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L' art français: revue artistique hebdomadaire — 2.1888-1889 (Nr. 54-105)

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No. 100 (23 Mars 1889) – No. 105 (27 Avril 1889)
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L’ART FRANÇAIS

L’EXPOSITION DES PASTELLISTES

La Société des Pastellistes français vient d’ouvrir, dans la gale-
rie Georges Petit, son exposition annuelle. M. Puvis de Chavan-
nes a envoyé une superbe figure de femme, symbolisant la ‘Bota-
nique. Elle est vue de dos, assise sur un tertre, et tient des fleurs
dans sa main droite.

M. Lhermitte expose une série de scènes paysannesques du
plus vif intérêt, parmi lesquelles Une veillée (des villageoises
réunies autour d’une table, travaillant à la lueur d’une chandelle)
est une petite merveille.

Mme Madeleine Lemaire, qui ne s’est pas prodiguée dans les
expositions récentes, est représentée ici par une très belle étude
de femme : Dans un jardin.

M. Duez a toute une série de savoureuses marines et d’études de
fleurs fort remarquables. A signaler également : les paysages méri-
dionaux de M. Montenard, si vrais, si ensoleillés ; ceux de
MM. Nozal et Yon, d’une note si juste.

MM. Besnard, avec trois têtes de femme ; Dagnan-Bouveret,
Blanche, Mme Marie Cazin, MM. Thévenot, Machard et Emile
Lévy, avec d’intéressants portraits, M. Adrien Moreau, avec une-
scène enfantine : les Petits maraudeurs, complètent cette exposition
qui n’a peut-être pas, au point de vue du nombre, l’importance
des précédentes, mais qui n’en sera pas moins fort courue.

Nos Illustrations

La Jeune bacchante de M. Adolphe Rivet, éditée par M. Gouge, que
nous donnons à notre première page, est d’un mouvement harmonieux
et libre, où une légère intention lascive se mêle au caractère de la danse
sacrée. Le dessin général de cette figure est élégant et d’une correc-
tion parfaite. Nul doute que la Jeune bacchante ne retrouve, auprès de
nos lecteurs,le succès qu’elle obtint au Salon, où le jury lui a décerné une
mention.

La Maîtrise d'enfants est un précieux souvenir rapporté d’Italie par
M. Dawant, un document du plus haut intérêt. Le peintre, excellent colo-
riste formé à l’école de M. Jean-Paul Laurens.a tiré de ce pittoresque sujet
tout le parti possible. Son tableau est superbe, avec ces robes rouges,
blanches ou noires dont le contraste violent s’apaise dans l’atmosphère
attiédie des églises. Les physionomies des enfants, celle du prêtre qui les
domine de toute sa hauteur, ont été étudiées sur le vif et par un véritable
artiste.

Le tableau de M. Gaston Mélingue : le Quart d'heure de Rabelais, a
trait à un curieux épisode de la vie de son héros :

«...Chargé d’une mission secrète auprès de François Ier, il arrive à Lyon
et n’a plus d’argent pour payer son hôtelier. Il en était au fameux quart
d’heure qui a gardé son nom. Il fait répandre le bruit qu’un célèbre
docteur est arrivé, se déguise, parle longtemps devant une grande foule
et finit par montrer un poison destiné, dit-il, à délivrer la France du roi.
On arrête notre empoisonneur, on l’emmène à Paris sous bonne escorte.»

A part le personnage même de Rabelais, dont nous nous faisions une
tout autre idée, nous reconnaissons volontiers l’originalité, la saveur, le
piquant de ccs différentes physionomies populaires que le peintre a grou-
pées, avec beaucoup cl’art, autour de ce charlatan d’occasion.

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^CHOS ^RTISTICJUES

Cme exposition des dernières œuvres d’Eugène Lavieille et notamment
de tous les tableaux et études qui décoraient l’atelier du regretté et émi-
nent paysagiste, s’ouvrira dans les galeries Durand-Ruel, le 16 avril.

Cette exposition durera jusqu’au 20 avril.

La vente aura lieu les 24 et 25 à l’Hotel Drouot. Ce sera, certainement,
hune des ventes les plus intéressantes de la saison.

X

Nous apprenons également que les tableaux, dessins et esquisses laissés
par Féiix Clément, grand prix de Rome, seront exposés le 9 avril, à
PHotei Drouot, et vendus les 10 et 11 avril, par le ministère de M. Tuai,
commissaire-priseur.

X

Le Comité de direction de la Société des artistes français a décidé que
As entrées seront payantes le jour dit « du vernissage » au Salon.

iï sera perçu un droit de 40 francs par visiteur.

La recette de cette journée n’entrera pas dans la Caisse de la Société.
Elle sera consacrée à une œuvre de charité ou de bienfaisance qui reste
a désigner.

