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L' art français: revue artistique hebdomadaire — 2.1888-1889 (Nr. 54-105)

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No. 80 (3. Novembre 1888) – No. 89 (5 Janvier 1889)
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L’ART FRANÇAIS

EXPOSITIONS DIVERSES

GALERIE GEORGES PETIT

La première exposition de peinture, celle qui ouvre la saison,
est visible en ce moment à la galerie Georges Petit. Elle com-
prend près de cent cinquante tableaux ou pastels, signés de
MM. Armand Dumaresq, Aublet, Joseph Bail, Ballavoine, Ber-
geret, Boggs, Boudin, Castres, Chaigneau, Delpy, Escosura, Eu-
gène Feyen, Feyen-Perrin, de MUe M. Guyon, de MM. Hag-
borg, Hamman, Plaquette, Jacomin, Japy, Krug, Lahaye, La-
postolet, Lépine, Lobrichon, Mettling, Moutte, Normann, Olive,
Parrot-Lecomte, O. de Penne, Aimé Perret, Pinchart, Plassan,
Rochegrosse, Rossano, Schenck, H. Thompson, J.-G. Todd,
Vayson, Veyrassat, Vignon, Weeks, Weisz, etc.

La place d'honneur est occupée par un très beau portrait pos-
thume de Feyen-Perrin, peint par M. Krug dans la nuit qui sui-
vit la mort du peintre des Cancalaises. Ce portrait a été reproduit
récemment par la Revue des Musées, qui l’a publié dans sa livrai-
son du 15 octobre. On y retrouve la même émotion que dans
le remarquable portrait au crayon exécuté également dans la
chambre du maître pendant la veillée mortuaire, par M. Achille
Cesbron et que connaissent les lecteurs de Y Art français. De tels
documents sont précieux pour l’histoire de l’art, en même temps
qu’ils constituent un pieux hommage à la mémoire d’un grand
artiste, universellement regretté.

Tout autour du portrait, envoyé par M. Krug, on a disposé dix
ou douze des plus beaux ouvrages de Feyen-Perrin, Tricoteuse,
Cancalaises,Sur la grève, Pêcheurs d'huîtres, Embarquement, Som-
meil dans la prairie et d’autres strophes encore d’un adorable
poème, le poème des grèves silencieuses, le poème des blondes
filles aux yeux rêveurs, aux attitudes charmantes, aux cotillons
flottants qui laissent voir les pieds nus courant sur le galet.

Il est à souhaiter qu’on organise bientôt une exposition parti-
culière des œuvres du peintre d’Orphée, peintures, pastels et fu-
sains, en attendant qu’on nous fasse admirer, au Salon de 1889,
la fameuse Ronde d’étoiles h. laquelle il travaillait lorsque le pinceau
est tombé de sa main.

On sait que M. Eugène Feyen, le frère aîné de l’excellent ar-
tiste qui vient de mourir, est lui-même un peintre de talent.
M. Eugène Feyen expose, lui aussi, plusieurs de ces jolies scènes
maritimes ou agrestes qui ont depuis longtemps établi sa réputa-
tion : le T)îner, le Mirliton à la fête du Mont-Dol, la Foire de Gué-
rande, Rêverie, un Intérieur d’auberge. Retour des pêcheries. La
peinture de M. Eugène Feyen se distingue surtout par la clarté,
par la franchise de l’exécution, par le respect de la vérité.

M. Armand Dumaresq a envoyé un tableau de grande allure :
Manœuvres d’artillerie. MM. Olive, Lépine et Boudin, des
paysages qui sont autant de fenêtres ouvertes sur la nature.
M. Bergeret, des Intérieurs campagnards fort curieux. M. Aimé
Perret, deux toiles pleines d’observation et de finesse. M. Vay-
son, deux pastels merveilleux. M. Veyrassat, des Têtes de chevaux
crânement peintes. M. Joseph Bail, de superbes bibelots. M. Bal-
lavoine, une ravissante tête de jeune fille et deux aimables scènes
de genre. Il faudrait citer encore bien des envois, et Y Mt tente, de
Ml!c M. Guyon, et la Mauvaise rencontre, de M. O. de Penne, et
les « impressions », de M* Vignon, et la Fiancée slave, de
M. Weisz... Mais l’espace nous est mesuré, et nous ne pouvons
qu’engager le lecteur à visiter l’exposition de la rue de Sèze.

LE MONUMENT DE DANTON

Soixante concurrents environ, parmi lesquels MM. Falguière,
Desca, Paris, Guilbert, Doublemard, Paul Fournier,Bouret, Mar-
queste, Taluet, Jetot, Germain, etc. C’estassez dire que la plupart
des projets sont intéressants. Aussi l’embarras du jury a-t-il dû
être des plus graves.

Cependant, le jugement a été rendu au jour fixé. Il y avait à
distinguer trois projets : le jury s’est tiré d’affaire en laissant de
côté le plus éminent des concurrents : j’ai nommé M. Falguière.

