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L' art français: revue artistique hebdomadaire — 2.1888-1889 (Nr. 54-105)

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No. 60 (16 Juin 1888) – No. 69 (18 Août 1888)
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L’ART FRANÇAIS

Salon de 1888

NOS ILLUSTRATIONS

Ce sont de bien jolies Lavandières bretonnes que nous présente
M. Eugène Feyen. On retrouve chez ces jeunes femmes au teint
hâlé, aux bras superbes, un type aussi accentué que celui des
cancalaises, découvert autrefois par M. Feyen-Perrin, frère de
l’artiste. Les deux types sont également séduisants, du reste.

M. Eugène Feyen a étudié de très près les figures et les choses
du pays qu’il aime et qu’il nous restitue fidèlement.

Nous reviendrons sur cet artiste lorsque Y Art français publiera
la reproduction de son second tableau : le Lavoir de la Houle, non
moins remarqué que les Lavandières au Salon de cette année.

De M. Bouguereau, dont nous avons déjà donné la Baigneuse,
un des grands succès de l’Exposition, voici, sous le titre de :
Premier deuil, une scène d’un beau caractère tragique représentant
Adam et Eve pleurant sur le cadavre d’Abel.

On a beaucoup critiqué et l’on critiquera encore le maître
peintre, dont la renommée a résisté à toutes les attaques. Lui-
même les a toujours visiblement dédaignées. Aucun reproche ne
Patouché. Peut-êtremême les éloges de ses admirateurs le laissent-
ils indifférent ?

Impassible, sûr de lui-même, fort de l’impeccable correction de
son dessin et de l’immuable froideur de son coloris, froideur sys-
tématique et savante, M. Bouguereau poursuit son œuvre sans
s’inquiéter de l’opinion.

Dans cette lutte épique, la critique se lassera très probablement
la première, lorsqu’elle aura compris l’inutilité de ses efforts.
Toutefois, son action pourra-t-elle être de quelque influence sur
l’avenir des jeunes artistes qui seraient tentés d’imiter l’éminent
académicien.

On ne saurait trop le répéter, en effet : l’art de M. Bougue-
reau est un art particulier, d’un mérite indéniable, mais qui
demeurera, dans l’histoire, un phénomène isolé, un accident sans
conséquences possibles.

Ceci dit une fois de plus, nous reconnaissons très volontiers le
grand sentiment et la sévère harmonie de lignes qui distinguent
le Premier deuil. C’est là un tableau de musée, une page empreinte
du plus profond respect de l’art et devant laquelle le visiteur 11e
peut passer sans s’arrêter.

A ceux qui exigent d’un peintre le souci de la vie contempo-
raine, nous recommandons Y Invasion en Lorraine, de M. Jules
Daubeil.

Cette toile est concise et brutale comme un bulletin de cam-
pagne, et le peintre a dû voir son tableau, car il l’a traité simple-
ment et il a sincèrement rendu l’exactitude des faits.

Nous bornerons là notre appréciation. Tout commentaire nous
entraînerait trop loin, car, en présence de ce qui se passe de l’autre
côté de la frontière, des tableaux comme Y Invasion en Lorraine
deviennent terriblement suggestifs et cruellement actuels. Tou-
jours est-il qu’indépendamment de ses qualités de facture, l’œuvre
de M. Daubeil a le mérite de- remettre sous nos.yeux des faits qui
ne doivent pas être oubliés. F. j.

ANTOINE ETEX

Un sculpteur dont l’œuvre est considérable et qui a deux groupes à

I Arc de l’Étoile, Antoine Etex, s’est éteint la semaine dernière, dans sa
petite propriété de Ghaville, près de Paris. Il avait quatre-vingt un ans.
Ses obsèques ont eu lieu au cimetière Montparnasse.