X

Les membres des commissions des Beaux-Arts à l’Exposition universelle
ont offert, à l’hôtel Continental, un grand banquet à M. Antonin Proust,
commissaire spécial des Beaux-Arts. 120 convives, au nombre desquels,
MM. Larroumet, directeur des Beaux-Arts ; Poubelle, préfet de la Seine;
Kæmpfen, Albert Wolf, Philippe Gille, Guillaume, de l’Institut; Bis-
choffsheim, Henri Havard, Bouilhet, Formigé, Thompson, député ; Viollet-
le-Duc, Garnier, Marmottan, etc., etc. Des toasts ont été portés par
MM. Larroumet, Poubelle, Cheramy et Antonin Proust.

X

Dans sa séance du 28 mars, la Chambre des députés a voté le crédit
nécessaire pour l’érection, à Paris, d’un monument en l’honneur de la
Révolution française.

Les dépenses ne devront pas dépasser deux millions.

X

Marie-Antoinette, sa vie, sa mort, tel est le titre d’une remarquable
étude que vient de faire paraître, chez Plon, M111C de Vyré. La presse à
fait à ce livre, aux tendances assez réactionnaires toutefois, un accueil des
plus flatteurs. Notre jeune et distingué confrère de la Gazette diploma-
tique, M. E. Eslaunié, après quelques réserves à l’égard des conclusions
de M1110 de Vyré, reconnaît que de ce volume, la figure de la reine se
dégage suavement attrayante, « idéalisée au point qu’en achevant ma
lecture, dit-il, il me semblait être en présence d’une de ces toiles de
Nattier à la fois délicates et délicieusement attirantes en leur merveilleuse
élégance. »

X

On vient de hisser sur son piédestal, au milieu de la place Maubert, la
statue d’Etienne Dolct. Cette statue est en bronze. Elle mesure près de
cinq mètres de hauteur. Etienne Dolet est représenté debout, adossé à
une pierre brisée, les mains liées, les yeux fixés sur l’horizon. Le socle,
en pierre blanche, sera revêtu de deux bas-relief en bronze, relatant des
épisodes de la vie du malheureux imprimeur.

X

Le Musée Carnavalet restera fermé jusqu’au 20 avril, pour la réorgani-
sation générale qu’entraîne l’augmentation des bâtiments, qui en a pres-
que doublé l’étendue. Quatre galeries, cinq salles nouvelles seront ouver-
tes au public le jour de Pâques. Ces salles et galeries sont consacrées aux
vues du vieux Paris, jusqu’ici fort mal exposées dans une pièce sombre
ou entassées en magasin, ainsi qu’aux monuments lapidaires et à la cu-
rieuse collection de statuettes-charges léguées par la veuve de Dantan
jeune. Le Musée de la Révolution s’augmente en même temps de deux ga-
leries de portraits et tableaux relatifs aux personnages et aux événements
de cette époque. Toutefois la bibliothèque reste ouverte, comme à l’ordi-
naire, tous les jours de dix à quatre heures.

X

On annonce de Rouen la mort du dessinateur Asselineau.

Dans sa jeunesse, M. Asselineau fut attaché au musée de Madrid, sous
la direction Madrazzo. De retour en France, il travailla longtemps à l’il-
lustration d’un ouvrage publié par M. le baron Taylor, le Moyen-Age
pittoresque, sous la direction de Viollet-le-Duc.

Le vieil artiste s’est éteint à l’âge de 82 ans.

'Jous les collectionneurs du Havre connaissent l’intérêt que présentent,
au point de vue de l’histoire locale, les lithographies si fidèles de M. As-
selineau, qui fit également de nombreux dessins pour la France de nos
jours.

X

M. Charles-Etienne Noël-Masson, peintre graveur, élève de Lalanne,
vient de mourir à la suite d’une maladie de poitrine ; il n’était âgé que de
35 ans. Rien que privé accidentellement de ses deux mains, M. Noël-
Masson n’en exécutait pas moins, à l’aide d’avant-bras mécaniques, des
eaux-fortes d’un réel mérite. Depuis 1878, il exposait aux Salons annuels
de jolis paysages finement gravés.

X

On annonce également la mort de M. Jobbé Duval, le peintre-décora-
teur bien connu, qui était membre du Conseil municipal.

X

La veuve du regretté Maxime Lalanne vient d’obtenir du Conseil muni-
cipal de Bordeaux un vote par suite duquel les restes de son mari seront
transférés, aux frais de la ville, dans le cimetière du chef-lieu de la
Gironde.

Lalanne avait été provisoirement inhumé à Nogent-sur-Mer.

X

Mme Carnot, accompagnée du commandant Chamoin, a visité l’Ecole na-
tionale de dessin pour les jeunes filles, rue de Seine. M,ne Carnot a été
reçue par Mme Marandon de Montvel, directrice de l’Ecole. M. Larrou-
met, directeur des Beaux-Arts. M. Roger Baliu et les professeurs de l’E-
cole assistaient à cette visite officielle.

Le Gérant : SILVESTRE
Paris. — Glyptograpliic SILVESTRE & G.", rue Oberkampf, 97
 
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