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L' art français: revue artistique hebdomadaire — 2.1888-1889 (Nr. 54-105)

DOI issue:
No. 80 (3. Novembre 1888) – No. 89 (5 Janvier 1889)
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.25561#0126
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24 Novf'îTiliiT' 1B88

Dcnxiômc année. — N° 83

LE NUMÉRO : 15 CENTIMES

L’ART FRANÇAIS

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Texte par Firmin Javel

Illustrations de MM. SILYESTRE & C;c, par leur procédé de Glyptographie

Bureaux : 97, rue Oberkampf, à Paris

ABONNEMENTS. — Paris : un an, 9 francs; six mois, 5

Bkpartfaif.nts : un an, lO fran<

LA STATUE DE BALZAC

La Société des Gens de Lettres, — nous l’avons annoncé,
a ouvert dernièrement une
souscription pour l’érection
d’un monument à l’auteur de
la Comédie humaine.

La souscription a produit
18,870 francs, et, le moment
étant venu, le comité de la
Société s’est réuni pour exa-
miner les propositions qui lui
avaient été faites par plu-
sieurs statuaires éminents >
tous sollicitant l’honneur
d’exécuter la statue de Balzac,

A une très grande majorité,
le Comité a désigné M. Cha-
pu, à l’exclusion de ses nom-
breux concurrents, parmi les-
quels figurait M. Marquet de
Yasselot. Ce dernier a même-
cru devoir écrire à M. Chapu
pour le prier de se désister
en sa faveur, et l’incident a
quelque peu défrayé les chro-
niques.

Inutile d’ajouter que M.

Chapu a accepté la commande
de la statue et qu’il n’est pas,
le moins du monde disposé
à se retirer devant l’insistance
de M. Marquet deVasselot.

A propos de cette sous-
cription, qui n’a même pas
produit encore la somme né-
cessaire au but qu’on se pro-
pose, un de nos confrères a
fait une observation assez;
juste :

« 18,870 francs. î voilà, en
effet, le chiffre préçis où peut
atteindre l’enthousiasme pu-
blic, en France, pour un des
plus beaux génies qui aient
éclairé un siècle.

» Pour l’honneur de la nation, il a fallu que M. Claretie,
administrateur général de la Comédie-Française, apportât à l’en-
treprise le concours de ses artistes et l’aide d’une représentation

SALON DE 1888

à bénéfice. M. Claretie pavait ainsi une double dette : celle
de directeur d'un théâtre qui compte Mer cadet parmi ses
richesses, une autre aussi qu'il a épousée, en devenant mem-
bre de l'Académie française,

PIGALIO.

DsCireille.

dont hauteur de Père Goriot
ne tut jamais.

C'est une délicate pensée
qui a inspiré à M. Claretie l’i-
dée de taire gagner par
Balzac même une partie de
l'argent de sa statue; mais
une représentation, même
fructueuse, de Mercadet, rap-
portera 6,000 francs, — et
puis... après ? »

On assure que le Conseil
municipal de Paris a tenu
à honneur d’entrer, pour sa
part, dans cette collabora-
tion anonyme d’admirations
et de dévouements. La som-
me réservée par nos édiles
à cet usage n’est pas en-
core connue : il faut espérer
qu’elle sera digne à la fois de
la ville qui la donne et de
l’homme à qui elle est destinée.

Ajoutons que la direc-
tion des bâtiments civils
vient de prendre une déter-
mination au sujet de cette
statue : elle a lait savoir

au président de la Société
des Cens de Lettres qu’elle
disposait d’un emplacement,
dans le Palais-Royal, pour
Balzac, mais en spécifiant
qu’on élèverait une statue,
et non un monument, à
l’immortel écrivain.

Pourquoicette«distinction>>?


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