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L' art français: revue artistique hebdomadaire — 1.1887-1888 (Nr. 1-53)

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No. 30 (20 Novembre 1887) – No. 39 (21 Janvier 1888)
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https://doi.org/10.11588/diglit.25560#0138
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L’ART FRANÇAIS

SOMMAIRE

ILLUSTRATIONS : l'° page: Portrait de M. Carnot; — 2” page: Bas-relief de la fontaine des
Innocents, par Jean Goujon (Musée du Trocadéro); — 3” page : Dans la campagne (eau-forte de
M. Félix Oudart, d’après M, Lerolle).

TEXTE : Portrait de M. Carnot; — L’histoire de l’art et l’esthétique; — Echos artistiques.

Portrait de M. Carnot

On n’a pas oublié le succès obtenu, dans Y Art Français, par les
portraits de J.-F. Millet et de M. Castagnary, dûs au crayon de
M. P. Bertrand.

En présence de l’événement politique qui a marqué si heureu-
sement la fin de la semaine dernière, nous n’avons pas hésité à
demander à l’habile artiste un portrait du nouveau Président de
la République. C’est cette œuvre que nous reproduisons aujour-
d’hui.

Nos lecteurs nous sauront gré de placer sous leurs yeux ce pas-
tel, exécuté, improvisé, pour ainsi dire, avec la verve et la sûreté
de main habituelles à M. P. Bertrand.

Un grand nombre de publications artistiques paraissant à cette
époque de Vannée à l’occasion des fêtes de la Noël et du jour de l’An,
/"Art Français donnera, dans ses prochains numéros, une analyse
critique de ces publications accompagnée de reproductions de leurs
plus intéressantes gravures.

-------—

L’HISTOIRE DE L’ART

ET L’ESTHÉTIQUE
(Suite)

On objectera que l’instruction primaire du dessin ne va point
jusqu’aux théories esthétiques; qu’elle finit où Fart commence,
qu’elle consiste dans l’étude des éléments de l’art et qu’elle outre-
passerait ses droits en s’immisçant dans la combinaison de ces
éléments, c’est-à-dire dans l’art même; en d’autres termes, que
vos élèves doivent imiter, non exprimer.

Cette objection serait peut-être convaincante, si vos cours de
dessin s’adressaient à des enfants ; mais ils sont faits pour des
adultes animés du plus sérieux désir de comprendre et de raison-
ner. Et lors même que l’on ne devrait admettre, à ces cours
d’histoire et d’esthétique dont je propose la création, que les élè-
ves qui auraient déjà dessiné pendant un an ou deux, ne serait-il
pas toujours aisé au professeur de se placer au niveau de leur in-
telligence ? de se borner aux grandes lignes de ses dissertations, si
les détails en étaient trop compliqués ? Et quelle émulation ne
puiseraient-ils pas, ces intéressants élèves, dans l’espoir de fran-
chir un jour ce Rubicon qui sépare les deux degrés ? Quelle nou-
velle ardeur ne leur inspirerait pas cette attrayante perspective
de conquérir leur titre d’artiste à la pointe du crayon, afin de par-
ticiper bientôt à cette nourriture des forts que vous leur laisse-
riez entrevoir comme la plus belle récompense de leurs premiers
travaux ?

Encore une fois, tout le monde sait que les Associations poly-
technique et philotechnique ont pour but de former des ouvriers
intelligents et non des artistes ; qu’elles n’ont la prétention de
rivaliser ni avec les écoles spéciales, ni avec le Conservatoire, ni
avec l’école des Beaux-Arts, et qu’elles se bornent à enseigner aux
adultes les premiers éléments des matières inscrites à leur pro-
gramme. Mais il n’en est pas moins évident que les élèves des
cours de dessin retireraient un immense avantage de ces leçons,
qui pourraient être laites tour à tour sur la sculpture d’ornement,
sur la céramique, sur la serrurerie d’art, etc., de façon à appren-
dre, à chacun des ouvriers qui les suivraient, l’histoire de la pro-

fession même qu’il a embrassée et dans laquelle il serait ainsi aidé
a progresser plus rapidement.

