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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 8,2.1906

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Riotor, Léon: Un peintre flamand - Victor Gilsoul
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https://doi.org/10.11588/diglit.36451#0216

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.So!?* (3 jBz*ZZo*C^ Appartient à M. LÉO a DEL8RUYÉRE

UN PEINTRE FLAMAND
VICTO R GI LSOUL

/T VtcTOR GiLsouL est de ceux qu'on re-
iVl , cherche pour des paysages d'une belle
matière et d'une absolue sincérité : plein-
airs robustes, aspects solitaires de Bruges
ou de la Gampine anversoise, coins moussus
où sommeille la nature froide, dunes plantées
de maigres oyats que hérisse le vent du
Nord, sables gris, eaux gémissantes, cou-
chers de soleil furieux ou mélancoliques.
Victor-Olivier Gilsoul est né à Bruxelles
en 1867, et à part les voyages de tradition
et d'agrément, il n'a guère quitté sa terre
natale. La Hollande a des attraits, mais
c'est à Nieuport qu'il semble se plaire le
mieux: il a traduit cet endroit sous ses
aspects les plus divers. Cependant Paris le
connaît pour l'avoir rencontré maintes fois
aux Salons annuels de la Société Nationale
des Beaux-Arts. Il est à l'Exposition Uni-
verselle de 1900 avec des Lzzezzz*Y cz'épzzYezz-
Lzzz*<?.s' de tonalités éloquentes : on dirait un
chant tragique d'Ossian flottant dans les
cieux impénétrables, l'angoisse terrifiante du
mystère s'y mêle d'une attente solennelle.
Et cette traduction romantique n'a rien
d'imaginaire.
La critique n'a jamais dédaigné l'effort
méritoire de ce peintre. M. Van Zype l'a
étudié. M. Gustave Geoffroy, dans son Salon
de tgot, cite son ((beau paysage du littoral
belge, avec le coup de lumière sur les dunes))
celui-là même, je crois, qui fut acquis par

le roi Léopold IL En cette émouvante page,
à ses ampleurs désolées, à ses arbres courbés
sous le vent du large, le peintre a joint le
charme rustique d'un Troyon, les vaches
qui rentrent en sonnaillant le long des haies
branlantes, les prairies vertes coupées de
fondrières, les barrières sommaires des pa-
cages salins.
En tqo3, nous admirâmes des VfztzYOzzY
f?ot*ù ù'zzzz cnzzn/, d'une réalité très locale,
et s'il s'abstint en tgoq, il eut le double
succès d'un double envoi en tqo5, avec
Lu LLzzqyzze ttLnzzLotztzée, d'intense mélancolie
— ici plus d'horizon, et plus de désolation
aussi : sur les bords mornes d'un estuaire
les planches funèbres gémissent sous les
ondes lourdes qui roulent, implacables, le
qlas funèbre de la désertion, — avec Lùz Noz'z*
ù 7L*zzg*(?Y (appartenant à M. Léon Delbruyère)
dont le canal où flottent les cygnes, les mai-
sons en échelles crénelées derrière lesquelles
s'élève le beffroi, nous ramenaient aux meil-
leures compositions de la tradition flamande.
Nous retrouvons partout cette inlassable
dilection : elle est d'un or pur que rien
n'entame. Voici un vieux pont de Bruges
ou de Tournai sur un fontis que Banque
l'ordinaire écluse, avec son quai bosselé de
pignons bien locaux étrésillonnés de rosaces
et de croix de fer. Ici, c'est encore le même
ciel et le même canal dormant, et le même
pont sous lequel passe une péniche avec

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