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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 6,2.1904

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Félice, Roger de: L' art appliqué au Salon d'Automne
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https://doi.org/10.11588/diglit.36675#0265

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L'ART DECORATIF

reste à louer hautement les cendriers, ouvre-
lettres, poignées, clefs, bijoux forgés, aux-
quels il ne manque, pour être irréprochables,
qu'un peu plus de décision dans les lignes, de
pureté dans les courbes. M. Brandt est, sans
aucun doute, un artiste de grand avenir.
Il nous conduit tout naturellement au
groupe des « bijoutiers Leur maître à tous,
Lalique, est représenté par un certain nombre

l'ensemble reproduit avec une parfaite ai-
sance celle du peigne de Carmen.
D'un charme intime, discret et naïf,
très sobres et tels que la femme la plus
éprise de simplicité aimerait à les porter
continuellement; faits le plus souvent de
fils unis ou striés, en or ou en argent pa-
tiné, tordus, enroulés ou noués, qui ser-
tissent des topazes foncées, des pierres de



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E. BRANDT
de bagues où des oiseaux, des têtes d'aigles,
des feuilles de lierre en émaux sertissent
des cabochons d'un jaune opalin; des pen-
dants : deux tigres d'émail affrontés au mi-
lieu d'un lacis de branches, un scarabée en
pâte de verre bleuâtre dont les antennes et
les pattes enserrent deux diamants taillés en
rhombes; deux papillons monstrueux dont
les ailes se terminent en serres d'oiseau qui
agrippent un brillant; enfin, une merveille:
un grand peigne à l'espagnole, formé d'une
mêlée d'immenses libellules en corne à pa-
tine rouge, quelques-unes ayant leurs corps
en pâtes de verre, en émaux, en pierreries.
On les croirait jetées au hasard; mais l'entre-
lacement de leurs ailes, de leurs queues, a
un rythme admirable, et la silhouette de

lune, des cabochons d'une pierre bleue,
opaque et tiquetée d'or, — les bijoux de
M. Rivaud séduisent tous les passants au
premier coup d'œil, et, ce qui vaut mieux,
toutes les passantes. Aucune faute de goût
cette fois — en exceptant peut-être une
broche bizarre sur laquelle un hl d'or con-
tourné dessine un nez, deux yeux et deux
sourcils — dans ces bagues, pendants et colliers
qui ne ressemblent à rien d'actuel, mais se
rattachent directement à la tradition antique.
M. Hamm, dans ses objets encorne,
recherche moins l'originalité, et il y atteint
pleinement. Maître désormais de toutes les
ressources de sa technique et de sa matière
préférée, en possession d'un modelé bien à
lui, simple, large et vif, et où l'on sent le
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