UNE PREMIERE EXPOSITION JAPONAISE
tamaro les a vues dans leur nudite chaste,
et enfin des paysages gracieux et veridiques
d’un charme et d’une finesse qui preparent
ä ceux devant lesquels
arreter plus longue-
ment.
Les oeuvres de
MM. Yokoyama-Tai-
kan et Hishida-Shuinso
ont en effet une toute
autre portee.
Dans leur encadre-
ment, simple autant
qu’ingenieux, et re-
hausse d’une marge de
rüde etoffe, l’oeil est
avant tout caresse par
des surfaces d’une
purete irreprochable.
Le pinceau s’est pro-
mcne avec une de 1 i-
catesse et une sürete
surprenantes sur une
soie tendue dans de
legers chassis.
Kiosa'i, le dernier
eleve d’Hok’saT, decrit
le support de cette
peinture au charme un
peu fragile, mais d’une
distinction supreme.
II lui donne en anglais
le nom de « glazed
silk » , soie glacee, et
decrit ainsi qu’il suit
sa preparation. « Pour
glacer la soie ecrue
sur laquelle on peint,
on fait bouillir de la
gelatine avec un peu
d’eau alunee, on la
passe dans une toile,
et on frotte la soie
avec une brosse». C’est
une pratique tres an-
cienne, et de parti-pris ces deux artistes
s’y sont confines.
Ils habitent, dit-on, avec leurs eleves,
les environs de-Tokio, et ils se sont pro-
poses de defendre contre l’invasion des pro-
cedes de l’Orient et de l’Occident, de l’Europe
et de l’Amerique, ce que leurs peres leur
ont legue de süres traditions. Nos tubes de
couleur, nos toiles ä la ceruse et nos
panneaux de carton ne leur disent rien
qui vaille.
II serait severe de leur en vouloir quand
on les voit, ä cöte de cela, se reclamer vis-
Le Sillage
(Avec l’autorisatiön de MM. Henry Graves and Co. Ltd., Paris)
ä-vis de leur art national de tout ce que
l’art europeen leur appörte de vivant : la
Science du clair-obscur, la severite de la
perspective, la Sensation de l’atmosphere.
Dans leur sincerite, il semble meme qu’ils
vont plus loin, et que devant la photographie
ils se sont demande si cet oeil impersonnel
n’avait pas parfois raison contre la vision
de leurs vieux maitres.
nous allons nous
YOKOYAMA-TAIKAN
(Photographie Louis Lemery)
29
tamaro les a vues dans leur nudite chaste,
et enfin des paysages gracieux et veridiques
d’un charme et d’une finesse qui preparent
ä ceux devant lesquels
arreter plus longue-
ment.
Les oeuvres de
MM. Yokoyama-Tai-
kan et Hishida-Shuinso
ont en effet une toute
autre portee.
Dans leur encadre-
ment, simple autant
qu’ingenieux, et re-
hausse d’une marge de
rüde etoffe, l’oeil est
avant tout caresse par
des surfaces d’une
purete irreprochable.
Le pinceau s’est pro-
mcne avec une de 1 i-
catesse et une sürete
surprenantes sur une
soie tendue dans de
legers chassis.
Kiosa'i, le dernier
eleve d’Hok’saT, decrit
le support de cette
peinture au charme un
peu fragile, mais d’une
distinction supreme.
II lui donne en anglais
le nom de « glazed
silk » , soie glacee, et
decrit ainsi qu’il suit
sa preparation. « Pour
glacer la soie ecrue
sur laquelle on peint,
on fait bouillir de la
gelatine avec un peu
d’eau alunee, on la
passe dans une toile,
et on frotte la soie
avec une brosse». C’est
une pratique tres an-
cienne, et de parti-pris ces deux artistes
s’y sont confines.
Ils habitent, dit-on, avec leurs eleves,
les environs de-Tokio, et ils se sont pro-
poses de defendre contre l’invasion des pro-
cedes de l’Orient et de l’Occident, de l’Europe
et de l’Amerique, ce que leurs peres leur
ont legue de süres traditions. Nos tubes de
couleur, nos toiles ä la ceruse et nos
panneaux de carton ne leur disent rien
qui vaille.
II serait severe de leur en vouloir quand
on les voit, ä cöte de cela, se reclamer vis-
Le Sillage
(Avec l’autorisatiön de MM. Henry Graves and Co. Ltd., Paris)
ä-vis de leur art national de tout ce que
l’art europeen leur appörte de vivant : la
Science du clair-obscur, la severite de la
perspective, la Sensation de l’atmosphere.
Dans leur sincerite, il semble meme qu’ils
vont plus loin, et que devant la photographie
ils se sont demande si cet oeil impersonnel
n’avait pas parfois raison contre la vision
de leurs vieux maitres.
nous allons nous
YOKOYAMA-TAIKAN
(Photographie Louis Lemery)
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