L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (8,2.1906)

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MARESCOT

ÉrMZpZZ7*C dVlVzzade (travail français au crochet)

DENTELLES ET BRODERIES
AU PAVILLON DE MARSAN

T 'UNION CENTRALE DES ARTS DÉCORATIFS
t ^ a inauguré la série de ses expositions
temporaires par la réunion la plus impor-
tante que l'on ait encore vue de dentelles,
de broderies et d'éventails de toutes les
époques.
La partie rétrospective de cette exposi-
tion est un ensemble vraiment incompa-
rable. Les plus célèbres collections et les
trésors héréditaires de nombre de vieilles
familles sont représentés par leurs pièces
capitales, et une histoire complète de cha-
cun de ces trois arts pourrait être écrite
d'après les seuls documents réunis au
Louvre. Les plus beaux tissus ornés du
XV" au XIX" siècle, venus d'Espagne, d'Italie
et de France, parements d'autels, voiles de
lutrins, courtines, baldaquins, orfrois de
chapes, étoles, chasubles, mitres et mani-
pules, simples touailles brodées de rouge
et riches habits de grands seigneurs ou de
fermiers généraux, ont quitté les collec-
tions Hœntschel, Chatel et Tassinari, Ala-
voine, de Polès, Trouvé, Lecreux et bien
d'autres; la curieuse collection de gants de
M"" Flameng voisine avec les béguins d'en-
fants de M"'c Guérin. M'"es de Valencia, de
Mouchy, de Polès, de Béarn, de Lambertye,
Achille Fould, Martin-Rikoff, MM. Fe-

naille, Lescure, ont envoyé leurs plus pré-
cieuses dentelles, depuis les points coupés,
les lacis brodés et les jpztzzA* z'zz ztezœ véni-
tiens du XVI" siècle — humbles ancêtres —
jusqu'aux Valenciennes, malines et binches
d'une prodigieuse finesse, aux neigeux points
d'Angleterre du temps de Louis XVI et aux
trop riches alençons du dernier siècle. Plus
loin, ce sont les éventails japonais de
M. Tronquoy, les éventails français, parmi
lesquels sont de purs chefs-d'œuvre, de
M^es Achille Fould, de Broglie, Greffulhe,
de MM. Chappey, Denormandie, Kees,
Buissot, Léon Delorme, Gustave Beer.
Pour ce qui est des dentelles, une
constatation se fait tout d'abord : c'est que
la technique n'a jamais été aussi parfaite
qu'aujourd'hui; puis, que l'engouement ab-
surde qui fait rechercher à prix d'or toute
œuvre, vraie ou truquée, intacte ou presque
refaite, pourvu qu'elle soit ancienne ou le
paraisse, n'est pas plus justifiée pour les
dentelles que pour les meubles, les tableaux,
les tabatières ou les assiettes. Sans doute,
ce sont de très belles choses que les meil-
leurs spécimens des guipures vénitiennes
du XVII" siècle. Les rinceaux y ont une
richesse, une aisance dans le jet, une pléni-
tude de lignes qui ravissent l'œil; l'opposi-