L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (6,2.1904)

L'AMEUBLEMENT AL) SA LO N
(SOCIÉTÉ DES ARTISTES FRANÇAIS)


T A Société des Artistes français semble
[ ^ avoir fait un modeste effort, cette an-
née, pour donner un peu plus d'importance
aux meubles dans sa section
d'art décoratif. Bien qu'elle
les ait relégués dans une
galerie écartée, bien qu'elle
ne doive s'en prendre qu'à
elle-même si les artistes les
mieux faits pour rehausser
cette partie de son exposi-
tion, MM. Majorelle et Du-
frène, ont passé avec armes
et bagages au Salon qui est
à l'autre coin du quai, il
faut pourtant lui savoir gré
de cette velléité et ne pas la
trop chicaner sur la médio-
crité du résultat.
Déblayons d'abord le
terrain. Du cabinet de tra-
vail de M. Follot, il a déjà
été question ici, à propos
de l'exposition des Artistes
Décorateurs. Rien à dire
d'une vingtaine de paravents
et écrans qui ne sont pas des
meubles, mais de pauvres
choses sans plus d'utilité
que de beauté: des ouvrages
de dames. Mettons à part
néanmoins le paravent aux
Ramants et aux orchidées
de M Cossard ; il est d'un
beau dessin, large et très
décoratif; il montre ce que
peut donner entre les mains
d'un vrai artiste le procédé
meme le plus discrédité par
les amateurs — ici la pyro-
gravure sur velours.
Nous passerons aussi
rapidement devant un casier
à musique, une table de
bureau, une bibliothèque-
vitrine, spécimens quel-
conques de cet (t art nou-
veau)) de camelote qu'on
voit maintenant à la de- A. GENTIL et E. BOURDET

vanture de tous les marchands de meubles.
Rien n'y manque : ni les éternels iris mal
dessinés, ni ces fameuses courbes de «ténias))

à Aotte f&oA et grègi