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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 5,1.1903

DOI article:
Thomas, Albert: La sculpture aux Salons, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.34207#0263

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L'ART DECORATIF

solide, ml vaillant cœur, passionnément
attaché à la terre, aux coutumes, aux
moeurs du pays berrichon. Dans cette simple
et savoureuse image, Jean Bafher a mis ses
préoccupations décoratives ; dl a partagé les
cheveux du jeune Bernard en deux dots sy-
métriques, il les a fait tomber sur un socle
orné d'un cordon de feuilles de lierre, of-
frant le nom du gars encadré. A moins de
risquer une seconde fois d'empiéter sur le

G. TARR1T
domaine des objets d'art, je ne saurais dé-
crire les autres envois de Bafher, ses candé-
labres, ses chandeliers, sa soupière portée
par six bouchers, cariatides peu académiques,
d'autant plus rationnelles et vivantes. J'au-
rais bien souhaité pourtant m'arrêter à cette
doctrine généreuse, nourrie de l'observation
et de l'amour des choses du sol, toute de
Bon sens et de force, empreinte de réalisme
gothique, tronc; vigoureux, enraciné profond
et singulièrement fertile, puisque l'art de
Louis Boucher en sort déjà, branche flexible
et charmante. MM. Bafher et De jean font
entre eux le plus prodigieux contraste. L'un
est la robustesse rustique, un peu mas-
sive, le goût de terroir, le parler patoi-
sant; l'autre est grâce, légèreté, mignar-

dise, la mode, le parfum et l'accent de
Paris. J'aime la langueur de « Souple oisi-
veté)) et l'allure de cette «commère)) de re-
vue qui marche dans le froufrou de ses
jupes. Je prononce comme tout le monde
devant ces figurines le mot de : Tanagra.
Mais des images antiques évoquées fort à
propos par M. Dejean, une «Bacchante)),
une «Vestale)), une «Andromèdes me per-
mettent de saisir combien, dans des sujets
semblables,l'é-
légante préci-
sion des coro-
plastes grecs
l'emporte sur
le flou, les jo-
lies négligen-
ces, les plai-
sants escamo-
tages du coro-
plaste pari-
sien. Le goût
des mondani-
tés si vif chez
M. Dejean,
nous le retrou-
vons chez M.
Guétant, au-
teur de deux
«Joueuses de
tennis", fai-
sant les gestes
de «la volée
haute )) et du
«reversa, et
chezM.Jung-
bluth dont les
silhouettes de cire ont une ligne grasse,
onduleuse, un cambrement hardi.
La sculpture religieuse n'est guère re-
présentée au Salon' de la Société Nationale
que par la « Vierge à l'enfant )) de M^"" Al-
bert Bcsnard. La femme du merveilleux
peintre a su donner à ce groupe, après tant
de traductions de la maternité divine, un
mouvement imprévu, un charme frais, at-
tendri, délicatement moderne. Le souci d'ex-
primer des âmes modernes, l'individualité
des caractères, des tempéraments, des ins-
tincts, je le signale chez les auteurs de
bustes, MM. Fagel, Aronson, Lagae, Samuel,
Spicer-Simson, et j'en arrive à la sculpture
païenne. Je dis païenne et non académique.
Il v a certes à la Société Nationale des ar-




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