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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 6,1.1904

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Koechlin, Raymond: L' invention ornementale chez les Japonais: (à propos des gardes de sabres de la collection Gillot)
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https://doi.org/10.11588/diglit.36674#0143

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L'INVENTION ORNEMENTALE CHEZ LES JAPONAIS


Garder de .sa&rM fAE7A—XE//A

des points, sont des herbes semées de rosée;
mais tout art a de telles abréviations, celui des
peintres de vases grecs comme celui des sculp-
teurs égyptiens, et d'ailleurs, à côté de ces for-
mules qu'il faut apprendre, combien de libres,
fortes et claires interprétations de la nature!
En vérité, l'école allemande dont nous
parlions tout à l'heure, déclare que tout
cela n'est que fantasmagorie. Ces gardes,
dont nous aimons la force et le style, elle
n'y voit qu'incompréhensible sauvagerie, et
pour elle, quand elle daigne condescendre à
s'en occuper, elle en relègue les auteurs
dans les districts peu civilisés du Japon,
dans ceux que les lumières de la capitale
n'avaient point touchés, les tenant pour les
parents pauvres et barbares des grands
maîtres contemporains de Kioto, au plus
tôt à la fin du XV^ et surtout aux XVL et
XVIL siècles. Elle ne veut admettre que les
gardes authentiquement signées; or, il est
certain que celles-là n'apparaissent pas
d'une façon générale avant le XVL
siècle ; il est certain aussi que les
nôtres ne sont point signées. Mais
les vieux forgerons ne signaient ni
leurs lames ni leurs casques ; il n'y
a donc point de raison pour qu'ils
eussent signé leurs gardes; et com-
ment expliquer d'ailleurs, si nous
n'avions affaire qu'à de misérables
gardes provinciales, qu'à essayer de
faire la série des gardes d'un même
décor, ce sont toujours nos gardes
robustes qu'il faut mettre en tête,
les autres prouvant nettement, soit
par la maladresse d'un dessin plus
mou, soit par une certaine miè-
vrerie , qu'elles sont des pièces
postérieures et non originales? Il
nous faut avouer que c'est là une

question de tact et que l'œil doit être
bien fin et bien exercé pour saisir ces diffé-
rences entre pièces assez semblables au
premier aspect; beaucoup de savants sont
malheureusement un peu dénués de ce
sens et ils nient volontiers ce que la logi-
que de leur raisonnement documenté ne
leur permet pas de prouver; mais en ma-
tière d'art, et d'art japonais particulière-
ment, le document n'est pas tout, et nous
ne pourrions pas plus admettre que ces
nobles gardes de fer, d'un style large et
grave, fussent les contemporains des jolies
pièces fines et gracieuses des Ashikaga
(XVc siècle) et de leurs successeurs, que
nous n'imaginerions, en l'absence de tout
document ou même en présence de docu-
ments obscurs, que les puissants émaux de
Limoges des XIL et XIIL siècles sont les
frères provinciaux, et moins policés seule-
ment, des émaux d'un Léonard Limousin
ou d'un Petitot.


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