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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 8,2.1906

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Horteloup, Marcel: Figurines en bois tourné de Fernand Landolt
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https://doi.org/10.11588/diglit.36451#0082

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FIGURINES EN BOIS TOURNÉ
DE FER N AND LANDOLT

NUREMBERG reste le berceau attitré de l'in-
dustrie du jouet. En plein moyen âge
elle enfantait la Vierge de fer, toute capi-
tonnée de pointes acérées, le jouet cruel
entre les mains des puissants du moment,
où l'on couchait les patients trop épris de
silence : passée dans la légende comme une
figure mystérieuse toujours errante sur le
chemin de ronde de l'enceinte fortifiée, elle
hanta longtemps les cerveaux apeurés. Mais
les jours ont fui, le règne de sang de la
« ez'xezvzezz Jzzzzg*/zYzzz w a pris fin et aujourd'hui,
présidant aux destinées de la cité médiévale,
en partie démantelée, une fée bienfaisante,
à l'imagination féconde, s'ingénie pour le
bonheur des tout petits à inventer mille
jouets variés.
Une industrie prospère travaille là, sans
relâche, pour l'enfant, devenu dans notre
société moderne l'enfant roi qu'il faut
amuser : ses yeux bien assez tôt s'ouvriront
sur la brutale réalité de la vie: qu'il rêve
en paix au milieu des multiples fictions que
se crée son cerveau ardent.
Entre toutes les inventions ingénieuses
et les adaptations habiles engendrées en ces
dernières années, il semble que les petits
bonshommes en bois peint, sculptés ou

tournés, peuvent être salués comme des
innovations dignes de remarque. Il ne s'agit
plus de modèles banaux, dessinés par un
chef d'atelier surtout soucieux de trouver
une formule économique : les figurines qu'il
nous a été donné de voir ont une parenté
étroite avec une vision d'art dénotant chez
leurs auteurs une compréhension tout à fait
amusante de la synthèse de la silhouette.
Gréées pour distraire, elles divertissent par
la précision de l'observation et la simpli-
fication osée qui les orientent vers un mode
caricatural dont la mesure distinguée n'est
pas le moindre charme.
A la Russie revient, dit-on, l'invention
première du genre: il ne s'agissait d'ailleurs
que de la fabrication de corps ovoïdes en
bois, à base plate leur permettant de se
tenir debout, sur lesquels étaient peints les
légendaires moujiks à la barbe broussailleuse.
L'industrie allemande s'emparant de l'idée,
les œufs de bois tournés ne tardent pas à
s'allonger ou à s'applatir suivant la tournure
des personnages traités, et le genre est défini-
tivement dégagé de sa gangue, quand surgit
sur le haut de l'œuf une première excrois-
sance épousant les aspects variés de la face
humaine. Nuremberg franchit cette première

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