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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,1.1901/​1902

DOI Heft:
No. 37 (Octobre 1901)
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Jacques, G. M.: Rue et boutiques
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https://doi.org/10.11588/diglit.34268#0055
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OCTOBRE )901

constances, qui modifie l'homme à mesure que
fe progrès s'accompiit. Ii est rare que les choses
nouveiies nous paraissent beHes d'emblée, et,
réciproquement, un grand nombre de choses
dont nos yeux s'irritaient d'abord nous pa-
raissent à ia longue naturelles, puis agréables à
contempler. Un exemple vulgaire au hasard
entre mille, La première fois qu'on vit des
tramways à traction mécanique circuler dans
les rues, cela nous mit mal à l'aise. Les che-
vaux manquaient. Aujourd'hui, l'accoutumance
est faite; tout le monde trouve cela très bien.
Dans cette affaire de K l'art public )), le mal-
heur est que ceux qui ont attaché le grelot sont
tous des hommes s'occupant d'art par métier ou
par vocation, s'en occupant exclusivement et,
par conséquent, ne voyant en tout que l'ar7 (au
sens étroit défini tout à l'heure). Or, l'%r7 (tou-
jours au sens étroit) n'est qu'un des facteurs de
la beauté. Il n'est peut-être même plus le prin-
cipal à cette heure; car à mesure qu'éclate le
grandiose des œuvres issues de la science hu-
maine, l'importance de ce que l'art y peut ajou-
ter de beauté diminue. Ce qu'il faudrait, ce
serait d'envisager le rôle de l'art dans ses rap-

ports avec l'ensemble; de ne pas omettre de
tenir compte des convenances de place et de
quotité auxquelles il est soumis; de défendre
ses droits légitimes sans tenter de contester
ceux de principes aussi grands que le sien. Au-
trement, on en arrive à demander, comme le
font les coryphées de « l'art public )), la trans-
formation de la rue en une sorte de musée de
gigantesques bibelots. Et du même coup on se
donne le ridicule du combat du pot de terre
contre le pot de fer. Il n'y a pas d'art, public ou
non, qui puisse soutenir la lutte contre les be-
soins nouveaux nés de la science et de l'activité
modernes. L'humanité d'aujourd'hui marche par
la vapeur et l'électricité, non par le crayon d'un
dessinateur d'arabesques.
La vue d'une grande rue commerçante, par
exemple la rue du Quatre-Septembre ou la rue
Réaumur, avec ses théories de tramways se
succédant à chaque quart de minute, la foule
qui se presse, les milliers d'enseignes en grandes
lettres dorées brillant au soleil à chaque étage
des maisons jusqu'au faîte, est un spectacle pro-
digieux, admirable. 11 met sous nos yeux la
synthèse grandiose de tout ce que la volonté,


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