L'ART DÉCORATIF
deux bras écartés rejoignent les deux bras
de la voisine sous une sphère bleue où
s'érigent deux rameaux verts recourbés. Les
mots Arx et izzÙMAù'M se répètent entre les
motifs. En dessous se balance mollement
une guirlande rouge et noire mêlée d'oranges
d'or.
Aux plis de la frise, dans les encoi-
gnures, aux arêtes des murailles, aux so-
lutions de continuité, se dresse un tronc
A. HESNAHD
d'arbre noué du drapeau tricolore français.
Dans le feuillage de chêne et de laurier
s'essaiment les étoiles du pavillon des Etats-
Unis, rappel heureux des compliments tra-
ditionnels entre hôte et visiteur. Ce poncif
à teintes plates ne manque pas de saveur,
malgré sa formule officielle il marque l'in-
tention louable d'un grand peintre. Le fond,
harmonisé avec la couleur générale de la
muraille, et plus encore avec les hauts-reliefs
ombrés d'or dont Emile Derré a couronné
les portes, égaie d'un rayon de soleil les
régions élevées de la salle où la sagesse re-
posante de l'art et de l'industrie soutient les
palmes promises à la gloire naissante.
Pour les ouvertures, nombreuses — il y
en a soixante-douze — on parla d'abord de
tentures. Mais elles eussent été d'un accord
douteux avec la frise de Bcsnard. M. Saglio,
habile compositeur d'ensembles de goût,
préféra s'adresser au sculpteur Emile Derré,
artiste délicat et qui ne souhaite d'autre
gloire, a-t-il dit lui-même, que d'être un
a imagier M parfait. C'est à lui que nous
devons en effet ces <( illustrations M nou-
velles de l'habitation moderne, ces hauts-
reliefs, ces frontons, ces cariatides, ces cha-
piteaux qui donnent aux pierres une expres-
sive physionomie, aux murailles rébarbatives
LrAe
l'affabilité accueillante de figures amies, aux
trous bêtes qu'exigent l'air et la lumière la
grâce plaisante du sourire.
Voyez ses chapiteaux, aux piliers de la
voûte d'entrée de l'hôtel Dehaynin, avenue
du Bois-de-Boulogne. Que de tendresses, de
baisers, d'étreintes, de bienvenue aux visi-
teurs. Femmes, enfants, penchés au milieu
des feuillages, appellent ceux qui paraissent
et leur font fête.
L'Exposition de Saint-Louis ouvre au
printemps : c'est la jeunesse de la vie
comme la jeunesse de l'année. Quel thème
splendide au bon accueil des peuples. Il
fallait que le voyageur harassé retrouvât en
ces lieux cette jeunesse fugitive, que ces
sculptures en staff enrichi d'or, unies par
une couleur chaude à la frise de Besnard,
évoquassent pour lui une époque radieuse.
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deux bras écartés rejoignent les deux bras
de la voisine sous une sphère bleue où
s'érigent deux rameaux verts recourbés. Les
mots Arx et izzÙMAù'M se répètent entre les
motifs. En dessous se balance mollement
une guirlande rouge et noire mêlée d'oranges
d'or.
Aux plis de la frise, dans les encoi-
gnures, aux arêtes des murailles, aux so-
lutions de continuité, se dresse un tronc
A. HESNAHD
d'arbre noué du drapeau tricolore français.
Dans le feuillage de chêne et de laurier
s'essaiment les étoiles du pavillon des Etats-
Unis, rappel heureux des compliments tra-
ditionnels entre hôte et visiteur. Ce poncif
à teintes plates ne manque pas de saveur,
malgré sa formule officielle il marque l'in-
tention louable d'un grand peintre. Le fond,
harmonisé avec la couleur générale de la
muraille, et plus encore avec les hauts-reliefs
ombrés d'or dont Emile Derré a couronné
les portes, égaie d'un rayon de soleil les
régions élevées de la salle où la sagesse re-
posante de l'art et de l'industrie soutient les
palmes promises à la gloire naissante.
Pour les ouvertures, nombreuses — il y
en a soixante-douze — on parla d'abord de
tentures. Mais elles eussent été d'un accord
douteux avec la frise de Bcsnard. M. Saglio,
habile compositeur d'ensembles de goût,
préféra s'adresser au sculpteur Emile Derré,
artiste délicat et qui ne souhaite d'autre
gloire, a-t-il dit lui-même, que d'être un
a imagier M parfait. C'est à lui que nous
devons en effet ces <( illustrations M nou-
velles de l'habitation moderne, ces hauts-
reliefs, ces frontons, ces cariatides, ces cha-
piteaux qui donnent aux pierres une expres-
sive physionomie, aux murailles rébarbatives
LrAe
l'affabilité accueillante de figures amies, aux
trous bêtes qu'exigent l'air et la lumière la
grâce plaisante du sourire.
Voyez ses chapiteaux, aux piliers de la
voûte d'entrée de l'hôtel Dehaynin, avenue
du Bois-de-Boulogne. Que de tendresses, de
baisers, d'étreintes, de bienvenue aux visi-
teurs. Femmes, enfants, penchés au milieu
des feuillages, appellent ceux qui paraissent
et leur font fête.
L'Exposition de Saint-Louis ouvre au
printemps : c'est la jeunesse de la vie
comme la jeunesse de l'année. Quel thème
splendide au bon accueil des peuples. Il
fallait que le voyageur harassé retrouvât en
ces lieux cette jeunesse fugitive, que ces
sculptures en staff enrichi d'or, unies par
une couleur chaude à la frise de Besnard,
évoquassent pour lui une époque radieuse.
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