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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 5,2.1903

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Leblond, Marius-Ary: Charles Guérin
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https://doi.org/10.11588/diglit.34208#0194

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Exécuté par SOCARD

CHARLES (S IU ÉR! N

r*)ot*R le tempérament calme, précis, minu-
i tieux, opulent et solennel de M. Charles
Guérin, la nature, la vie est un décor. La
beauté n'est pas dans le mouvement, si déjà
elle n'est plus comme autrefois dans l'im-
mobilité : elle est dans les stations et, si je
puis dire, dans les extases du mouvement.
Voilà bien ce qui nous passionne et de suite
nous est nouveau dans cet art essentielle-
ment décoratif; c'est sa qualité de vie dans
une certaine quantité de repos que comporte
et qui constitue l'art décoratif.
Au premier coup d'œil, en remarquant
que ce jeune peintre, inquiet d'élégance, fait
retour à des modes surannées, on est sur le
point de lui reprocher de n'être pas dans la
vie. Mais aussitôt la fraîcheur intense et vé-
gétale des nuances des robes empreint de
splendeur naturelle, de jeunesse, les lignes
du Passé ! Et l'on se rend compte que le
Présent lui parut une chose trop vertigi-
neuse et éphémère; le Passé garde dans la
mémoire une vie plus sereine et lente où
l'on a le loisir de tout admirer.
Semblablement M. Guérin s'est longue-
ment complu au genre des « natures-mortes )>
pour ce qu'il y a en elles d'éternité, d'anti-

quité qui se prolonge, pour la façon dont
leur immobilité se prête aux jeux, à la vie
de la lumière à leur surface. Il est le poète
des reflets de la Lumière vivante sur les
natures-mortes : il n'est point d'c^fcAs' où il
ait montré plus de virtuosité que dans les
études de rehets sur des tables et des dames-
jeannes enveloppées d'une atmosphère trans-
lucide et recueillie où ces objets prenaient
des beautés d'âme et de conscience reflétant
silencieusement la vie.
M. Guérin ensuite a peint les jardins,
parce qu'ils sont les natures-mortes de la
Nature, des salons où, sous le pomponne-
ment des couleurs et des ombres, la terre
est coquette comme un visage de femme
qui se poudre et se farde délicatement, d'un
rose un peu lilacé de passerose. Les arbres,
de tons moelleux, s'y disposent en meubles,
en r/nLumv, en tapisserie; les bocages ont
les lignes contournées des meubles Louis XV
ou de Malakoff, avec leurs plis de feuillages;
et, au ciel, dans une atmosphère de thé, les
nuages bouffent comme des robes. Dans
tous les jardins, avec l'esprit luxueux d'un
Elémir Bourges, avec des couleurs nobles,
des teintes royales, Charles Guérin retrouve
tpo
 
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