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L' art français: revue artistique hebdomadaire — 2.1888-1889 (Nr. 54-105)

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No. 53 (28 Avril 1888) – No. 59 (9 Juin 1888)
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L’ART FRANÇAIS

Mort d'un héros, par M. Nils Forsberg et la Légende de Saint Denis,
par M. Paul Dclance.

Nous reviendrons sur ces toiles si remarquables, dont le suc-
cès s’était affirmé dès le premier jour. firmin javel.

Les jurys des diverses sections du Salon oht décerné, la semaine der-
nière, toutes leurs récompenses, dont voici la liste exacte :

PEINTURE

MÉDAILLE D’HONNEUR

M. Edouard Détaillé : le Rêve.

PR E MI ÈR ES M ERAILLES

MM. Paul-Louis Delanco, La lëijende de saint Denis; — Nils Forsberg,
La /in d’un héros;— souvenir du siège de Paris (1810-11).

DEUXIÈMES MÉDAILLES

MM. Gustave-Edouard Le Sénéchal de Kerdréoret, Coup de vent du 30 octobre
1881, entrée du Tréporl; Vue duTrépart (Soine-Infërieure); —Gaston La Touche,
F. 1 ccouc/tée ; Décembre (Normandie) ; — Auguste-Joseph Truphème, lin retenue;

— Nicolas Berthon, Avant lu soupe (Auvergne); — Aimé Perret, La cinquan-
taine; — Louis-Victor Watt.elin, Le lonij rocher ; la forêt de Fontainebleau ; —
Louis Le Poittevin, Lever de lune; — Arsène Rivey, Un buveur; Portrait de
M. Eugène Berthelon; — Paul-Alexandre Alfred Leroy, la Mort de La Tour-
d’Auvergne; Portrait de /non père; — Jfarie-August.e Flanieng, la Houle
(Cnucale) ; Embarquement d’Itui 1res, à Gancale ; — Georges Cal lot, la Mort de
la cigale; — Jeannin, le Pot cassé.

T R 01 SI È M E S MÉDAILLES

MM. Grandjean, le Marché aux. chevaux, à Paris; — Jean Brunet, la Famille
du pendre et le Crund Perré; — Joseph Aubert, Saint François Régis (secou-
rant les pauvres); — Abel Boyé, Nymphe île Diane; — Boudot, Matinée de
septembre en Franche-Condë; —- lseinbart, Champ île bruyères. Montagnes
du Doubs; — Laroche, Port rai! de Mlle Laine, de l’üdéon; — Richet, Forêt
de Fontainebleau, la grande roule; — Franc Lamy, Pàquerelte; — Alexis
Vollon, Toilette du mutin et Rosi la; — Alfred Smith, Soirée d’avril, Sous bois;

— Knight, I Appel au passeur; — Décanis, le Vieux moulin de Rognac; —
Mlle Maximilienne Guyon, le Violoniste ; Portrait de Mme G... — MM. Wal-
ter Gay, le Bénédicité, Un asile; — üdier, les Bords de la Loire à Saint-
Maurice; — Quignon, les Moyelles; — Jourdeuil, Bords de la Varenne, Ma-
tinée de septembre à Marti g ny ; — llowe, le Départ pour le marché, souvenir de
Hollande, le Transport des cailloux et du sable, à Dieppe; — PauI Lecomte,
Sous la lente, à Saint-Fnoyât, la Roule de Fresnay-sur-Sarlhes, un jour de
marché; — Dauphin, Dans le vieux, port, Toulon, Escadre de la Méditerra-
née, en rade de Toulon-, — Fournès, Femme faisant chauffer un fer à fri-
ser-, — Paul Schvnitt, le Vieux chemin des Moulineaux (Mention) ; — Mol-
eliers, les Pilotes, — Lavery, U ne partie de tennis-, — Va i I, Pare à virer; —
Marins^Michel, le Portrait de la communiante;—- Mosler, la Captive blanche,.
la Fêle de la Moisson-, —- Pe/.aut., .1 la Ville! te, les Vaches de Bus-Sai ni-Ré tug;

— Salle, Un cours d’anatomie : — Kueld, le Mai Ire de chapelle, les Joueurs
île curies; — Cartier, Un coin dcBouloyne-sur-Mer, Portrait de M. B...; —•
Grimeluud, le Port d’Anvers, ùFjellbacka (Suède).

