L’ART FRANÇAIS
connaîtra, est fièrement campé, et le cavalier est superbe '
d’attitude. Rien de plus naturel que le geste par lequel le
général soulève son chapeau garni de plumes blanches. Sa
physionomie sympathique, pleine d’intelligence et de
loyauté, est parfaitement rendue. C’est bien là l’expression
que lui prête, sans le connaître, le populaire, dont le
général Boulanger est le fétiche. C’est bien là la mâle et
énergique figure de l’homme « qui nous conduira à la ,
victoire ».
Pour le moment, il y a une victoire à enregistrer... au
profit de M. Debat-Ponsan. Bien que les autres portraitistes
du plus actif de nos ministres de la guerre, MM. Armand
Dumaresq, Boètzel, etc., aient fait oeuvre de mérite,
M. Debat-Ponsan l’emportera sur ses confrères par le carac-
tère décoratif qu’il a su donner à son sujet. Ce portrait
équestre, dont Y Art Français publie une belle reproduc-
tion, est une des pages les plus vivantes de notre histoire
contemporaine.
Du général Boulanger à l’enfant Jésus, du ministre de la
guerre au Dieu qui apportait la paix aux hommes de bonne
volonté, la transition est au moins hardie !
Très hardie, aussi, la façon dont M. Louis Deschamps a
conçu cet antique tableau de l’adoration des mages, qu’il
intitule le Sommeil de Jésus.
La jeune mère, que nous voyons de face, s’est agenouil-
lée sur la paille de la crèche. Elle étend les bras comme pour
protéger le sommeil de l’enfant divin, tandis qu’elle lève
vers le ciel ses grands yeux voilés d’inquiétude. Autour
d’elle, les bergers contemplent Jésus, qui dort à poings fer-
més sur un lambeau de laine pourpre.
Une réelle émotion se dégage de cette scène auguste, très
simple et très grande.
Etant donnée la manière toute personnelle de M. Louis
Deschamps, on ne sera nullement surpris de l’originalité
avec laquelle il a rajeuni, modernisé, si je puis dire, la poé-
tique légende de l’adoration des bergers.
Ce qui étonnera beaucoup plus les amateurs d’art, c’est
de constater que cet artiste « individuel », ce coloriste
exquis, ne figure pas encore sur la liste, pourtant très
longue, des peintres « hors concours » ! Le Jury saisira sans
doute l’occasion qui se présente de réparer une telle injus-
tice, d’autant mieux que M. Deschamps expose, en même
temps que cette œuvre de premier ordre, un très remar-
quable ‘Portrait de Mme L. F)..., lequel suffirait à mettre
son auteur hors de pair.
Beaucoup de portraits encore mériteraient une mention
spéciale. Nous en avons déjà noté quelques-uns. Il convient
d’y ajouter celui qu’expose M. Ward de Lancey, sous ce
titre : Portrait de ma mère. Très largement traité, ce portrait
respire à la fois la conscience artistique et la tendresse
filiale.
M. Paul Meslé s’affirme, de plus en plus, comme un
excellent portraitiste.
M. Paul Lapret se révèle par deux envois pleins de pro- |
Nous étudierons, du reste, plus à loisir, les principaux
portraits du Salon. Avant de terminer ce deuxième article,
signalons quelques envois dont le succès s’affirme de jour
en jour : Vieux Souvenirs et Fruits d’Automne, par Mmc Eu-
phémie Muraton; Évangile et Coran, par M. H.-P. Dela-
noy; un Nid de misère, par M. Pelez; la Marchande de vo-
laille de Cernay-la-Ville, par M. Dameron; un Moulage sur
nature, de M. Dantan ; la Bataille de Rciscbojfen, de M. Aimé
Morot; le Soleil de Mars, a Lepaud (Creuse), le soir, par
M. Christian Skredsvig, etc.
FIRMIN JAVEL
EXPOSITION DES ŒUVRES DE MILLET
Une grande manifestation artistique se prépare. Un comité s’est
Formé pour réunir, dans la grande salle de l’école des Beaux-Arts,
les rouvres les plus célèbres — sinon l’œuvre entier -- de Jean-
François .Millet.
