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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

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No. 47 (Août 1902)
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Jacques, G. M.: Les objets d'art aux Salons, 3
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Chronique
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https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0245

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AOUT 1902

un grand magasin de «modem-style H. Il
aurait eu la même pour douze francs du
côté de la place de la Nation, à part les
deux ou trois barres qui la gâtent; mais il
n'aurait pas eu le plaisir de se figurer qu'il
a de l'art chez lui.
Votre hôte doit vous présenter à sa femme ;
vous passez au salon. En attendant que Ma-
dame, devant sa glace, ait fini de porter,
reporter et re-reporter les doigts à sa coiffure,
à sa ceinture, à son corsage, à sa broche —
qui sont ajustés depuis longtemps, mais on
n'est jamais trop belle — vous prenez place
sur une chaise agrémentée de feuilles de
marronnier par un sculpteur et de fleurs de
chardon par un tisseur. C'est encore une
chaise d'art.
Il serait bon de s'entendre. La parenté des
deux chaises est par trop éloignée ; à ce
degré-là, on cesse d'être cousins.
L'esprit des temps antérieurs a été de
chercher la beauté des objets dans l'intérêt
des anecdotes décoratives qu'on leur super-
posait. C'est à cet esprit que correspond le
mot d'art, quand on l'applique autrement
qu'aux beaux-arts. Nous avons gardé le
mot; nous avons aussi gardé la conception
qu'il représente. Pour le vulgaire, le carac-
tère supérieur de l'objet, sa beauté sont liées
à la présence de l'anecdote décorative.
L'esprit de notre temps entrevoit une
autre conception pour toutes les choses où
les conditions d'ordre matériel priment le
reste. C'est : la poursuite de la beauté dans
la forme normale des choses par l'afHnement
de celle-ci. Il serait bien de s'abstenir de se
servir du mot qui représente la vieille idée
pour désigner ce qui vient de la nouvelle.
La dualité d'expressions aiderait à mettre de
l'ordre dans les notions de la masse sur la
beauté, et lui faciliterait l'accession à celles
de l'avenir.
Un peuple, un seul, s'est élevé jusqu'à
cette conception à un moment de son his-
toire: la Grèce. Reconstituez le Parthénon;
supprimez les bas-reliefs de Phidias les
métopes : il reste un type immortel de
pureté. C'est à cette hauteur qu'il s'agit de
remonter, et c'est ce que veulent quelques
hommes qui réduisent l'anecdote artistique
au rôle modeste d'un accident local, ainsi
que ht l'auteur du Parthénon; quelques
hommes peut-etre « insuffisants comme art ))
{le mot n'est pas de moi), mais qui sont

l'avenir, et dont l'influence va grandissant,
quoique la masse ne se rende encore compte
que vaguement du but auquel ils marchent.
G. M. JACQUES.

CHRONIQUE
y ES EXPOSITIONS d'été, à Paris, sont assez fata-
lement vouées à l'abandon; il en est qui se-
raient dignes d'un meilleur sort, et l'on
regrette que l'Exposition des Arts et Métiers Fé-
minins ne se présente pas à un moment plus favo-
rable. Ou plutôt on le regretterait, si son orga-
nisation avait répondu aux intentions du pro-
gramme, ce que l'on aurait pu aisément obtenir,
semble-t-il. Après les frais d'annonce que l'on
avait faits pour cette manifestation, renouvelée
des anciennes Expositions des « Arts de la
Femme H au Palais de l'Industrie, la saison a-t-
elle découragé les organisateurs, qu'ils aient ainsi
sacrifié leur programme méthodique, et dissimulé
le vide de leurs sections par les boutiques in-
cohérentes qui seraient aussi bien à leur place
dans n'importe quelle foire?
Ce n'est pas qu'il faille médire des boutiques;
avec grand profit, au contraire, on en aurait vu
s'établir dans cette figuration des «Arts Fémi-
nins M, mais il aurait fallu les choisir plus sévè-
rement, selon l'utilité de leur démonstration.
Il y avait un ensemble fort intéressant à réa-
liser, afin de montrer toute l'importance que
prennent dans nos arts décoratifs ceux qui s'a-
dressent à la femme ou qui viennent d'elle. Mais
il fallait pour cela grouper avec sérieux les expo-
sants, recourir plus largement qu'on ne l'a fait
aux ateliers d'arts appliqués, aux modèles et aux
pièces exécutées, en veillant à ce que la valeur
d'art soit partout sauvegardée. On devait faire
appel aussi aux femmes dont les oeuvres sont re-
marquées parmi les objets d'usage exposés à nos
Salons.
Malheureusement, la valeur artistique de l'Ex-
position n'apparait guère, et son caractère anec-
dotique même reste banal : les collections de
poupées et les dioramas peuplés de figures de
cire nous ont été prodigués pendant l'Exposition
universelle, et de timides essais ne suffisent plus
à notre bonheur.
Cela veut dire qu'il faudrait concentrer ses
forces, et quand on a conçu un plan qui vaut
d'être réalisé, attendre d'avoir groupé tous les
moyens d'action, toutes les collaborations néces-
saires, avant d'admettre le public à juger des ré-
sultats. Une belle cause se trouve si aisémen
compromise — et. pour longtemps !

1 ^ANS LE CONCOURS que la Ville de Paris
! / ouvre chaque année pour récompenser les
nouvelles façades les plus intéressantes,

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