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L' art français: revue artistique hebdomadaire — 2.1888-1889 (Nr. 54-105)

DOI issue:
No. 53 (28 Avril 1888) – No. 59 (9 Juin 1888)
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https://doi.org/10.11588/diglit.25561#0017
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Deuxième année. — N° 57

LE NUMÉRO : 15 CENTIMES

26 Mai 1888

L'ART FRANÇAIS

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Texte par Firmin Javel

Illustrations de MM. SILVESTRE & Cie, par leur procédé de Glyptograpfoie

Bureaux : 97, rue Oberkampf, à Paris

ABONNEMENTS. — Paris : un an, 9 fr.; six mois, S francs. — Départements : un an, tOjfi-.; sis mois, 6 francs.

Salon de 1888

NOS ILLUSTRATIONS

Bailly prononçant h serment du Jeu de Paume, le groupe en plâtre de
M. Hugues, que nous donnons à notre première page, est une des
meilleures sculptures du
Salon. On ne saurait
trop louer l’attitude cor-
recte et digne de ces
trois patriotes, décidés à
tout sacrifier au salut de
leur pays. Le jeune maî-
tre a exprimé avec infi-
niment de sens et d’éru-
dition le caractère de ces
hommes qui voulaient
« qu’en quelque lieu
qu’elle fût forcée de se
retirer, là fût toujours
l’Assemblée nationale
que rien ne pouvait em-
pêcher de continuer ses
délibérations...
dans la nouvelle œuvre
de M. Hugues, les qua-
lités que nous avons eu
l’occasion de définir à
propos de ses ouvrages
antérieurs, et nous es-
pérons que l’Etat s’em-
pressera de remarquer le
Serment du Jeu de Paume
et d’en commander le
marbre à l’excellent ar-
tiste auquel on doit
déjà plus d’un morceau
de réelle valeur.

Nous avons essayé,
dans notre dernier arti-
cle, de dire, du tableau
de Mmc Virginie De-
mont-Breton, le Bain,
tout le bien que nous
en pensions.

C’est cette ravissante
scène que l’on trouvera,
à notre seconde page»

Quant au Virgile s'inspirant dans les bois, de M. Duez, nous
Lavions déjà signalé à nos lecteurs avant l’ouverture du Salon.
Nous avions, en effet, vu cette belle page dans l’atelier du jeune
maître, et nous en avions éprouvé la meilleure impression.
On comprendra, d’après la reproduction qu’en donne aujour-

d’hui ce journal, que notre impression rte se soit nullement
modifiée.

Le poète des Eglogues; est bien là dans ce bois sacré qu’il
décrivait en des vers si harmonieux et il faut féliciter M-. Duez
d’avoir triomphé, d’une entreprise aussi! périlleuse.

LES PAYSANS (suite).

L’Orpheline, que M.
Jules Lefebvre a placée
sur un banc d’église, à^
côté de l’aïeule en che-
veux blancs , est une
pauvre petite villageoise
aux yeux rêveurs, d’une
grâce peu commune,
non sans affinités avec
la Mignon de Goethe —
ne pas confondre avec
celle d’Ary Scheffer. —
Dans ce tableau, comme
dans tous les tableaux
bien combinés, l’intérêt
est au second plan, je
veux dire le drame,
Yactum (selon l’expres-
sion des anciens, qui
s’y connaissaient en es-
thétique). Par la simple
et belle ordonnance des
lignes, par le naturel et
la sincérité des attitudes,
M. Jules Lefebvre s’é-
lève une fois de plus au
niveau des plus grands
« compositeurs » des
vrais « artistes », de
ceux qui prennent n’im-
porte quel « sujet », si
vulgaire qu’il paraisse...
au vulgaire, et y trou-
vent prétexte à une in-
terprétation magistrale.

Il n’y a pas de paysans
dans la Ferme, de M.
Vollon, ou du moins on
ne les voit pas, mais on
les devine, puisqu’un cheval attelé à une carriole attend son
maître, dans la cour, parmi les poules et les canards. Ici encore
nous voici en présence d’un peintre de race, de ceux qui ont leur
place marquée au Louvre. Il faudrait remonter, en effet, aux plus
belles pages des musées pour rencontrer une œuvreaussi puissante

SALON DE 1888

Hugues. — Bailly prononçant le serment du Jeu de Paume.
 
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