Antoine Etex était né à Paris en 1808, d’une vieille famille d’artistes
qui compte Coustou parmi ses ancêtres; il fut l’élève de Dupaty et de Pra-
dier et reçut eu même temps des leçons d’Ingres et de Duban. Extraordi-
nairement doué, Etex fut à la fois sculpteur, peintre, graveur et architecte.
Prix de Rome en 1828, il visita l’Italie, l’Allemagne et l’Angleterre et ex-
posa au Salon de 1833 le groupe colossal de Caïn. Un de ses grands suc-
cès fut le Tombeau de Géricault, qu’il envoya au Salon de 1841.

Le musée du Luxembourg possède deux œuvres d’Etex : un tableau,
Eurydice, et un marbre, Saint Benoit.

Signalons parmi ses œuvres statuaires :

Léda, Olympia, liossini, à l’Opéra ; le Choléra, Blanche de Castille,
au musée de Versailles; Saint. Augustin, à la Madeleine; le Général Le-
courbc à Lons-le-Saulnier ; un groupe colossal de René et Outougamiz.

II fit les bustes du duc d’Orléans, de MM. Thiers, Odilon Barrot, Cha-
teaubriand, Alfred de Vigny, Proudhon, Louis Blanc, le général Cavaignac,
le cardinal Antonelli, Veuillot, Berryer, Alexandre Dumas, Eugène Dela-
croix, Emile de Oirardin. Il envoya à l’Exposition universelle de 1867 un
groupe en marbre : les Naufragés ; à celle de 1878, le buste en marbre
de M. de Lesseps. En 1868, la ville de Montauban le chargea de faire le
monument à la mémoire de M.Ingres; d en envoya le modèle à l’Exposi-
tion universelle de 1878.

Au nombre de ses ouvrages de peinture, on cite : Faust et Marguerite,
Y Esclave antique, l'Esclave moderne, etc. Comme architecte, il fit quel-
ques monuments, plusieurs tombeaux, entre autres celui de Li ou ville, au
Père-Lachaise.

Antoine Etex s’occupa également de politique. Il prit part aux journées
de Juillet 1830, se présenta en 1848 aux élections de la Constituante; il
ne fut point élu, il se signala aussi comme écrivain et publia dans diffé-
rents journaux des articles de politique et de critique d’art.

Il avait obtenu une première médaille au Salon de 1833 et depuis 1841
il était chevalier de la Légion d’honneur.

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jïfCHOs ^Artistiques

M. Antonin Proust vient d’être nommé commissaire spécial des Expositions
de Beaux-Arts à l'Exposition universelle de 1881), et M. Georges Hecq, chef du
service des Beaux-Arts au ministère de l’Instruction publique, a été chargé des
fonctions de commissaire spécial adjoint.

Cette double mesure sera universellement approuvée.

On se souvient des services rendus par M. Antonin Proust, lors de son trop
court, passage au ministère des Arts.

Quant au choix de M. Jlecq, tous ceux qui ont eu affaire au service des
Beaux-Arts, et qui ont pu apprécier son caractère, son amabilité ainsi que sa
parfaite compétence artistique et administrative, y applaudiront également sam
réserve.

X

Nous apprenons avec le plus vif plaisir la nomination de M. Albert AVoltl.
l'excellent critique d’art du Figaro, au grade de chevalier de la Légion d’hon-
neur.

Tous nos compliments au nouveau légionnaire.

X

On sait que Corot a son médaillon en marbre enchâssé dans un petit mo-
nument. d’où s’échappe une fontaine, au bord de l’étang de Ville-d’Avray. Une
plaque commémorative va être placée sur la maison portant le numéro 56 de
la rue Paradis-Poissonnière où il est mort.

Sur cette plaque on lira :

Le peintre Corot
né à Paris
te "JO juillet 4700
est mort dans celte maison
le JJ février 181b.

X

On annonce le mariage de notre ami et confrère M. Charles Legrand, ré-
dacteur en chef du Journal de Valence, avec Mlle Jeanne Granger.

Nous adressons aux jeunes époux nos sincères félicitations.

Le gérant : SILVESTRE

Paris. — Glyptographie SILVESTRE & C1*, rue Oberkampf, 97
 
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