Pour ma part, j’estime que le jury s’est fourvoyé. M. Falguière
a envoyé un projet composé d’un buste de Danton et de deux fi-
gures de femmes, la Gloire ou la Patrie, peu importe, dont l’une
couronne le buste du grand tribun, tandis que l’autre, placée sur

le socle, élève vers lui les palmes triomphales. Cela est à la fois
très noble, très original et surtout très simple.

On a préféré autre chose. Est-ce à dire que les trois projets
primés soient sans mérite ? Non, certes. Il y a des qualités dans
les maquettes de MM. Paris, Desca et Lefèvre-Moraisse. Nous les
retrouverons, du reste (ces qualités) lorsque les trois lauréats
seront appelés à prendre part au concours définitif. Alors nous
pourrons les étudier à loisir.

Mais aujourd’hui, nous tenons à protester contre l’exclusion
de M. Falguière, d’abord, et aussi contre certaines irrégularités
fâcheuses.

Ainsi que l’a écrit l’un des artistes concurrents, M. Jetot, au
préfet de la Seine, président du comité, l’article 8 du programme
indiquait que les esquisses devaient être considérées comme le
dixième de l’exécution, et les concurrents ont présenté leurs tra-
vaux dans des proportions absolument fantaisistes. Il court d’au-
tres bruits plus graves, mais rien ne prouve qu’ils soient fondés,
et nous ne nous en ferons pas l’écho.

L’EXPOSITION MARKOWSKI

M. Markowski, le célèbre peintre russe, expose en ce moment,
à la galerie Durand-Ruel, n, rue Le Peletier, quelques ouvrages
d’un vit intérêt : quatorze grands tableaux destinés à l’hôtel du
baron von Dervis, à Saint-Pétersbourg. Le plus important repré-
sente la Mort de Jean le Terrible. Au centre de la composition, le
tsar, étendu dans un fauteuil, agonise, tandis qu’un médecin
cherche à le ranimer au moyen d’une saignée. La tsarine Marthe
(temme de Jean-le-Terrible et mère du tsarévitch Dimitry) se
tient derrière le fauteuil. A côté, le tsarévitch Théodor, avec sa
femme Irma (sœur de Godounow). A gauche de la scène, séparés
du tsar par une table de jeu, le boïar Belsky, avec lequel, le matin
même, Jean-le-Terrible avait demandé à faire une partie d’échecs,
et près du boïar, Boris Godounow; puis aux pieds du moribond,
le fou favori, qui regarde son maître avee des yeux effarés. Au
fond de la chambre, la nourrice centenaire de jean arrive à pas
chancelants.

Les treize autres panneaux sont de gracieuses allégories où do-
mine la note claire et tendre, et symbolisant la Danse, la Musique,
la Sculpture, etc.

Cette Exposition aussi est à voir. La peinture de M. Markowski
n’aaucune analogie avec celle de nos artistes, et on aura là comme
un avant goût des surprises que nous réservent les sections étran-
gères, à l’Exposition universelle de 1889.

---—>-£-c--

Nos Illustrations

Le Miroir aux alouettes, de M. E. Villa, suggérera de singulières ré-
flexions aux beaux fils toujours surs de leur triomphe auprès des femmes.
L’impitoyable malice qui pétille dans les jolis yeux de ces coquettes, leur
parfaite ironie à l’adresse des.... alouettes qui se laissent prendre au mi-
roir, sont un lumineux enseignement pour les fats de tout temps et de
tous pays; mais je doute fort que les aimables personnes qu’il met en scène
avec tant d’attraits sachent gré à M. Villa de démasquer ainsi leurs
batteries...

La toile de M. Coëylas: Retirés des affaires, a obtenu son succès au
Salon, et elle est fort remarquée en ce moment à l’exposition de Rouen.
C’est, en effet, une très piquante étude de la vie moderne, une observa-
tion très juste de la sottise humaine, et la comédie (car c’est Là de
l’excellente comédie) est écrite avec infiniment d’esprit et de tact. Le
peintre, en homme de goût, s’est bien gardé de verser dans la charge:
aussi, son tableau est-il frappant de vérité et de philosophie.

Nous avons publié, dans notre dernier numéro, une œuvre que nous
n’avons pu que mentionner. Le Dernier voyage, de M. Eugène Baudouin,
est une toile de valeur, d’un accent très vrai, elle aussi. C’est un tableau
navrant entre tous, que celui de la misère qui survit au pauvre diable et
le reconduit jusqu’à sa dernière demeure. M. Baudouin l’a retracé avec
son talent très perspicace. Il lui a donné pour cadre un coin de la banlieue
de Paris, les abords d’un de ces cimetières perdus dans les terrains vagues,
et où la terre s’attache à vos talons comme si elle était impatiente de vous
prendre, de vous engloutir.

Notre troisième page est consacrée aux principaux ouvrages exposés au
Pavillon de la Ville de Paris (le Blanc et Noir), dont nous avons parlé il
y a huit jours.

Le géant : SILYESTKE

l’aris, — GlyiUographie SlI.YESTHL A C'*, rue Obeikauijil, ’J7
 
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