Annoncée pour le 1er niai, puis remise au 4, l’ouverture de cette
exposition se trouve retardée encore et n’aura vraiseinblement pas
lieu avant la semaine prochaine.
Sans préjudice de l’article spécial que Y Art Français lui consa-
crera, nous publions aujourd’hui un portrait du grand peintre de
VAngélus, dessiné par M. Bertrand, d’après une photographie que
le maître avait tenu à retoucher lui-même et que Mme veuve Millet
a bien voulu mettre à la disposition de M. Bertrand. Ce portrait est
extrait d’une étude Fort intéressante de M. Charles F rémine, — un
poète doublé d’un critique d’art, — et intitulée : Au pays de
J.-F. Millet, qui vient de paraître chez Lemerre, Féditeur-artiste du
passage Choiseul.
L'Art Français est heureux de s’associer ainsi au pieux hom-
mage rendu par M. F rémine à l’un des plus glorieux représentants
de l’école Française.
F. J.
----
]tchos Artistiques
Un grand peintre, François Bonvin,est menacé de cécité.
Il est atteint, à la fois, par trois calamités : la maladie, la
vieillesse et la misère.
Un comité s’est formé pour venir en aide au grand artiste
malheureux, et une vente a été organisée à son profit. Nos
peintres les plus estimés ont tenu à y prendre part, et l’ex-
position des toiles, dessins, etc., destinés à la vente Bonvin,
attirera la foule des amateurs à l’Hôtel Drouot, samedi et
dimanche.
La vente, qui aura lieu les lundi 9 et mardi 10 mai, sera
assez fructueuse, espérons-le, pour mettre désormais à l’abri
de la misère le maître-peintre du Réfectoire!
— .<s^.—
Un grand nombre de journaux souhaitent la bienvenue
à Y Art Français.
Nous adressons ici nos plus vifs remerciements à nos
excellents confrères : le Rappel, Gil-Blas, Y Autorité, ‘Paris,
Y Evénement, le National, etc., etc., dont nous nous effor-
cerons de justifier les éloges et les encouragements.
F. J.
Le gérant : SILVKSÏRE.
messes.
I'aius. — GlyptogrnjiMe SII.VKPTlîE & C", rue Olirrkampf, 07.
connaîtra, est fièrement campé, et le cavalier est superbe '
d’attitude. Rien de plus naturel que le geste par lequel le
général soulève son chapeau garni de plumes blanches. Sa
physionomie sympathique, pleine d’intelligence et de
loyauté, est parfaitement rendue. C’est bien là l’expression
que lui prête, sans le connaître, le populaire, dont le
général Boulanger est le fétiche. C’est bien là la mâle et
énergique figure de l’homme « qui nous conduira à la ,
victoire ».
Pour le moment, il y a une victoire à enregistrer... au
profit de M. Debat-Ponsan. Bien que les autres portraitistes
du plus actif de nos ministres de la guerre, MM. Armand
Dumaresq, Boètzel, etc., aient fait oeuvre de mérite,
M. Debat-Ponsan l’emportera sur ses confrères par le carac-
tère décoratif qu’il a su donner à son sujet. Ce portrait
équestre, dont Y Art Français publie une belle reproduc-
tion, est une des pages les plus vivantes de notre histoire
contemporaine.
Du général Boulanger à l’enfant Jésus, du ministre de la
guerre au Dieu qui apportait la paix aux hommes de bonne
volonté, la transition est au moins hardie !
Très hardie, aussi, la façon dont M. Louis Deschamps a
conçu cet antique tableau de l’adoration des mages, qu’il
intitule le Sommeil de Jésus.
La jeune mère, que nous voyons de face, s’est agenouil-
lée sur la paille de la crèche. Elle étend les bras comme pour
protéger le sommeil de l’enfant divin, tandis qu’elle lève
vers le ciel ses grands yeux voilés d’inquiétude. Autour
d’elle, les bergers contemplent Jésus, qui dort à poings fer-
més sur un lambeau de laine pourpre.
Une réelle émotion se dégage de cette scène auguste, très
simple et très grande.
Etant donnée la manière toute personnelle de M. Louis
Deschamps, on ne sera nullement surpris de l’originalité
avec laquelle il a rajeuni, modernisé, si je puis dire, la poé-
tique légende de l’adoration des bergers.