Je le répète, Messieurs, il y a là une évidente lacune, que fau-
drait-il pour la combler ? Quelques hommes de bonne volonté,
qui consacreraient une heure par semaine à révéler à ces jeunes
gens les principales faces de l’Histoire de l’art; à leur dire ses ori-
gines, ses progrès, ses triomphes, ses défaillances, ses relèvements
glorieux ; à leur expliquer ensuite les différentes doctrines esthé-
tiques , a les mener enfin, par une initiation progressive, métho-
dique, raisonnée, à la conquête de cette autre toison'd’or qui
s’appelle le Beau.

Je ne me dissimule pas qu il est difficile d’improviser une in-
novation aussi importante. Si

Le regard de Louis enfantait des Corneille...

ce dont nous n’avons jamais été bien persuadés, ni vous ni moi ?
il serait tout à fait invraisemblable qu’une volonté, si bonne
qu’elle fût, enfantât en vingt-quatre heures une légion de profes-
seurs d’esthétique ! Néanmoins, j’ai toute confianceen vos talents
d’organisateurs, et je ne doute point que, si vous agréez l’idée que
j ai 1 honneur de vous soumettre, vous n’arriviez promptement à
pourvoir chacune de vos sections d’un professeur assez compétent
et assez soucieux des destinées artistiques de notre pays, pour
s’acquitter en conscience de la tâche que vous voudrez bien lui
confier.

( .4 suivre. ) FIRMIN JAVEL

*-—-. ;-tvi— C ----—

pCHOS Artistiques

M. Chevreul a reçu la visite du sculpteur Fagel, ancien prix de Rome,
chargé par le gouvernement de faire la statue du célèbre centenaire.

Cette statue en pied, de deux mètres dix-liuit de hauteur, est destinée à
figurer comme pièce principale de la façade, au musée de Roubaix en
construction. L’illustre savant a rendu, en effet, de très grands services
aux industries de Roubaix, par ses études sur les teintures, visions des
couleurs, cercles chromatiques, etc.

M. Chevreul, plus alerte que jamais, a promis à l’artiste d’aller ces
jours-ci poser dans son atelier.

X

M. Eugène Müntz, conservateur de l’Ecole des Beaux-Arts, vient d’a-
dresser à l’Académie des inscriptions et belles-lettres la reproduction
photographique d’un plan de Rome et d’une vue du Forum.

Ces deux documents sont conservés à la bibliothèque de l’Escurial.

Iis paraissent avoir été faits au temps du pape Alexandre VI.

Nul doute que les archéologues n’y trouvent des indications nouvelles.

X

La veuve d’un peintre de talent, M. Jules de Vignon, élève de Léon
Cogniet, professeur aux écoles de la ville, auteur de nombreux portraits
et de plusieurs œuvres historiques, se trouvant, par suite de la mort de
son mari, dans une situation difficile, MM. Léon Bonnat, Puvis de Cha-
vannes et Félix Barrias, viennent d’adresser aux anciens camarades du
peintre de Vignon un appel pour l’organisation d’une vente particulière.
Un certain nombre d’artistes ont déjà répondu par.l’envoi de toiles, et
tout fait présager que la vente, qui doit avoir lieu au commencement du
mois de février prochain, sera fructueuse pour la veuve de l’artiste regretté.

X

On songe à faire de la vieille chapelle de Saint-Julicn-le-Pauvre un
musée où seraient placés un grand nombre des vestiges du vieux Paris
religieux. Cette merveilleuse église de style roman, dont les pilliers sont
ornés de sculptures plus fines que celles qui décorent les piliers — romans
aussi — de Saint-Germain-des-Prés, est admirablement conservée.

La chapelle est précédée d’une vaste cour, où pourraient être placés les
fragments d’architecture gothique, le roman étant à l’intérieur.

On sait que c’est à Saint-Julien que se trouve encore le tombeau de
M. de Montyon, le fondateur du prix de vertu, et celui de Me Henri Rous-
seau, avocat au Parlement, seigneur de Chaillot et de Compans, mort
en 1445.

F. J.

Le gérant : SILVESTRE.

Paris. — Glyptographie SILVESTRE * Cu, ru» Oberkampf, #7.
 
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