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Félice, Roger de: L' art appliqué au Salon d'Automne
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34208#0270
L'ART DECORATIF
H. HAMM
Bohe.s à poMÙre ^02'C
jouissances artistiques que puisse donner
une exposition... et Ion ne trouve nulle
part la vitrine. Elle a été retirée. N'essayons
pas d'approfondir les motifs ; bornons-nous
à espérer vivement qu'ils n'existeront plus
l'année prochaine.
La vitrine de M. Vigan, celle de M. Jac-
quin, qui certes ne sont pas sans mérites,
ne suffiront pourtant pas à nous consoler,
ni même celle de M. Rivaud. Celui-ci sait,
quand il le veut, admirablement sertir la
pierre d'une bague, dans une monture ro-
buste, élégante, originale ; mais il parait
s'engager dans une voie bien fâcheuse. Tels
de ses pendants, où un morceau de nacre
— d'une nacre précieuse et très belle, je
le veux bien, — est suspendu au centre
d'une lourde monture d'argent ou d'acier
agrémentée de hls d'or contournés en spi-
rales, font songer à l'ouvrage d'un Souda-
nais qui aurait fait quelques études à Vienne
ou à Munich...
De Equer, une poignée de canne,
formée d'une grosse sauterelle ramassée sur
ses pattes : motif connu. Equer a fait
aussi d'ingénieuses montures de petits sacs...
Vous' rappelez-vous combien étaient admi-
rables ceux de Lalique au dernier Salon des
Artistes Français ?
Il n'a envoyé cette fois qu'un bijou, ce
prestigieux Lalique, mais quelle merveille!
Une femme demanderait à quoi il peut bien
servir, mais qu'importe? Supposons que ce
soit un devant de corsage. Ce sont deux
paons entrelacés d'une façon symétrique et
taillés dans une pâte de verre d'un bleu dé-
gradé, à peine perceptible vers les têtes
dans le blanc laiteux du verre, saphirin et
profond aux queues, qui s'étalent ocellées
de saphirs et de gouttes d'émail. Au bas
est suspendu un saphir de toute beauté.
11 est inutile de chercher des épithètes que
l'on n'ait pas usées à parler des joyaux de
Lalique. Disons simplement que celui-ci
restera parmi les plus accomplis qu'il ait
encore été donné au public d'admirer.
R. DE FÉLICE.
H. HAMM
24O
H. HAMM
Bohe.s à poMÙre ^02'C
jouissances artistiques que puisse donner
une exposition... et Ion ne trouve nulle
part la vitrine. Elle a été retirée. N'essayons
pas d'approfondir les motifs ; bornons-nous
à espérer vivement qu'ils n'existeront plus
l'année prochaine.
La vitrine de M. Vigan, celle de M. Jac-
quin, qui certes ne sont pas sans mérites,
ne suffiront pourtant pas à nous consoler,
ni même celle de M. Rivaud. Celui-ci sait,
quand il le veut, admirablement sertir la
pierre d'une bague, dans une monture ro-
buste, élégante, originale ; mais il parait
s'engager dans une voie bien fâcheuse. Tels
de ses pendants, où un morceau de nacre
— d'une nacre précieuse et très belle, je
le veux bien, — est suspendu au centre
d'une lourde monture d'argent ou d'acier
agrémentée de hls d'or contournés en spi-
rales, font songer à l'ouvrage d'un Souda-
nais qui aurait fait quelques études à Vienne
ou à Munich...
De Equer, une poignée de canne,
formée d'une grosse sauterelle ramassée sur
ses pattes : motif connu. Equer a fait
aussi d'ingénieuses montures de petits sacs...
Vous' rappelez-vous combien étaient admi-
rables ceux de Lalique au dernier Salon des
Artistes Français ?
Il n'a envoyé cette fois qu'un bijou, ce
prestigieux Lalique, mais quelle merveille!
Une femme demanderait à quoi il peut bien
servir, mais qu'importe? Supposons que ce
soit un devant de corsage. Ce sont deux
paons entrelacés d'une façon symétrique et
taillés dans une pâte de verre d'un bleu dé-
gradé, à peine perceptible vers les têtes
dans le blanc laiteux du verre, saphirin et
profond aux queues, qui s'étalent ocellées
de saphirs et de gouttes d'émail. Au bas
est suspendu un saphir de toute beauté.
11 est inutile de chercher des épithètes que
l'on n'ait pas usées à parler des joyaux de
Lalique. Disons simplement que celui-ci
restera parmi les plus accomplis qu'il ait
encore été donné au public d'admirer.
R. DE FÉLICE.
H. HAMM
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