Ce qui étonnera beaucoup plus les amateurs d’art, c’est
de constater que cet artiste « individuel », ce coloriste
exquis, ne figure pas encore sur la liste, pourtant très
longue, des peintres « hors concours » ! Le Jury saisira sans
doute l’occasion qui se présente de réparer une telle injus-
tice, d’autant mieux que M. Deschamps expose, en même
temps que cette œuvre de premier ordre, un très remar-
quable ‘Portrait de Mme L. F)..., lequel suffirait à mettre
son auteur hors de pair.
Beaucoup de portraits encore mériteraient une mention
spéciale. Nous en avons déjà noté quelques-uns. Il convient
d’y ajouter celui qu’expose M. Ward de Lancey, sous ce
titre : Portrait de ma mère. Très largement traité, ce portrait
respire à la fois la conscience artistique et la tendresse
filiale.
M. Paul Meslé s’affirme, de plus en plus, comme un
excellent portraitiste.
M. Paul Lapret se révèle par deux envois pleins de pro- |
Nous étudierons, du reste, plus à loisir, les principaux
portraits du Salon. Avant de terminer ce deuxième article,
signalons quelques envois dont le succès s’affirme de jour
en jour : Vieux Souvenirs et Fruits d’Automne, par Mmc Eu-
phémie Muraton; Évangile et Coran, par M. H.-P. Dela-
noy; un Nid de misère, par M. Pelez; la Marchande de vo-
laille de Cernay-la-Ville, par M. Dameron; un Moulage sur
nature, de M. Dantan ; la Bataille de Rciscbojfen, de M. Aimé
Morot; le Soleil de Mars, a Lepaud (Creuse), le soir, par
M. Christian Skredsvig, etc.
FIRMIN JAVEL
EXPOSITION DES ŒUVRES DE MILLET
Une grande manifestation artistique se prépare. Un comité s’est
Formé pour réunir, dans la grande salle de l’école des Beaux-Arts,
les rouvres les plus célèbres — sinon l’œuvre entier -- de Jean-
François .Millet.
Annoncée pour le 1er niai, puis remise au 4, l’ouverture de cette
exposition se trouve retardée encore et n’aura vraiseinblement pas
lieu avant la semaine prochaine.
Sans préjudice de l’article spécial que Y Art Français lui consa-
crera, nous publions aujourd’hui un portrait du grand peintre de
VAngélus, dessiné par M. Bertrand, d’après une photographie que
le maître avait tenu à retoucher lui-même et que Mme veuve Millet
a bien voulu mettre à la disposition de M. Bertrand. Ce portrait est
extrait d’une étude Fort intéressante de M. Charles F rémine, — un
poète doublé d’un critique d’art, — et intitulée : Au pays de
J.-F. Millet, qui vient de paraître chez Lemerre, Féditeur-artiste du
passage Choiseul.
L'Art Français est heureux de s’associer ainsi au pieux hom-
mage rendu par M. F rémine à l’un des plus glorieux représentants
de l’école Française.
F. J.
----
]tchos Artistiques
Un grand peintre, François Bonvin,est menacé de cécité.
Il est atteint, à la fois, par trois calamités : la maladie, la
vieillesse et la misère.
Un comité s’est formé pour venir en aide au grand artiste
malheureux, et une vente a été organisée à son profit. Nos
peintres les plus estimés ont tenu à y prendre part, et l’ex-
position des toiles, dessins, etc., destinés à la vente Bonvin,
attirera la foule des amateurs à l’Hôtel Drouot, samedi et
dimanche.
La vente, qui aura lieu les lundi 9 et mardi 10 mai, sera
assez fructueuse, espérons-le, pour mettre désormais à l’abri
de la misère le maître-peintre du Réfectoire!
— .<s^.—
Un grand nombre de journaux souhaitent la bienvenue
à Y Art Français.
Nous adressons ici nos plus vifs remerciements à nos
excellents confrères : le Rappel, Gil-Blas, Y Autorité, ‘Paris,
Y Evénement, le National, etc., etc., dont nous nous effor-
cerons de justifier les éloges et les encouragements.
F. J.
Le gérant : SILVKSÏRE.
messes.
I'aius. — GlyptogrnjiMe SII.VKPTlîE & C", rue Olirrkampf, 07.