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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 8,2.1906

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Coquiot, Gustave: Georges Rochegrosse
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https://doi.org/10.11588/diglit.36451#0143

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G E O RG ES ROC H EGROSS E

/^\N a si souvent appelé M. Georges Ro-
chegrosse peintre d'histoire que l'on
peut bien, aujourd'hui, l'appeler peintre-
décorateur, puisqu'aussi bien c'est son prin-
cipal titre à l'admiration générale.
Toujours, même au plus loin de sa
première renommée, M. Georges Rochegrosse
fut, en effet, peintre-décorateur, même un
vrai peintre de décors pour le théâtre; — et
si je ne craignais pas de chagriner quelques-
uns de ses admirateurs les plus irréfléchis,
je dirais même qu'il ne fut jamais qu'un
décorateur; de grand talent, oh! certes! et
un des premiers de tous. Peu de décora-
teurs, même parmi les plus illustres, au-
raient pu, comme M. Georges Rochegrosse,
constituer et organiser les fastueuses mises
en scène qui l'ont rendu si justement no-
toire.
Et, aujourd'hui, je me demande même
comment l'on a pu, d'une manière qui sem-
blait irrévocable autant que peu déterminée,
qualifier M. Georges Rochegrosse de peintre
d'histoire! Est-ce parce qu'il a montré son
goût constant de grands ou petits faits his-
toriques? Est-ce parce qu'il a exécuté des
tableaux, encore dans toutes les mémoires,
qui s'intitulent: Æzafzmzzzzt^zze, Trz Tzzc^zzez'z'e,
Te Tzz/ afev ^rnfe/zT*, T'T'zzP'ée afev Tezxex h
T<?Tr/o;ze, etc., etc?
Certainement, si l'on s'en tient aux
intitulés, c'est bien là de la peinture d'his-
toire, et pas autre chose. Mais ce ne sont
pas les intitulés qui comptent: on ne peut
prendre en considération que le sentiment
personnel, la façon de comprendre les sujets.
Or, M. Georges Rochegrosse a toujours
compris les sujets en peintre-décorateur. Je
m'explique :
Il a, d'abord, très nettement, toujours
donné une importance prédominante au
décor. Je suis sûr que c'est le choix du
décor qui décide son choix du sujet. Pas
de tableau ou presque, s'il ne se présente
pas tout de suite à son esprit l'image d'une
féerie, d'une tumultueuse apothéose. Pas de
drame historique, si les entours ne sont
pas impressionnants et curieusement ap-
prêtés. Dans un très grand théâtre d'art,
dans un autre Bayreuth, M. Georges Ro-
chegrosse serait, naturellement et expressé-
ment, le peintre-décorateur tout désigné.

Il a, en effet, —- qui peut le nier? —
un goût très brillant et frénétique de la
mise en scène. Nul ne compose mieux ses
groupes, n'est plus sûr d'« effets)) disséminés
qui, au total, forment un presque toujours
très précieux spectacle. Dans tant de théâtres
même officiels, où l'on voit les figurants se
battre les flancs de leurs mains inoccupées,
M. Georges Rochegrosse ordonnerait des
mouvements d'ensemble ou des mouvements
individuels, mais soyez assuré qu'un grand
effet décoratif serait obtenu, et que nous
aurions l'image à peu près complète de la
chose telle qu'elle se passerait un peu à
côté de la vie.
Je dis «un peu à côtéo, car ce peintre
aime l'emphase, dans le beau sens du mot.
Il est «picturalementM théâtral, cet homme
qui, par une contradiction amusante, n'aime
que la solitude et fuit farouchement Paris
dès qu'il le peut. Tous les gestes de ses
personnages sont outrés, en dehors: il les
représente ainsi pour la foule, qu'il sait
amoureuse de spectacles. Il prend, on peut
dire, les Expositions pour des salles de
théâtre.
Ce sont les «dilettantes)) qui ont, in-
considérément, qualifié M. Georges Roche-
grosse de peintre d'histoire, en oubliant
que le vrai peintre d'histoire (David, Eugène
Delacroix) sacrifie presque toujours le décor
 
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