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Boutet, Henri: La gravure à l'eau-forte simplifiée
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.36674#0237
LA GRAVURE
A L'EAU-FORTE
SIMPLIFtÉE'
T Es travaux d'art d'une exécution facile,
t exempts de difficultés matérielles et de
manutentions désagréables, ont toujours été
ceux qui ont attiré la préférence des ama-
teurs. On pourrait affirmer que, si tant de
jeunes filles se plaisent à l'art de l'aquarelle,
c'est que le matériel d'exécution est simple,
propre et peu encombrant : un pinceau,
une boîte de couleurs, un verre d'eau et
une feuille de papier suffisent. Pas de che-
valet, de boîte et de châssis ; pas de palette
menaçante pour la propreté des vêtements,
pas d'huile, de siccatif ni d'essence.
Rien ou presque rien à nettoyer quand
le travail est terminé. Pas de toile
encore fraîche à préserver en rentrant
de promenade. Et, pour toutes ces
raisons, l'aquarelle a sollicité plus
qu'autre chose les imaginations où des
goûts artistiques se montrent et cher-
chent à se manifester.
Si l'art de la gravure a eu moins
de fidèles que les autres moyens propres
à faire oeuvre d'artiste, c'est sans nul
doute à cause de tous les obstacles qui
se sont dressés devant l'amateur et
l'ont fait négliger un art cependant
plus attirant que les autres, puisqu'il
permet de multiplier à l'infini l'œuvre
originale elle-même, que des raisons
diverses peuvent aider à répandre.
Cet art si français de notre exquis
XVIIP siècle, cet art de légèreté et de
grâce, de pittoresque attrait et de
savoureuse attirance, est donc celui
auquel les amateurs ne se sont presque
jamais adressés pour dire leur joie de
produire, d'enfanter ce que leur cerveau
crée, ce que leur fantaisie leur dicte,
ce que leur émotion devant la nature
* Nous avons demandé cés quelques
notes au graveur Henri Boutet, qui publie
en ce moment chez l'éditeur Floury un
traité essentiellement pratique sur la gra-
vure à l'eau-forte.
HENRI BOUTET
A L'EAU-FORTE
SIMPLIFtÉE'
T Es travaux d'art d'une exécution facile,
t exempts de difficultés matérielles et de
manutentions désagréables, ont toujours été
ceux qui ont attiré la préférence des ama-
teurs. On pourrait affirmer que, si tant de
jeunes filles se plaisent à l'art de l'aquarelle,
c'est que le matériel d'exécution est simple,
propre et peu encombrant : un pinceau,
une boîte de couleurs, un verre d'eau et
une feuille de papier suffisent. Pas de che-
valet, de boîte et de châssis ; pas de palette
menaçante pour la propreté des vêtements,
pas d'huile, de siccatif ni d'essence.
Rien ou presque rien à nettoyer quand
le travail est terminé. Pas de toile
encore fraîche à préserver en rentrant
de promenade. Et, pour toutes ces
raisons, l'aquarelle a sollicité plus
qu'autre chose les imaginations où des
goûts artistiques se montrent et cher-
chent à se manifester.
Si l'art de la gravure a eu moins
de fidèles que les autres moyens propres
à faire oeuvre d'artiste, c'est sans nul
doute à cause de tous les obstacles qui
se sont dressés devant l'amateur et
l'ont fait négliger un art cependant
plus attirant que les autres, puisqu'il
permet de multiplier à l'infini l'œuvre
originale elle-même, que des raisons
diverses peuvent aider à répandre.
Cet art si français de notre exquis
XVIIP siècle, cet art de légèreté et de
grâce, de pittoresque attrait et de
savoureuse attirance, est donc celui
auquel les amateurs ne se sont presque
jamais adressés pour dire leur joie de
produire, d'enfanter ce que leur cerveau
crée, ce que leur fantaisie leur dicte,
ce que leur émotion devant la nature
* Nous avons demandé cés quelques
notes au graveur Henri Boutet, qui publie
en ce moment chez l'éditeur Floury un
traité essentiellement pratique sur la gra-
vure à l'eau-forte.
HENRI BOUTET