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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,1.1901/​1902

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No.38 (Novembre 1901)
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Thomas, Albert: Vallgren
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Jacques, G. M.: Un restaurant allemand à Paris
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https://doi.org/10.11588/diglit.34268#0076

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L'ART DECORATIF


VALLGREN BRETONNE DE PONT-L'ABBÉ

des calices d'arums. Les chenets seuls, sur-
montés de soleils morts, doivent moins à la
logique qu'au pittoresque.
Mais cette cheminée si sobrement conçue, si
résolument dépouillée, ne donne pas la note ordi-
naire de M. Vallgren. Il reste le sculpteur-poète
des statuettes frêles et précieuses, des menus
objets où siègent les troublants génies domes-
tiques. Il reste l'inventeur des admirables pa-
tines, vertes, violettes, fauves, dorées, couleur
de miel et couleur d'ambre, dues aux morsures
des acides, aux brusques baisers des flammes :
profondes, mystérieuses oxydations qui sem-
blent faire du bibelot une chose longtemps en-
fouie, rongée et teinte par tous les sels, par tous
les ferments du sol. Il reste le vibrant modeleur

de l'inquiétude et des tristes rêves. Je l'ai dit,
sa grâce est pleine de séductions. Elle nous
touche aux fibres délicates du cœur. Elle nous
offre, avec la plus fraîche naïveté, une saveur
de pays lointain. Par essence, elle est inimi-
table. Aussi les gens qui veulent la copier n'en
donnent-ils qu'une grimaçante caricature. Les
créations si personnelles de M Vallgren ont
suscité l'invasion des statuettes bizarres, fausse-
ment hiératiques, des gnomes symbolistes et
des pimbêches décadentes dont je parlais en
commençant. Mais cette escorte ridicule ne sau-
rait faire tort au maître. Un maître unique, en
vérité, digne de toute notre ferveur, qui a su
développer merveilleusement son originalité
native et, comme le poète des Ær/
doter l'art d'un « frisson nouveau B.
ALBERT THOMAS.

UN RESTAURANT ALLEMAND
A PARIS
ous rappelez-vous le restaurant allemand
de l'Exposition? Peut-être non. Tout
passe vite à Paris ; et qu'elle est déjà loin,
l'Exposition ! Les squelettes de fer de ce qui fut
ses monuments sont encore debout, et des fée-
ries de la ville blanche il reste à peine en nous
une image confuse, entrevue à travers les
brouillards de l'oubli.
Le restaurant allemand fut la grande vogue,
le lieu «select)) de l'Exposition. Le monde
l'avait adopté. Il était de bon ton de s'y rendre
en compagnie nombreuse; on faisait retenir sa
table la veille ou l'avant-veille, on venait tard,
on dînait et l'on prolongeait le repas le plus
possible, pour n'arriver aux parades de la rue
de Paris qu'après l'écoulement de la cohue.
Dans cette vogue d'un jour, on a vu le point
de départ d'une entreprise durable. Le direc-
teur du restaurant allemand de l'Exposition,
M. Konss, — propriétaire d'un des grands hôtels
de Berlin et fort habile homme en son métier —
a refait au cœur de Paris ce qui lui avait si bien
réussi au quai d'Orsay devenu Cosmopolis.
Calcul hardi ; mais en affaires, pas de succès
sans audace.
Au restaurant de l'Exposition, quelle que fût
l'excellence de la cuisine et des vins, l'attrac-
tion était surtout celle des salons. M. Bruno
Môhring, l'architecte berlinois, avait fait de
ceux-ci un milieu curieux, un spécimen du nou-


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