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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 6,2.1904

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Félice, Roger de: L' art appliqué au Salon d'Automne
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https://doi.org/10.11588/diglit.36675#0260

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M"'" ORY-ROB1N

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L'ART APPUQUE AU
SALON D'AUTOMNE

A Société du Saion
d'Automne a voulu,
cette année, ce dont on
ne saurait trop la louer,
donner un caractère dé-
coratif à son installation
E. . même; ne pouvant son-
ger à décorer toutes les
salles qu'elle occupe au Grand Palais, elle
a fait porter ses efforts sur une des quatre
galeries du premier étage et sur les deux
salles adjacentes.
Coupée aux deux tiers de sa longueur
par une cloison transversale incomplète, la
galerie est tendue, sur un lambris que sur-
monte à hauteur d'homme une tabiette con-
tinue, de peluche d'un jaune bis très doux
— disons d'un jaune feuille morte pour
ceux qui aiment le symbolisme — et, au-
dessus, d'une toile de même nuance ; dans
le haut court une frise au pochoir que
forme la répétition du chiffre de la Société.
Les tableaux de dimension moyenne sont
accrochés au lambris, les plus grands au-
dessus; sur la tablette, de beaux vases en
grès de Bigot, aux teintes amorties, aux
formes infiniment variées, alternent avec des
œuvres de petite sculpture. Cet agencement,
complété par quelques beaux tapis d'Orient
à fond jaune et par des plantes vertes, est
très heureux; mais l'étrange idée que d'avoir
mis là des meubles Louis XIV et Louis XV !
Ils jurent violemment, comme on peut
croire, avec les croquis de Rodin, qui sont
auprès, les esquisses de Toulouse-Lautrec,

les pastels de Louis Le-
grand, et autres œuvres
d'un modernisme aussi
aigu.
Les deux salles don-
nant sur cette galerie
sont tendues d'un mauve
déhcat, du mauve des
colchiques d'automne, qui fait valoir à
merveille le coloris délicieux des Renoir
et la sombre patine des bronzes du prince
Troubetzkoï ; la même frise de mono-
grammes orne le haut des murs ; et, dans
la salle Troubetzkoï, la même tablette cou-
rante, d'où pendent les larges plis d'une
peluche mauve, supporte à intervalles régu-
liers, en des vases grisâtres de Bigot, des
bouquets de « monnaies du pape )) et d'alké-
kenges, dont les disques d'argent et les
fruits écarlates achèvent une parfaite har-
monie.
Ou la statistique n'est qu'un vain mot,
ou les artistes décorateurs sont décidément
de plus vaillants hommes que les sculpteurs
et les peintres. Les deux tiers, en effet, des
peintres, les trois quarts des sculpteurs et
un tiers seulement des auteurs d'«objets
d'art M qui, en igo3, exposaient à la fois au
Salon de M. Carolus-Duran et à celui de
M. Carrière, se sont émus du grand coup
d'épée qu'a donné dans l'eau la délégation
de la Société Nationale.
Est-ce pour cela qu'au présent Salon
d'Automne les sections d'art décoratif et
d'architecture paraissent, dans l'ensemble,
 
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