MENTIONS HONORABLES

MM. Ghoipiet, Bourgogne, Bambourgez, Roederstein, Rrunet.-Riehon, Ivoppay,
Bjùrck, Zwiiler, Emile Maillard, de Saint-Germier, G ri vau, Karl Riiller, Bou-
cher, Bourgonnier, Bukovac, Jules Bouquet, M'"' Wissinger-Flo ian, Léandre,
Piinet,E. Boggie,Durand,Thibaudeau.Nobillet.,Grès,Fraz/uris,de la Jloese, Boni -
gain, llerkomer, Zorn, Melcatt, Berlin, Loudet, Cari Nys, Marcy, Deustch,
.lameson, Furcy de Lavault, d’Argence, Levillaiti, Deully, Jourdan, Vollet, Tan-
noux, Carlos Lefebvre, Mlle Marie Forget., Mme Lydie Laurent, Mertens , de
Fonviolle, Daudin, Cabrit.

SCULPTURE,

MÉDAILLE D HONNEUR

M. T urcan, VA veugle et le paralytique, (groupe, marbre.)

Pas de première médaille.

DEI'XIÈMES MÉDAII.LES

MM. I mvasseur, le Réveil du printemps ( marbre): •— Quinton, Jeune chasseur
u lu source (statue, plâtre);—Camille Lefèvre, la visionnaire (groupe,plâtre);—
Fndorlin, le Joueur de billes (ligure, marbre); — Joseph Gardet, le Drapeau
(bas-relief, plâtre), Précurseur (ligure, marbre); — Barbaroux, la Nuit (statue
plâtre).

TROISIÈMES MÉDAILLES

MM. Mathet.,Hésitation (statue, marbre)-; —Baralis, Philoctèle (statue, plâtre);

— Kinsburger, En péril! (groupe plâtre); — Ringel, Saint Bernard prêchant
la croisade (statuette, marbre);— Peyrol, Protection (groupe, plâtre); —- Pilet,
Un coup de vent (statue, marbre); — Jacquot, Nymphe et «SW//re(groupe,plâtre)
et la Prière aux champs (statuette,bronze) ; — liol veck, le Vin (groupe,plâtre);

— Robert, Dans les bois (statue,plâtre) ; — Choppin, Un vainqueur de la Bas-
tille (statue, plâtre);— Pompon, Cosette (statue, plâtre) et Sainte Catherine,
mort grc-, — Kriekson, Le Poussin (statue plâtre).

MENTIONS HONORABLES

MM. Adams, Aiithone, Gasini, Ville Claudel, Glausade, Cros, Devaux, Du verger,
l'iilronis, Graudin, lfayn, Jfermant, Ville Basse, Kafka, Lafont, Mlle Lancelot,
Lagarrigue, François Moreau, Mulot, Onslow-Ford, Pickery, Ruckstubl, Rivet,
llccipon, Valentin.

ARCHITECTURE

MÉDAILLE D'HONNEUR

llonri-Adolphe-Auguste Deglane ( à l’unanimité); Restitution du palais des
Césars sur le mont Palatin, à Rome.

PREMIÈRE MÉDAILLE

.M. Charles-Louis Girault ; Villa d’Hadrien, partie méridionale et péristyle du
palais de T Empereur (restauration), — six châssis.

DEUXIÈMES MÉDAILLES

MM. Ilardion, Ruprich-Robert, Bréasson, Redon, Roussi.

TROISIÈMES MÉDAILLES

MM. .lay. Lafargue, Rigault, Paul Laffollye, Lewicki, Augustin Salleron.

