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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

DOI issue:
No. 49 (Octobre 1902)
DOI article:
Jacques, G. M.: Le salon des industries du mobilier
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0338

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L'ART DECORATIF

but de créer ces types de mobiliers de prix
modérés, mais substantiels et d'un goût pur,
par lesquels elle triompherait tôt ou tard de
la camelote des bazars ? Pourtant, ces essais
seraient le salut pour eile. Qu'elle les fasse,
plutôt que de perdre son temps en tenta-
tives d'art à rebours, qui se disent modernes

MAISON SCHMIT
et sont tout ce qu'il y a de plus imbu d'esprit
sénile. Ces tentatives ne peuvent aboutir -
le Salon le montre bien — qu'à la produc-
tion de meubles répondant aussi peu aux
besoins d'une société démocratique, pénétrée
d'esprit scientifique, que les meubles d'après
les styles, et sans la belle tenue de quelques-
uns de ceux-ci.
La Chambre syndicale voudrait, avec
raison, répandre et réformer l'enseignement
professionnel ; elfe projette d'affecter les bé-
néfices du Salon dans ce sens. Bien pensé.

Qu'elle organise cet enseignement profession-
nel en vue de former des esprits synthétistes
et constructeurs avant tout. Qu'elle ne fasse
pas une trop grande place à l'élément dit artis-
tique dans l'éducation de ses pupilles. Qu'elle
n'oublie pas que pour tout individu chez
qui l'ampleur de la pensée ne dépasse pas
la moyenne, l'éducation
artistique n'aboutit qu'à
la propension à faire de
tout prétexte à lieux com-
muns qu'il croit décoratifs,
au détriment de la pureté
des objets et de la beauté
supérieure que la vérité
porte en soi. L'essence
d'une bonne réforme dans
l'enseignement profession-
nel du meuble, c'est de
revenir de l'erreur qui le
classe au nombre des élé-
ments décoratifs de l'inté-
rieur. Il faut pénétrer
l'élève de l'idée que sa
beauté est d'ordre essen-
tiellement constructif, que
la décoration est tout à
fait accessoire ici.
A tout ceci, la fa-
brique objecte que per-
sonne ne voudrait de
meubles substantiels sans
atours. Le fabricant ne
serait pas suivi.
Erreur. C'est juste-
ment pour s'ëtre trompée
dans l'appréciation des
tendances du public que
la fabrique a vu la
concurrence anglaise se
dresser menaçante en face
d'elle.
Est-ce que vraiment on se figure que
les centaines et demain les milliers de
Français qui franchissent le seuil des maga-
sins anglais y sont poussés par le snobisme
seul? Ce serait être bien mauvais analyste.
Il y a des snobs ; mais il n'y a pas qu'eux. Ce
qu'on va chercher dans ces maisons, c'est
le meuble confortable, sain, point affublé
des falbalas dont tout ce qui pense dans les
générations nouvelles a par-dessus la tète,
qu'ils soient de style ou d'«art nouveau)).
Derrière ces préférences dans un achat de



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