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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,1.1901/​1902

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No. 37 (Octobre 1901)
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Chronique
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https://doi.org/10.11588/diglit.34268#0059

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OCTOBRE 1901

CHRONIQUE
T*^ xposinoNS DU Mois. — Gâterie Durand-Rue),
C M. Childe Hassam nous montre une dizaine
de toiies claires, aérées et doucement fleuries.
C'est la vision d'un œil délicat, )a touche d'une
main légère, t'œuvre d'un artiste sensible à ta
beauté des choses, mais plus curieux d'éprouver
des émotions nouvelles que d'approfondir l'émo-
tion présente. Aucun effort pour dessiner les
sithouettes, établir les plans, donner le relief et ta
sotidité. M. Childe Hassam harmonise noncha-
tamment des taches délicieuses. Voici TVh/'Ai.s: un
joli mouvement de nuages, une symphonie de
maisons roses,' de maisons jaunes et de maisons
bleu pâle. Voici te Ona/ d Vai-fs : au
milieu de l'air fluide, le tremblement des verdures
de printemps. Voici l'Asca/i'^r oVs
à ffo/yn?, le Soi)* à GVcMrM/f. Voici l'exquise
A'a/rrs-lwW où te couple mondain
s'en va, debtancvêtu, goûtant la grâce jeune des
feuillages et la transparence des ombres. Voici les
Pbwwfri'F r/ enfin, charme ingénu des
floraisons, et l'accord de ce toit rouge avec ie
ciel de fine turquoise... Autant de sites, autant
d'images aimabtes et flottantes. Peinture à fleur
de toite et sensations à fleur d'âme! A. T.

^ CULPTUREARTISTIQUE,SCULPTURE INDUSTRIELLE.
'"s — La quatrième chambre de la Cour de Paris
a été dernièrement saisie de ta question,
extrêmement délicate, de savoir quels sont les
caractères qui séparent ta sculpture artistique de
la sculpture industrielte.
La distinction a son importance. Quand il s'agit
de la sculpture artistique, l'action en contrefaçon
n'est soumise à aucun dépôt préalable d'un mo-
dèle de l'œuvre originate. L'auteur peut pour-
suivre directement celui qu'il accuse de contre-
façon. Lorsqu'il s'agit, au contraire, de ta sculpture
industriette, Faction en contrefaçon n'est recevable
qu'aùtant que le modèle a été préalablement dé-
posé au bureau du Conseil des prud'hommes,
conformément à la loi de 180S. C'est à l'occasion
de modèles de plafond que la question a été plaidëe
devant la quatrième chambre de la Cour. D'après
les demandeurs, les modèles de plafond sont des
œuvres d'art autant et plus que certains tableaux,
certaines gravures ou certaines statues sans valeur
esthétique, comme on en voit chez les marchands
d'objets religieux.
M" Constant, au nom des demandeurs, a soutenu
que toute manifestation de l'esprit ayant quelque
personnalité ou quelque originalité est une œuvre
artistique.
M" Flamand, pour le défendeur, a développé
avec beaucoup de talent la thèse que voici :
Le critérium qui permet de distinguer la sculp-
ture artistique de la sculpture industrielle n'est pas
le degré de perfection de l'œuvre qu'il s'agit de

protéger. Ce serait transformer les cours et tribu-
naux en jurys de sculpture, et Dieu sait où cela
conduirait! Il y aurait parmi les magistrats des
réalistes, des symbolistes, des romantiques, des
classiques, etc. Les magistrats ont pour mission
de trancher des questions de droit et non de faire
œuvre de critique d'art. Donc, ce n'est pas la
valeur intrinsèque de l'œuvre qui peut servir de
critérium.
Où donc faut-il chercher ce critérium? Le Code
ne s'est pas préoccupé de la nature même des
choses pour en opérer le classement. H ne consi-
dère qu'une seule chose : la destination. Une
œuvre de sculpture doit-elle se suffire à elle-
même? S'agit-il, par exemple, d'une statue que
l'on doit poser sur un piédestal ou sur une che-
minée, c'est une œuvre artistique, fû.-elle même
horrible et sans valeur. Au contraire, une œuvre
de sculpture a-t-elle été faite pour s'adapter à un
autre objet, s'incorporer en lui? elle prendra la
nature de l'objet auquel elle est destinée. Si cet
objet est industriel, l'œuvre de sculpture deviendra
une œuvre industrielle. C'est la théorie de « l'ac-
cessoire suit le sort du principal n. Et cette théorie
doit être étendue à toutes les œuvres, quelles
qu'elles soient.
La Cour, adoptant le système de M" Flamand,
a décidé, dans son arrêt, que des modèles de pla-
fond rentrent dans la sculpture industrielle et qu'en
conséquence, pour agir en contrefaçon, il faut en
déposer préalablement le modèle au Conseil des
prud'hommes.
La Cour, en rendant cet arrêt, a-t-elle entendu
adopter la singulière théorie de l'avoué du dé-
fendeur, en vertu de laquelle il n'y aurait pas d'art
hors ce qui s'accroche au mur ou se pose sur
une cheminée? Nous ne savons. Quoi qu'il en soit,
nous ferons remarquer qu'en Allemagne presque
tous les artistes producteurs d'œuvres dites c d'art
appliqué s ont adopté depuis quelque temps la
coutume de faire le dépôt légal des modèles ou des
dessins de leurs œuvres; presque toutes les repro-
ductions d'œuvres de cette classe pubüées par les
revues allemandes portent aujourd'hui la mention
(protégé par la loi). En
adoptant aussi cet usage, nos artistes s'assure-
raient contre les démarquages devenus par trop
fréquents.

T A GAZETTE DES TRIBUNAUX nous apporte en-
[ core, ce mois, une amusante anecdote. Vous
connaissez le type de l'amateur jaioux, du
Bartolo de bibelots. La possession ne suffit pas à
ce maniaque; il ne faut pas que d'autres possèdent
le même trésor, que d'autres puissent voir, appro-
cher l'objet quelconque, de sa passion. C'est ce
type qui nous est présenté sous les espèces
suivantes :
M. le comte de Brouville est propriétaire de ta-
pisseries anciennes d'Aubusson, recouvrant plu-

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