MENTIONS HONORABLES

MM. Allorge, Brunarius,Carie,Chaize, Descaves, Despradelle, Galinier, Geisse,

Guesnier, Gonyers, Guiffard, Héneux, Iluguet, Lachouque, Landry, Laquerrièro ,
Leblond, VIoussis, Peinte, Planckaert,Saint-Père, Sandier, Scbmit,VVeissenburger-

GRAVURE

MÉDAILLE D’HONNEUR

M. Edmond Bédouin. — Neuf gravures (eaux-fortes).

Pas de première n cédai Ile

DEUXIÈMES MÉDAILLES

Burin : VL Boison. — Rois : VI. Léveillé.

TROISIÈMES MÉDAILLES

Eau-forte : VfVI. Fornet, Mme Louveau-Rouveyre, Ricardo de Los Ri os,
Leterrier, Faivre. — Burin ; VL Deblois. — V1VI. Dutbeil, Delangle, Guillaume.
— Lithographie : VIVE Tornlev, Fauchon.

M E NTIONS H ON 0 RAI i I .ES

Burin: VIVI. Robinson,Gustave Duboucbet,Vlichaleck,Christophe, Ville Danse*
y- Eau-forte : VIVI. Frédéric-Jacques, Boilot, Alasonière, Sévrette.VIlle Mathilde
Teyssonnières, Biuneau, Piquet, de Bellée, Manchon. Michel Ca/.in, Vlme Van
d(Mi Broek d Ohrenan. — Bois : MM. Devos, Perez, Ivohl, Vlme Trinquier,. Vin-
traut, Rull'e, Vliguot-Douillard, Rocli, Félix, Boisard, Mme Schilf, Wolf, Char-
pentier. — Lithographie : VIVE Grenier, Deroy, Aressy.

TOUTE LA LYRE

Par VICTOR HUGO

L’œuvre de Victor Hugo, si impatiemment attendue, Toute la Lyre,
vient de paraître chez Hetzel et Quantin. Ce sera l’événement littéraire, et
je dirai, artistique, de ce temps. Le maître s’y raconte, s’y dépeint, de-
puis ses premières émotions d’homme jusqu’au jour où la « Lyre » s'é-
chappa de sa main glacée.

L’espace nous manque pour étudier comme il conviendrait ce livre
admirable. Mais nous ne résistons pas au désir d’en placer un fragment
sous les yeux de nos lecteurs :

Je médite

Sur la terre, bénie au fond des vieux, maudite
Au fond des temples noirs par le fakir sanglant ;

J'aime dans l'œuf l’oiseau, le chêne dans le gland,

Dans l'enfant l’avenir, et, sitôt ipie l'aurore
Commence à nous verser du jour, je dis : Encore!

Et je demande au ciel pour nous, humanité,

Un élargissement immense de clarté.

Les injures qu'on peut me faire sont couvertes
l'nr l'azur, pur le doux frisson des branches vertes,

Par le divin babil des nids mélodieux.

Celle nature a tant d’oreilles et tant d’yeux,

Elle regarde avec tant de majesté l’Iiomme,

Elle est si bien prodigue et si bien économe
De sa force ipie tout reçoit, que rien ne perd,

Elle mêle un tel verte à son puissant concert,

Que je sens le besoin d'être un songeur utile ;

Dieu surveille le vent, je surveille mon style, .

Car l'orage et le vers seraieiil de vils moqueurs
Si l'un troublait les /lois, si L'autre ouvrait les cœurs
Sans règle, et s'ils n’avaient pour but dans l’ombre infâme
Pau d'assainir la mer, l’autre d’agrandir l’âme.

