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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 5,2.1903

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Salvator, Rémy: Abel Faivre
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https://doi.org/10.11588/diglit.34208#0227

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ABEL FAIVRE


otci quelques années-déjà que
le nom de M. Abel Faivre
s'est répandu dans le public,
qu'à chaque exposition de
la Société Nationale des
Beaux-Arts les tableaux de
ce charmant artiste retiennent davantage l'at-
tention, et que sa délicate interprétation de la
femme groupe autour de lui tous les amou-
reux d'un idéal de beauté tout fait de recherche,
de subtilité et de rafhnement. Cette année
surtout l'oeuvre exposée — ah ! le charmant
portrait de femme et de petite hile aux car-
nations veloutées, toutes baignées de lumière
dans l'élégance ambiante du grand jardin
aux lointains bleutés ! —
décelait l'artiste parvenu à
sa pleine maturité, à la
maîtrise définitive de sa tech-
nique, à l'expression parfaite
et précise de sa volonté créa-
trice. Aussi l'heure parait-
elle venue de grouper sur
ce peintre quelques notes
capables d'aider à l'entende-
ment de son oeuvre et à la
compréhension d'un talent
où les dons naturels colla-
borent si intimement avec
un savoir précieux.
Abel Faivre est né à
Lyon en 1868. Je surnom-
merais votontiers !a patrie
des coloristes cette triste et
morne cité tout cnlincculéc
de brumes. Ici, comme en 1
Flollande ou en Angleterre,
les artistes paraissent s'é-
prendre par contraste du
coloris, et pour passer leur
enfance dans les grisailles
de la sombre ville, ils n'en
chérissent la lumière que
d'un plus ardent amour.
Puvis de Chavannes, Chas-
sériau, Chenavard, Ravier,
y ont vu le jour, et je ne
doute pas qu'à cette liste de
grands maîtres ne vienne
s'ajouter le nom de Jules
Abel Faivre. Comme la

'V

plupart de ses aînés, Faivre eut à souffrir
de bonne heure de l'esprit prosaïque, de
l'esprit cunzzA de Lyon, et il paraît avoir
partagé à ce sujet les idées de Stendhal,
lorsque celui-ci écrivait : «J'en demande
pardon aux gens de mérite de ce pays,
l'habitude de m'ennuyer est la plus forte.
Je fermerais les yeux volontiers. Tout ce
que je vois augmente mon dégoût qui va
jusqu'au dépit; il n'y a pas jusqu'à la forme
des balcons qui ne me déplaise, ce sont des
lignes tourmentées et lourdes. J'ai besoin de
faire un effort sur moi-méme pour admirer
le Quai Saint-Clair sur le Rhône, encore je
ne l'admire pas, je juge qu'il est admirable..."



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