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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 5,2.1903

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Saunier, Charles: L' ivoire au Musée Galliéra
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https://doi.org/10.11588/diglit.34208#0070

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Ut VOIRE AU MUSEE GALLtERA

T 'AGRÉABLE surprise, que l'exposition du
t ^ Musée Galliéra. Hier encore, combien
étions-nous à savoir que des artistes de ce
temps prenaient plaisir à sculpter l'ivoire?
Cependant cette production quasi ignorée
est assez considérable et essentielle pour
permettre une exposition immédiatement
suivie et fêtée. Bien peu, parmi ceux qui
sont venus, un peu incrédules, regarder les
travaux des ivoiriers se sont contentés d'une
unique visite à Galliéra. Certaines oeuvres
sont assez délicates et savoureuses pour
exiger et obtenir du curieux charmé, non un
unique coup d'œil, mais des revenez-y répétés.
Certes, l'Ivoire, ou, H l'on veut, H
sculpture chryséléphantine, a un noble passé.
Mais en dehors des antiquaires et des quel-
ques gens vivant, par goût ou par métier,
dans l'antiquité classique, qui s'en souve-
nait? Cependant, c'est dans l'ivoire qu'étaient
figurées les plus belles images des dieux, et
l'Égypte, la Phénicie, surtout la Grèce, aussi
Rome, ont laissé des œuvres d'une rare
beauté. Le Moyen-Age et la Renaissance ap-
précièrent non moins la douce, chaude et
transparente matière qu'est l'ivoire. La preuve
en est dans ces couvertures d'évangéliaires,
ces chasses, ces dyptiques que conservent
les bibliothèques et les musées et, surtout,
dans ces statuettes qui figurent les plus
suaves personnages, les plus touchantes
scènes du Nouveau Testament.
Cependant ces chefs-d'œuvre devaient
être méconnus, considérés comme des curio-
sités fossiles bonnes à placer dans une vi-
trine, mais non destinées à servir d'exemple,
à stimuler l'activité créatrice des artistes
modernes. Et cela presque durant tout cet
extraordinaire et contradictoire XIX^ siècle,
à la fois si grand et si plat. Quoi d'éton-
nant dès lors que ceux qui faisaient métier
d'artiste aient oublié la pratique de la scuip-
ture en ivoire? Le bronze, le granit, le
marbre, bien ! — Mais l'ivoire ! Autant gra-
ver des écailles d'huîtres comme le sculpteur
immortalisé par Paul Arène, dans son Jeun
dex TYgYtex, — un livre bien joli et un peu
trop oublié.

Cependant il était quelques sculpteurs
qui s'entêtaient, des ouvriers pour qui la
taille de l'ivoire était encore, toujours un
métier. Moreau-Vauthier, durant la seconde
moitié du XIX° siècle, a volontiers traduit


REYMOND-DE BROUTELLES Portrait de Æ!"" D. P.
ses œuvres en ivoire. Il l'a fait avec science
et goût; il a trouvé des disciples, des élèves

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