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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,1.1901/​1902

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No. 42 (Mars 1902)
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Sedeyn, Émile: Victor Horta
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Soulier, Gustave: Dentelles
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https://doi.org/10.11588/diglit.34268#0282

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L'ART DÉCORATIF

à lui-même n'est pas complètement achevée,
et c'est grand dommage, pour nos lecteurs
et pour nous, que manquent ici les repro-
ductions du saion si intime et si gai, et de
la salle à manger si lumineuse et si accueil-
lante avec ses murs blancs.
L'ingénieuse et très imprévue appropria-
tion du plan n'est pas en effet la seule inno-
vation heureuse que M. Horta ait réalisée
chez lui. Il a voulu tenter une application
encore inédite de la brique émaillée blanche,
en l'employant pour le revêtement des murs
de la salle à manger, et malgré la fabrication
encore imparfaite, qui a nécessité pour un
emploi de ce genre une sélection longue et
coûteuse, l'effet est délicieux de grâce, de
simplicité et aussi de couleur. Car la surface
doucement brillante de ce revêtement em-
magasine et restitue délicieusement toutes les
harmonies de la nature, les couleurs du ciel,
les tons de la verdure et ceux du crépuscule;
aussi, avec son plafond voûté, sa belle frise
décorative modelée par M. Lier Braecke et
sa bordure inférieure en marbre rouge, avec
ses cuivrerics souples et déliées, cette salle
à manger peut certainement compter au
nombre des plus charmantes trouvailles du
maître.
En écrivant ce mot de ntaRrc, si courant
et d'un emploi si facile, si répandu à tort et
à travers dans les arts, je vois d'ici le sou-
rire sceptique de cet homme laborieux et
simple, d'esprit sensible et d'enveloppe rude
qu'est Victor Horta. Maître, il l'est, certes,
et l'art où il s'est montré novateur si abon-
dant et si puissant peut reconnaître en lui
une de ses lumières, une de ses physionomies
les plus personnelles et les plus hautes par
l'importance de l'œuvre et par la puissance
de l'esprit. Mais lui seul semble l'ignorer,
travaillant à l'écart avec une saine horreur
de la réclame et des journalistes, après dix
ans de succès et de gloire naissante comme
aux premières heures de la lutte. J'aurais
voulu parler du désintéressement avec lequel
il poursuit sa campagne en faveur du beau
et du vrai, montrer ses efforts incessants
pour obtenir des fabricants, mal préparés et
parfois difficiles à convaincre, les modèles et
les accessoires dont il a besoin, dire enfin son
intraitable souci de perfection, et bien d'autres
particularités encore, qui font de ce caractère
d'artiste un des plus curieux de ce temps.
Mais si la place manque aujourd'hui, sans

doute l'avenir nous apportera-t-il des cir-
constances plus largement favorables. Victor
Horta n'est encore que peu connu et dans
un cercle trop étroit, en notre pays. Sa mo-
destie et sa vie retirée y sont pour beaucoup.
Néanmoins, on peut penser, avec des, appa-
rences de raison, que les circonstances le
décideront quelque jour à construire à Paris.
Une occasion et un caprice pourront ainsi
nous donner la joie et les enseignements
d'un nouveau joyau architectural, et ce sera
certainement une bonne fortune pour la
Ville de lumière et d'art.
EMILE SnBEYN.

DENTELLES
E devrait-il pas y avoir autour de nous
une abondante floraison de dentelles,
d'un caractère neuf et varié? Il semble qu'il
y ait, dans la rareté des modèles nouveaux
qu'il est possible de trouver exécutés, une
véritable anomalie.
La dentelle, en effet, trouve sa place, sa
place charmante et où rien autre ne saurait
fournir un équivalent, non-seulement dans
la toilette féminine, mais encore dans mille
détails du décor domestique, décor de fe-
nêtres et décor de la table, par exemple,
sans compter d'autres imaginations possibles.
Jamais, peut-on dire, la parure de ta femme,
de même que l'aménagement intime et douilet
de sa maison, n'a eu autant recours à ce qu'il
y a de plus coquet, de plus minutieux, de
plus réellement féminin dans les raffinements
de la décoration : les broderies, les dentelles
jouent un rôle de plus en plus important,
si l'on y songe bien, dans le caractère de
l'ornement moderne. Or, alors qu'il n'y a
point de motif trop nouveau pour les ouvrages
de broderies, alors que l'on y veut tou-
jours plus la hardiesse de l'inédit, sur le
chapitre de la dentelle la recherche se fait
soudain classique: on collectionne les vieux
points, on utilise de l'Alençon ou du Venise,
ou les lourdes guipures d'Irlande, sans avoir
l'air de prendre garde à autre chose qu'à la
beauté et au prix du travail. Alors que la
curiosité, la soif de nouveauté aiguillonnent
partout ailleurs l'invention, on maintient ici
dans la stérilité un métier qui mériterait
d'avoir de plus beaux jours.


2qa
 
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