil de surveillance
de l'Assistance Publique, œuvres plus graves.
Devant le modèle, Daniel Dupuis avait immé-
diatement conscience de l'expression, de la
ligne du visage. Mais là, plus qu'ailleurs encore,
leur infatigable aurait produit si une mort
tragique n'était venue interrompre une carrière
brillante et heureuse ?
M. Bottéel a, lui aussi, un naturel génie dé-
coratif) le sentiment de l'accessoire, de la place
qu'il doit tenir. Mais il joint à cela une applica-
tion, une volonté qui lui permettent de donner
à ses effigies une accentuation profonde et per-
sonnelle. On lui doit en ce sens une figure de
République tout à fait caractéristique. Ce n'est
pas la douce, paisible, confiante jeune bile dont
* Une grave et longue maladie, dont s'affligeront
tous les amis de M. Bottée, et non encore terminée
à cette heure, a mis l'artiste dans i'impossibilité de
préparer à temps pour ce numéro les documents
qu'il avait bien voulu destiner à l'^f/*/
son heureuse facilité fut un obstacle à l'ob-
servation lente, pénible, profonde qui permet
seule de saisir, outre la ressemblance matérielle,
la physionomie morale des individus. Néan-
moins on rencontre dans la série de ses por-
traits nombre d'œuvres parfaites : nous citerons
notamment le beau probl de Virginie-Félicité
Dupuis, sa mère; celui d'un de ses maîtres, le
sculpteur Cavelier; ceux de Barrias, de J. A. De-
glise, enbn la petite médaille qu'il grava durant
son séjour à l'Académie de France à Rome,
d'après le peintre Luc-Olivier Merson.
L'œuvre de Daniel Dupuis est considérable.
Cependant, qu'est-ce à côté de ce que ce travail-
H.PATEY
la conception a séduit nombre de ses confrères,
mais une physionomie volontaire de femme qui
a lutté et luttera encore : la République de
M. Bottée est cornélienne.
Cependant M. Bottée sait au besoin assou-
plir cette conception de force si sensible encore
dans sa médaille allégorique du Muséum d'His-
toire naturelle, et trouver des physionomies
plus propres à étoffer aimablement les scènes
décoratives que son esprit conçoit. 11 a exécuté
en ce sens une médaille de mariage pleine de
charme et d'émotton. Nous placerons également
parmi les meilleures médailles contemporaines
celles du Comité français des Expositions à
l'étranger et de la Société des Architectes di-
plômés par le Gouvernement où se trouvent
réunis, avec une légère pointe d'ironie peut-
être, le petit temple antique admirable d'élé-
gance et de proportion et une basilique mo-
28