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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,1.1901/​1902

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No. 42 (Mars 1902)
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Gerdeil, O.: La collection Hayashi
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Jacques, G. M.: Paradoxes: (à propos d'orfèvrerie)
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https://doi.org/10.11588/diglit.34268#0292

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L'ART DECORATIF

tions; une boîte de laque en forme de pousse
de bambou; un étui de pipe en ivoire; un
autre en bois, auque! se trouve attachée ht
boîte à tabac, décorée de grenouilles ; une
pointe de Hèche ajourée, que l'on verrait fort
bien transformée en épingle à chapeau ou en
épingle à chignon; des coulants de sabre,
qui semblent aussi bien faits pour être des
coulants de cravate ; et enfin, un choix de
gardes de sabres des XV", XVL et XVIT
siècles, merveilleusement composées, et où
l'on pourrait prendre des idées pour le dessin
bien adapté d'une boucle de ceinture ou
d'une entrée de serrure.
Et dans tout cela, nul déséquilibre de
forme, nulle déformation systématique, mais
le sens précis de la composition ornemen-
tale qui sait choisir ses sujets. C'est de ces
éléments-là que se fait la nouveauté.
O. GERDEIL.

PARADOXES
(A PROPO$ D'ORFÈVRERIE)
'Ai toujours pensé que la préoccupation de
décorer tient trop de place dans l'esprit de
ceux qui cherchent à créer de beaux objets,
et qu'elle est un obstacle à l'éclosion d'un art
industriel vraiment en rapport avec l'esprit de
notre temps.
L'effort des artisans d'art se porte tout entier
sur le remplacement des vieilles formules déco-
ratives par d'autres. Ils ne fument plus, le mé-
decin le défend. Ms prisent à la place. C'est tou-
jours le tabac.
La question d'art moderne — puisque c'est le
mot reçu — est plus large que cela.
U ne des différences fondamentales entre notre so-
ciété et celles d'autrefois est le mode de la produc-
tion. Toutes les autres se lient étroitement à celle-
là. Au moyen âge, la consommation est faible, la
production s'accomplit en petit, chaque produc-
teur travaille isolé. Le travail est personnel, le
produit une œuvre personnelle. Aujourd'hui, la
consommation est immense, elle croit suivant
une progression inouïe; la production vient de
l'usine, sa base est la division du travail et la
substitution de la machine à l'homme. Le pro-
duit est une œuvre anonyme.
L'objet d'aujourd'hui ne peut pas ne pas re-
fléter cela. En cherchant à se soustraire à cette
fatalité, il est aussi anachronique que le mon-
sieur qui s'en irait promener sur le boulevard
dans le costume des contemporains de saint Louis.
Les insignes de l'empire du Soleil-Levant sur la
poitrine et le dos n'y font rien.

Les promoteurs de la remise en honneur de
l'art dans les objets, Ruskin et William Morris,
faisaient du retour aux modes de production du
moyen âge la première condition de l'avènement
de la beauté telle qu'ils la "concevaient, c'est-à-
dire de la manifestation du sentiment personnel
de l'auteur dans chaque objet. Logiques dans la
poursuite de leur chimère, ils proscrivirent la
machine et la division du travail; ils enseignèrent,
et les directeurs des Arts and Crq/M Corporu-
H07M, issues d'eux, enseignent encore que l'artiste
ne doit pas seulement concevoir l'œuvre, mais
l'exécuter de ses mains. Nulle manifestation
complète du sentiment individuel n'est possible
hors de là, disaient-ils. En tenant cela pour vrai
— quoique ce ne le soit qu'en partie — l'erreur
de Morris fut de croire que le soleil s'arrête en-
core à la voix de Josué.
Veut-on rétrécir le rêve de Morris en divisant
la production en deux branches, l'une purement
industrielle à l'usine, l'autre artistique dans des
Arfx Crq/Ls Corporati'oM? Soit. Mais alors,
adieu d'abord le rêve d'universelle beauté, si la
beauté se confond avec l'art et n'existe que dans
la traduction parfaite d'un sentiment personnel,
comme l'afhrmait Morris. Ensuite, que pourront
les ArM Crq/M Cnrporu;/onx contre le flot
montant de l'esprit scientifique, par lequel l'in-
térêt de l'humanité à ce qui vient de la science
va toujours grandissant, et celui qu'elle porte à
ce qui vient du sentiment s'affaiblit!"
Telles sont — autant qu'il est possible d'ex-
poser une question si complexe en quelques
lignes — les réflexions dans lesquelles la re-
cherche des lois actuelles de l'esthétique des
objets — d'un art nouveau — devrait
prendre sa base. Le reste n'est que déductions.
t<Je croyais que c'est de la préoccupation de
décorer que vous vouliez nous parler? a
J'y viens. Parmi les objets dont nous nous
entourons ou nous servons, il y en a qui sont
purement décoratifs par définition. Une frise, un
bijou n'existent que pour la décoration et par la
décoration. Dans d'autres, la décoration est
une addition étrangère à l'essence de l'objet: tel
le cas d'un meuble orné de sculptures. Entre ces
deux extrêmes, il y a tous les degrés. Une por-
tière, des rideaux peuvent être d'un tissu tout
uni; mais l'idée de faire vibrer quelque jeu de
couleur sur la surface plane de ce tissu s'offre
si naturellement qu'elle devient presque insépa-
rable de celle de l'objet même. Un vase qui n'est
là que pour le plaisir des yeux se transforme
presque spontanément en une fantaisie.
Dans les objets décoratifs par définition, l'in-
tervention de l'artiste dans la production n'est
tenue à compter qu'avec l'harmonie des couleurs
et du dessin, avec la relation de la partie à l'en-
semble. Mais quelle sera la nature et l'étendue

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