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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 8,2.1906

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Rambosson, Yvanhoé: La peinture et la sculpture au Salon d'Automne
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https://doi.org/10.11588/diglit.36451#0190

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C. KRAAKT

Derré, et je me déclare capable d'admirer
les primitifs sans vomir sur les toiles de
Rubens.
Au Salon d'Automne, avec la direction
donnée par le comité actuel, il n'y a qu'un
groupe qui ait droit à l'existence, c'est cette
sorte de cnmorru qu'ont toujours formée
les élèves de Gustave Moreau. La plupart
de ceux-ci — je dirai quelque jour combien
fut néfaste l'enseignement du maître — sont
des inquiets ou des déséquilibrés. Presque
tous se montrent condamnés à chercher leur
voie sans la trouver jamais. Leur chef,
M. G. Desvallières, est le plus éclatant
exemple de cette inquiétude qui le fait os-
ciller entre une manière de mysticisme clas-
sique et les préoccupations exaspérées d'un
Toulouse-Lautrec. Tour à tour, M. Desval-
lières exécutera des portraits aussi sagement
qu'un membre de l'Institut et croquera des
danseuses du Moulin-Rouge dans la for-
mule de Constantin Guys. Incessamment
sous le coup d'une influence étrangère, il
tâtonne avec fièvre dans une incertitude qui

n'a d'égale que celle de
ses condisciples. Ceux-
ci s'efforcent de se réa-
liser dans le milieu des
Indépendants. Hélas! ces
Indépendants ne le sont
plus. Leur embrigade-
ment est la fin même de
leur individualisme. Il y
a désormais un poncif
des Indépendants aussi
caractéristique que celui
de l'Ecole et les suiveurs
sans intérêt sont peut-
être encore plus nom-
breux là qu'ailleurs. Ce
sont « Ceux qui font un
tableau pour le Salon
d'Automne)) qui donnent
à certaines salles cet as-
pect d'usine à horreurs
fabriquées à la douzaine
et au rabais par un entre-
preneur trop pressé.
Deux ensembles do-
minent par la leçon du
contraste toute l'exposi-
tion présente : la salle
Gauguin et la salle dite
des «Fauves)), ceux-ci
prétendant se recommander de celui la.
La sincérité à côté de la roublardise,
l'œuvre d'un homme ingénu, qui tout au
moins fut personnel, à côté des pastiches
insipides. L'enseignement donné par Gauguin
c'est qu'on tire toujours quelque chose
d'élevé et d'émouvant de la pénétration at-
tentive de la nature. Gauguin, avec tous ses
défauts, reste un noble artiste dont l'œuvre
commande le respect; son originalité, il la
tient du courage qu'il eut de rompre avec
l'univers civilisé pour s'en aller dans un
monde sauvage vivre en une contemplative
et fructueuse solitude. C'est dans l'explora-
tion d'un milieu nouveau qu'il s'est arraché
des sensations neuves et ce que l'on dé-
couvre dans ses toiles de force ou de saveur,
il l'a conquis dans l'exil et l'isolement. Que
ses imitateurs en fassent donc autant ! Au
lieu de demeurer les disciples serviles de
celui qui ht à un point extrême profession
d'indépendance, qu'ils se cherchent une
Tahiti — tout au moins morale sinon géo-
graphique — et qu'en en franchissant les

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