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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

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No. 51 (Décembre 1902)
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Monuments récents
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https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0437

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MONUMENTS RECENTS


Sg^
peut pas toujours dire
grands hommes ou
[ les demi-grands hommes,
admis à l'honneur de se
survivre en pierre, aient
toujours le droit d'ëtre fort
satisfaits. Quelques-uns, malcontents de leur
piètre effigie, gardent dans le marbre une gri-
mace symbolique, où il semble
nue le tailleur d'image se soit
inconsciemment raillé lui-même.
D'autres font des gestes impé-
rieux, dressent la tète, livrent aux
vents tumultueux les pans de
leur pardessus, — dérisoire res-
souvenir de l'envolée à laquelle
peut prétendre une Victoire de
Samothrace. Ou bien, de deux
doigts écartés en compas, ils sem-
blent mesurer leur propre cerveau
et porter douloureusement ce
poids fécond.
Tous les ridicules, toutes les
folies semblent animer ces hommes
de pierre, qui gesticulent sur nos
places publiques. Bien des exem-
ples amers de déification avortée
nous restent de ces temps der-
niers ; plus que tout autre peut-
être, M. Barrias, par son encom-
brant Victor Hugo et son Lavoisier
piteux, gêne nos promenades :
aussi avons-nous plaisir à saluer
les monuments conçus avec plus
de bonheur et de sentiment per-
sonnel, qui apparaissent de temps
à autre. Si le grotesque pouvait
tuer, il semble bien que les for-
mules de statues publiques encore
aujourd'hui en cours auraient
dû depuis longtemps disparaître.
Peut-être la nouvelle génération
de sculpteurs réussira-t-elle à
nous en débarrasser.
C'est au milieu de jardins
surtout qu'une figure de marbre
— même lorsque ce n'est pas
une nymphe ou un faune que l'on nous
représente — est le mieux à sa place. L'en-
combrement des rues et l'entourage des

hautes maisons à étages dépayse un peu
trop ces personnages d'un monde irréel, qui
gardent éternellement la même attitude mé-
ditative. La nature, ou du moins cette cam-
pagne factice de nos parcs, leur crée un
décor de solitude, ennobli de tous ces rites
réguliers des saisons et des jours.
Aussi le monument élevé à Gabriel Vi-

INJALBERT

caire par le sculpteur înjalbert s'enveloppe-
t-il très heureusement sous les ombrages du
Luxembourg, où s'étaient déjà disséminées
 
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