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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 5,2.1903

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Riotor, Léon: La soierie, 2, La soierie dans l'ameublement et le costume
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https://doi.org/10.11588/diglit.34208#0200

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LA SOfERfE

(DEUXIÈME ARTICLE)
Lu Aofgrz'g tftnty 6^ /g Co^nne

ÎL faut associer le K temps» et le (dieu» des
étoffes, établir leur harmonie d'emploi, soit
que leurs couleurs et leurs lignes complètent
l'architecture du logis ou du corps humain.
A ces vérités évidentes ajoutez le jeu des
lumières et son mélange à l'ornement et à
la teinte. Pour l'ameublement et la tenture,

par exemple, quel pas gigantesque de l'art
décoratif! Quel triomphe pour la stylisation!
((Si, dans une composition de tenture, les
motifs peuvent atteindre de grandes dimen-
sions, selon l'importance des pièces à décorer,
il n'en faudrait pas moins, là aussi, éviter
les effets de trompe-l'œil qui trouent les sur-
faces et donnent une sensation fausse. Les

Orientaux, dans leurs tentures et leurs tapis,
nous ont donné l'exemple. Leurs composi-
tions sont traitées en formes conventionnelles
ou stylisées, le plus souvent sans aucun
modelé, alors qu'au contraire nous voyons
quelquefois chez nous des tapis qui repré-
sentent des bouquets et des guirlandes de
Heurs, des corniches, des
saillies et des creux où le
pied craint de s'aventurer. »
(Hédin.)
C'est vrai. Jusqu'à ces
temps derniers les étoffes
pour ameublement s'inspi-
raient non de l'Orient aux
tentures chatoyantes, aux ca-
pricieuses formes et harmo-
nieux assemblages, mais des
imitations de Karamanie, des
coloris persans, indiens, sans
logique et sans attrait.
La multiplicité des teintes
n'est pas une cause d'harmo-
nie; une ou deux suffisent,
et souvent des camaïeux, des
tons sur tons, ont plus de
grâce et de souplesse quand
le style et l'unité en sont les
éléments essentiels. Que d'ex-
pression dans la couleur!
Qui niera l'orgueil du rouge,
la calme sérénité des bleus,
la mélancolie des violets
et des mauves. Le vert
évoque les prairies et les
bois, il fait des fonds d'une
douceur adorable. Les Heurs
parlent un langage compris
de tous. Les unes rappellent les moissons,
les paisibles soirs d'été; d'autres, les pas-
sions éteintes, les brises froides, les arbres qui
tombent, les corolles qui se ferment ; quel-
ques-unes reHètent la tristesse des âmes
Hétries, d'autres l'altière hardiesse d'un jeune
visage beau de grâce et d'énergie. La soierie
moderne fait des poèmes.


LEBORGNE

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