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L' art français: revue artistique hebdomadaire — 2.1888-1889 (Nr. 54-105)

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No. 90 (12 Janvier 1889) – No. 99 (16 Mars 1889)
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L’ART FRANÇAIS

LE SALON LYONNAIS

Lyon est une ville essentiellement artiste. Elle nous a donné
des peintres de premier ordre, et elle garde toute sa sollicitude à
ses fils glorieux ou seulement intéressants. Il y aurait, si nous
n’étions pris de court, une étude curieuse à faire sur les différents
tempéraments des peintres et des sculpteurs lyonnais. Nous
l’essaierons en un jour de loisir.

Nous voudrions seulement passer rapidement en revue,
aujourd’hui, les principaux tableaux du Salon qui vient d’ouvrir
dans la seconde ville de France.

Voici d’abord une admirable tète de femme, par M. Henner,
d’une morbidesse exquise. M. Henner a le privilège de demeurer
grand jusque dans ses plus petites toiles. Ce privilège, il le par-
tage avec M. Puvis de Chavannes, dont on peut voir également,
au Salon lyonnais, une figure nue, un simple crayon, mais où
se retrouvent toutes les qualités du maître.

M. Aimé Perret est représenté par un très beau tableau; l’excel-
lent artiste lyonnais, et si parisien, s’est surpassé. Nous revien-
drons sur son envoi.

M. Jules Garnier a deux jolies fantaisies. C’est plein d’esprit,
d’observation et de savoir. Une de ces charmantes compositions,
Midi, paraîtra la semaine prochaine dans un numéro exceptionnel
que Y Art français offrira à ses abonnés, et dont le Salon lyonnais
occupera une large part. Mais nous pouvons, dès aujourd’hui,
dire que le peintre y a représenté deux jeunes et fort aimables
personnes accablées par la chaleur de juillet, et couchées sous un
arbre, parmi l’herbe drue, dans l’abandon le plus provoquant.

Le tableau de M. jiménez : le Tailleur de village, aura certai-
nement un vif succès. De même la Sortie de bal, de M. Théod.
Lévigne, que nous publierons également. Une foule, gaiement
papillotante, où les couleurs les plus opposées se heurtent et se
mêlent pour le plus grand plaisir des yeux, sort du bal et va se
disperser ; cela se passe à Lyon même, devant le théâtre Bellecour.

Voici une scène gracieuse de M. D. Maillart, les Enfants aux
poussins. C’est encore une des œuvres que Y Art français se pro-
pose de placer, la semaine prochaine, sous les yeux de ses lecteurs.

A voir encore : deux petits tableaux de M. Menta, Y Obsession, de
M. José Frappa, etles envois de MM. Grisou, Weyns, Beauquesne,
Chamit, Isembart, Deuilly, Van der Ouderaa, Miralés, etc.

Nous en aurons fini avec les scènes de genre, lorsque nous
aurons signalé Y Accroc, de M. Cornet, d’une vérité saisissante ;
'Bibelots et costumes, de M. Rougier, nature morte largement traitée
et qui promet un vrai peintre.

Beaucoup de portraits. Tout d’abord nous devons noter celui
qu’expose Mlle Anna Bilinska : dessin, harmonie, puissance,
telles sont les qualités qui ont valu à Mlle Bilinska la place d’hon-
neur au Salon lyonnais.

M. Armbruster, dont les portraits sont aussi fort remarquables,
a vainement intitulé : Portrait du docteur X..., l’image vraiment
vivante du chirurgien Ollier. Tout le monde a immédiatement
reconnu l’éminent praticien. Quant à ses peintures, elles se dis-
tinguent par la justesse du ton des chairs et par l’intensité vitale.

MM. Loubet, de la Brély, Mme Elisa Koch, Sophie Ollivier,
Mazereau, Poucet, Berges, etc., ont envoyé aussi des portraits
intéressants.

La peinture d’histoire compte des pages de valeur signées
Luminais, Bauer, Tollct, P.-H. Flandrin, Poucet, Van der
Ouderaa. M. Bauer a choisi pour sujet une scène de l’histoire
d’Angleterre, dont il a tiré un excellent parti ; M. Van der
Ouderaa a emprunté son motif à l’histoire d’Anvers ; M. Tollet
a exposé son grand tableau : Bacchis chcg la magicienne, qui a
figuré avec succès au Salon de 1888, et que nos lecteurs connais-
sent. Nul doute que cet ouvrage ne soit apprécié à Lyon comme
il le fut à Paris, au mois de mai dernier. Mme de Chatillon a fait ’
preuve de goût et d’érudition dans les Funérailles de Beatrix.
Quant à l’envoi de M. Armbruster : Chenavard et le Panthéon, |

c’est l’œuvre d’un artiste fervent, en même temps qu’un éclatant
hommage rendu au maître dont la ville de Lyon s’honore.

