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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 8,2.1906

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Clouzot, Henri: L' art rustique: bijoux poitevins et vendéens
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https://doi.org/10.11588/diglit.36451#0178

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L'ART R U STI QUE
BIJOUX POITEVINS ET VENDÉENS

A vnc l'unification des pariers, des cos-
tûmes, du mobilier, nous assistons
dans les campagnes à la disparition des
bijoux si pleins d'originalité qui caractéri-
saient, il y a quarante ans encore, chacune
de nos provinces de France.
Le Nord et le Boulonnois se recom-
mandaient par de grands anneaux d'oreille
et quelques traces d'orfèvrerie flamande. La
Normandie fournissait les bijoux en or de
matelots, les tours de cou avec plaques
émaillées; les croix d'or à gros cabochons,
ornées de cailloux d'Alençon. En Bretagne,
on rencontrait des rubans de cou pailletés
de clinquant, des croix, des amulettes pro-
venant de dolmens, une variété charmante
de bagues de mariage. L'Auvergne aimait
les roses de fausses pierreries, les Saint-
Esprits incrustés de cailloux du Rhin. Dans
les Pyrénées, les bijoux basques prenaient
une allure espagnole : en Provence, croix et
pendeloques semblaient presque italiennes.
Sans doute plusieurs de ces parures

avaient des traits communs. Certaines se
recontraient à la fois dans des régions sou-
vent fort éloignées. Mais dans chaque pays
elles s'accommodaient au goût des habi-
tants. Elles prenaient une allure spéciale
qui ne permettait pas de les confondre avec
leurs similaires du nord ou du midi. On
aurait pu en faire une répartition ethnogra-
phique par provinces, et à l'aide d'une descrip-
tion attentive des types, en dégager les carac-
tères généraux, comme nous allons essayer
de le faire pour le Poitou et la Vendée.
Le bijou poitevin est rarement en or.
Ce précieux métal semble réservé à quelques
joyaux féminins généralement fort légers,
chaînes de cou, croix à la Jeannette, bagues
de mariage. L'argent convient mieux aux
formes massives, aux reliefs accusés, aux
dimensions hardies de la plupart des orne-
ments rustiques portés entre Loire et Gironde.
On sent, en soupesant ces pièces un peu
frustes, sans pierreries, à peine ciselées,
qu'elles parent des femmes habituées aux


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