—--- —

L’ART NATIONAL

Notre excellent confrère, VI. Marius Vachon, vient de publier, chez
Quantin, ses intéressants rapports sur les Musées et les Ecoles d’art in-
dustriel et sur la situation des industries artistiques en Belgique et en
Hollande. La thèse que défend 41- Marins Vachon nous est chère à tous
les titres, aussi n’hésitons-nous point à lui emprunter ces lignes où il la
résume en des termes absolument concluants :

,1’ai d’autant moins d'hésitation à proposer, comme exemples d’excellente organisation et de pro-
grès incessants, les institutions étrangères, qu’en nous en inspirant, nous ne faisons que reprendre
notre bien où il se trouve. Eu France, nous sommes pleins d’idées géniales; mais nous ne les ap-
pliquons pas. Nous les égarons en discours, en programmes, en discussions oiseuses. L’étranger,
qui est moins riclie nativement, les recueille avec soin, et quand ces idées ont été élevées, ont
grandi, nous les retrouvons un beau jour, à notre grande stupéfaction, dirigées contre nous par nos
adversaires. Los Allemands partieuliè.ement s’entendent à ce rôle de nourriciers d’idées françaises, et
il faut convenir, avec bonne grâce, qu’ils tirent habilement de cette philanthropie honneurs et pro-
fils. Les revendications à exercer riiez eux ne portent point simplement sur l’installation matérielle,
sur l’outillage, j’estime que nous devons surtout les imiter au point de vue moral et social. Les qua-
lités dominantes, dont ils ont fait preuve à ce propos, sont l’esprit de décision, l’énergie, le senti-
ment d’indépendance et les habitudes de responsabilité. Ils ont de la décision parce qu’ils savent ce
qu’ils veulent, de l’énergie, ce qu’ils peuvent ; l’indépendance et la responsabilité résultent de la
mise en œuvré de ces qualités nécessaires pour réussir à créer quelque chose de sérieux et de solide.
Or ne sont-ce point là des qualités éminemment françaises ?

On a voulu me reprocher de donner à l’étranger une trop grande place dans ces questions d’en-
seDnement artistique industriel. J’ai dû aller chercher là des exemples de ce que nous aurions pu
faire chez nous depuis longtemps, si nous n’avions ignoré ou méconnu les travaux des vrais initia-
teurs de la Renaissance moderne. Ces idées fécondes, que j’ai trouvées partout, dans l’organisation
des écoles et (.les musées de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Russie, de la Belgique, sont les idées
de Viollet-le-Duc, de de Laborde, de Mérimée, de Monge, etc. « Le génie de la France, qu’en fai-
sons-nous ? criait un jour l’roudlion, dans une explosion de colère patriotique, c’est nous-mêmes qui
le trahissons les premiers. » J’ai eu la même colère, bien souvent, pendant l’étude de ces nombreuses
institut Tons, qui ont rendu l’industrie et le commerce de l’étranger si dangereux pour notre pays.

En résumé, ce que j’écrivais il y a deux ans dans les conclusions de mes rapports de missions en
Autriche-Hongrie, Russie, Suisse, Italie et Allemagne, est plus que jamais de circonstance, Dans
Ions les pays d’Europe, il existe un mouvement immense, irrésistible, pour le développement des
industries nationales • on crée partout des écoles, des musées et des associations. Loin de le ralen-
tir les crises commerciales et industrielles lui ont donné plus d’extension et d’activité. La comparai-
son que j’établissais, entre la guerre militaire et la guerre industrielle, n’a pas cessé d’être juste.
Les peuples font tous les jours de nouveaux sacrifices pour rendre leur outillage artistique plus
considérable et plus perfectionné. La concurrence étrangère ne fait que commencer. De toutes ces
écoles innombrables, créées sur tous les points de l’Europe, n’ont point encore essaime ces centaines
de mille d’ouvriers, d’artistes, d'industriels qu’elles forment, qu’elles arment de toutes les ressources

de l’art et de la science. , , , . .

Après avoir étudié ce que j’ai vu à l’étranger, je déclare hautement, avec la conscience de rem-
plir un devoir patriotique, qu’aujourd’hui l’organisation de notre enseignement artistique et industriel
est. une œuvre de défense nationale, au même degré que l’organisation de notre armee.

MARIUS VACHON.

Le gerant : SILYESTRE

P^ÎÇ - Glyptographie SÎLVESTRE & C", rue Oberkampf, 97
 
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