Mlle Fornier-Kitty expose : Marie de Nazareth, une véritable
apparition, tellement l’artiste s’est haussée vers les idéales régions
où tout est mystère, suavité, sentiment, en un mot poésie. Du
même peintre, une étude, plus réaliste : Fille de pirate.

Signalons encore: de MUeLandrie, une grande figure demi-nue;
de M. Roger de Langres : Epave, une jeune femme rejetée par
la mer sur un rocher ; de M. Hodebert, une belle figure de
femme nue.

Il nous reste à parler, dans un prochain article, des paysages,
fleurs, natures mortes, ainsi que de la gravure et de la sculpture,
qui renferment aussi des morceaux importants.

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LES DESSINS DU CERCLE VOLNEY

Le Cercle artistisque et littéraire de la rue Yolney, dont l’exposition
de peinture vient de fermer, a, comme tous les ans, ouvert son exposition
de dessins, aquarelles, eaux-fortes, etc.

Les amateurs retrouveront là beaucoup d’artistes aimés. A Texocplionde
M. Bonnal, qui devait envoyer un portrait à sensation et qui n’a pas été
prêt au joui' dit, le catalogue renferme à peu près tous les noms qu’on
est habitué à lire au bas des œuvres de mérite.

M. Vayson, un de nos meilleurs animaliers, n’y compte pas moins de
trois pastels d’une saveur pénétrante : Troupeau dans la lande(Sologne).
Taches à Vabreuvoir et Chercheurs de truffes.

M. Laurent Desrousseaux, un jeune artiste qui n’en est plus à compter
ses succès, a également de bien remarquables pastels. Ce sont, ici encore,
des paysages : Un chemin montant sous bois. Une prairie . traversée par
un sentier aboutissant à une colline boisée. A quelque motif qu’il
s'arrête, M. Laurent Desrousseaux en tire des effets d’une harmonie très
line et très personnelle.

Les portraits d’enfants de M. Armand Laroche sont certainement les
plus beaux que l’excellent artiste nous ait encore montrés.

M. Louis Deschatr.ps poursuit le cours de ses ravissantes études de
bébés roses et blancs, avec d’infinies délicatesses de gris et de bleu dans les
rubans et autres accessoires.

M. Wertheimer est fidèle à ses lions, qu’il représente admirablement.

M. Valadon s’est avisé de dessiner des primevères, et nous ne saurions
trop le féliciter de cette fantaisie. Le peintre y demeure lui-même, comme
dans celte belle Nature morte, gouache des plus sobres et des plus vigou-
reuses, qu’il a envoyée également.

M. Maurice Eliot a choisi pour sujet un jardin avec des roses trémières.

M. Guillon, la baie de Menton, la nuit.

M. Allongé a un grand fusain et plusieurs aquarellesdeproportions plus
surprenantes encore.

M. Avili, de jolis paysages de Hollande et de Bretagne.

M. Monginot, une de ces fantaisies simiesques où il raille si spirifuelle-
inent notre pauvre humanité : U Instruction obligatoire.

M G. Desvallières, d’intéressantes études de têtes.

MM. Frédéric Hégamey et Luc Olivier Merson, chacun une série d’illus-
trations d’un réel mérite.

M. Willy Mertens, un charmant pastel : Effet de lampe : jeune femme
en robe décolletée, assise et regardant des roses.

MM. Jean Benner, Arcos, Bourgain, Carlos Lefebvre, Paul Tavernier,
François Lafon, Le Coûteux, Veyrassat (pour finir par un de nos artistes
les plus estimés), sont également fort bien représentés à cette exposition.

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Nos Illustrations

L’inauguration de l’exposition des œuvres de Feyen-Perrin, à l’Ecole
des Beaux-Arts, qui a eu lieu samedi dernier avec un grand éclat donne
une actualité, pour ainsi dire, indirecte, aux deux belles pages que nous
publions aujourd’hui.

Les Lavandières —■ par Eugène Feyen et les Premiers pas, par
Mmu Virginie Demont-Breton.

En elfet, Eugène Feyen était le frère aîné du pauvre Feyen-Perrin, il
fut son premier professeur, et il aura certainement sa part dans la glori-
fication du peintre de$ Cancalaises.

Quant à Mino Virginie Demont-Breton, on sait que la vaillante artiste
est la fille du maître de Gourrières, lequel vient d’écrire, pour le cata-
logue de l’exposition Feyen-Perrin, une préface très intéressante, où il a
mis tout son cœur de poète:

On voit donc que nous rendons hommage, par la publication des
Lavandières et des Premiers pas, sinon au regretté peintre des Canca-
laises, du moins, à deux maîtres qui lui touchaient de près.

On remarquera également, dans le présent numéro, le Portrait de la
communiante, par M. Ma ri us Michel, un des tableaux de genre qui ont
obtenu, au dernier Salon, le succès le mieux justifié.

Le Gérant : S1LVKSTRE

Paris. — ùlyplugrajiliic SlLV'USTIUü 4 G", rue Obcrkai»i>f, U7
 
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