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L' art français: revue artistique hebdomadaire — 2.1888-1889 (Nr. 54-105)

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No. 100 (23 Mars 1889) – No. 105 (27 Avril 1889)
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Deuxième année. — N° 100

LE NUMÉRO : 15 CENTIMES

23 Mars 1889

L'ART FRANÇAIS

Jü^nutc jptrtistiquc J^fliîtomaîtairc

Texte par Firmin Javel

Illustrations de MM. SILVESTRE éc Cie, par leur procédé de Glyptographic

Bureaux : 97, rue Oberkanipi, à Paris

ABONNEMENTS. — Paris : un an, 9 francs; six mois, 5 francs. — Départements : un an, ÎO francs; six mois, 6 francs.

L’EXPOSITION FEYEN-TERRIN

L’exposition des oeuvres de Feyen-Perrin, récemment inaugurée
à l’Ecole des Beaux-Arts, est,

quoi qu’en dise un critique SALON DE

morose , une consécration
définitive du talent du peintre
des Cancalaises. Nous avons,
il y a cinq mois, retracé ici la
carrière trop tôt brisée de cet
artiste charmant. Nous expri-
mions alors, en même temps
que la douleur de voir dispa-
raître une des plus sympa-
thiques figures de l’école fran-
çaise actuelle, l’espoir d’admi-

1888

rer bientôt et d’étudier à loisir
certaines pages peu connues
du vulgaire, mais dont le sou-
venir est demeuré vivace au
cœur des amis de Feyen-
Perrin.

Ces pages, ainsi que bien
d’autres, ont été réunies, avec
un soin et un goût parfaits,
par les organisateurs de l’ex-
position de l’Ecole des Beaux-
Arts, MM. le prince Stirbey,

Jules Breton, et notre excel-
lent ami et confrère, M. Jean
LeFustec. Ce n’est pas sans
émotion qu’on a retrouvé là
notamment les panneaux des
Baigneuses qui décoraient l’a-
telier du boulevard de Cli—
chy. Ces peintures, exécutées
à la détrempe, semblent pâlir
quelque peu à côté des ouvra-
ges qui les avoisinent. Mais,
pour peu qu’on les regarde
avec attention, on ne tarde
pas à y découvrir une fraî-
cheur, une sensibilité, une
intensité d’expression vrai-
ment surprenantes. Il fau-
drait remonter aux primitifs,
pour avoir une grâce naïve à comparer à celle de ces adorables
figures de jeunes femmes, dont les carnations blanches, aux
matités exquises, évoluent eu une simplification magistrale sous
la lumière blonde d’un ciel d’or tout uni.

Mais ce n’est là qu’un épisode, une tentative d’ordre parti-
culier, dans l’œuvre de Feyen-Perrin, œuvre complexe où l’on
distingue deux périodes marquées : l’une consacrée à la peinture

d’histoire, l’autre au « genre»
et au « nu ».

De la première, datent ces
compositions hardies': la Bar-
que du Dante, la Bataille du
Téméraire, sujets déjà traités
par Eugène Delacroix. De la
seconde seulement sont sor-
ties les toiles radieuses, si lan-
goureusement imprégnées de
vérité et d’idéal,qui demeure-
ront pour caractériser le pein-
tre T Orphée.

Un de nos meilleurs criti-
ques d’art, M. Roger Marx,
résume ainsi ce que l’on pour-
rait appeler la seconde ma-
nière de Feyen-Perrin : « A
partir de ce moment, son
effort peut se comparer, pour
la portée, à celui de Jules Bre-
ton. Ce que Jules Breton avait
fait pour Jes champs, Feyen-
Perrin l’allait répéter pour les
grèves. A la peinture de
paysans, figurés en action de
leur métier, dans un cadre de
prairies ou de plaines, il allait
donner comme suite la repré-
sentation des femmes de la
mer, des ramasseuses de va-
rech ou des pêcheuses d’huî-
tres se livrant humblement à
leurs occupations coutumiè-
res. Et ce n’est pas seulement
le sujet, mais la façon de con-
cevoir et de rendre qui rap-
proche les deux artistes; ils
ne s’enhardissent pas à mon-
trer le spectacle de leurs yeux
dans sa réalité stricte; le mo-
ment de pareilles audaces n’est
pas encore venu. Pour faire
admettre la nature, ils y ajoutent une poésie intime, émue, tou-
jours vivement sentie, jamais de convention. Il leur fut ainsi
donné de faire moins rude le sort de Bastien-Lepage, d’Ulysse
Butin, qui allaient tenter, après eux, de parler le langage de la

antonin injalbert. — La Douleur ;— statue, marbre.
 
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