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L’ART FRANÇAIS

SALON DE 1889

Suite et fin

Salle 23.— M. Jules Lefebvre expose un beau Portrait de
femme en robe rouge, et une jeune Liseuse d’un sentiment très
fin. M. Jean-Paul Laurens, un de ses meilleurs tableaux : les
Moines de /’Inquisition, peinture claire qui marque une évolution
dans la manière du maître, et Y Alchimiste, toile également très
remarquable dans une note plus sombre.

M. Luminais a fait une infidélité à ses mérovingiens. C’est en
pleine vie moderne qu’il a puisé le sujet de son tableau : Che^ une
choriste. C’est peint savamment. Il semble toutefois qu’on n’y
trouve pas cet accent de vérité qui caractérise les œuvres des
jeunes peintres actualistes.

M. Lobrichon, avec son Poucet; M. Harens, avec le Déjeuner
de la petite sœur ; M. Aman Jean, avec sa Muse et son Louis XVII;
MM. Muraton, Monchablon, Leleux, avec des portraits intéres-
sants; MM. Lansyer, Moynier, Normann, Emile Noirot, avec
des paysages de plus ou moins de mérite; MM. Masure et Mes-
dag, avec d’excellentes marines, figurent aussi dans cette salle.

Salle 24. — Ici, on n’a qu’à s’incliner devant des ouvrages
tels que : Martyre et la Prière, de M. Henner; le Portrait de
Marthe, de M. Jean Gigoux; la Gloire, de M. Fantin-Latour;
Junon, de M. Falguière; la Toussaint, de M. Friant; un Pastelliste,
de M. Marius Michel; un Coup de collier, de M. Dantan; Saint
Gérôme, de M. Deully; Au piano, de M. Armand Bouffir; les
moutons, de M. Charles jacque; Diane, de Mme Cazin; Y Enjeu,
de M. Jules Garnier; devant les portraits de Mmes Le Fustec,
Noémie Guillaume, Godin, MM. Arnaud Gautier, Pierre Dupuis,
— et devant les paysages de MM Harpignies et Damoye.

Salle 25. — Nous sommes ici littéralement ballottés à travers
les siècles ; nous remontons à Herculanum avec M. Hector Le-
roux, et nous sommes ramenés dans notre pays, et à notre vie
actuelle, par M. Paul Meslé, qui expose une charmante petite
toile : Une cuisine, et dont nous verrons plus loin une belle et
grande scène agreste : ^A la fenêtre. Mais M. Emile Lévy nous re-
plonge dans le passé avec une Circé de conception originale. Bref,
et chronologie à part, il y a encore plusieurs ouvrages, et de genre
très divers, à voir dans cette salle : ce sont ceux de MM. Jean-
mot, Rouffio, Piot-Normand, Muenier, Lclebvre-Lourdet, Bou-
tet de Monvel, Ch. Landelle, Moynier, Jacomin, Morlot, Lépine,
Le Poittevin, etc.

Salle 26. — Un maître, M. Hébert, expose le Portrait du gé-
néral de iMiribel en même temps qu’une de ces conception si re-
cueillies et suggestives auxquelles il se plaît : la Solitaire. Je trouve
encore ici un bien joli portrait de M. Friant (une jeune fille en
limousine bleue) ; une remarquable figure nue, couchée sur un
fond de feuilles mortes, par M. Gabriel Gay : une autre de
M.Paul Gervais ; des fleurs exquises de MM. Grivolas et Kreyder;
uu paysage minutieux de M. Monchablon ; et divers ouvrages de
MM. Jules Ferry, Duffaud, H. Lerolle, Laurent-Gsell, Grolleron,
Laugée, Deyrolle, Firmin Girard, Gaston Guignard, Gélibert,
Gavarni, Désiré Lubin, Georges-Sauvage, Mlle Madeleine Fleury,
MM. José Frappa, Giacomotti, Giron, etc.

Salie 27. — M. Lhermitte, à qui était confiée la tâche de
faire revivre, dans une composition importante, l’illustre Claude
Bernard, s’en est acquitté victorieusement. Du même maître,
voici une petite scène paysannesque à côté de laquelle le grand
tableau de M. Paul Meslé : A la fenêtre, et celui de Mme Euphémie
Muraton : Perlette, se tiennent fort bien. Je reconnais, parmi les „
portraits, celui de mon excellent confrère Abraham Dreyfus, par
M. Healy ; d’autres signés Mathey, E.-A. Guillon, Lahaye ; et je
note les envois de Mme Gardner, de MM, Hermann-Léon, Guel-
dry, Girardot, Pierre Lagarde, Foubert, Lecomte du Nouy, une
très belle marine de Mme Elodie La Villette, une autre, d’une note
extraordinairement puissante, de M. Montenard et des paysages
sur lesquels il faudra revenir, et qui sont signés : Maincent,
Isembart, Paul Lecomte, Jourdeuîl, Le Villain, Michel Lévy,
Gagliardini, etc.

Salle 28, -- MM. Kuehl et Léandre figurent ici, et leurs en-
vois ne sont pas de ceux qu’on analyse ou même qu’on résume en

deux mots. Nous les étudierons plus tard, ainsi que ceux de
MM. Lubin, Le Quesne, Lobrichon , Debat-Ponsan, Dastugue,
Gaudefroy, Dauphin, Edmond Debon, Goubie, Errazuris, Frank
Lamy, Iwill, Polack, Paul Lazerges, Maxime Faivre, Demarest,
Mmc Guyon, Mlle Doria Hitz, etc.

Salle 29. — L’ Ecole de ponts, àPougival, par M. Loustaunau,
montre que le célèbre peintre du Loup dans la bergerie a décidé-
ment renoncé au genre anecdotique, et je l’en félicite sans réserve.
J’espère que le jury pensera de même lors du vote des récom-
penses.

A voir encore': les Deux perles, de M. Lequesne; le Départ pour
la pêche, de M. Haquette ; Une rue à Naples, de M. Farneti ; et les
ouvrages signés : Alice Haverg, Yan d’Argent, Jacomin, Lehoux,
Lematte, Hitz, Mathey, Muraton, Richon-Brunet, Emile
Maillart, etc.

Salle 30. — Les Confitures, de M. Girardot, sont d’une tona-
lité très distinguée. Les personnages sont à leur place et dans
l’attitude qui les caractérise le mieux. Certains amateurs désire-
raient peut-être que le dessin en fût plus affirmatif, mais tel qu’il
est, il me satisfait entièrement.

En grand progrès, toujours, M. Norbert Gœneutte, qui vient,
je pense, de conquérir sa deuxième médaille avec cette belle page
qu’il intitule : Y Enfant. Je note ici encore un vivant portrait de
M. Arthur Ranc, parM. Laroche, un de nos premiers portrai-
tistes, un de ceux qui expriment le mieux Je caractère en même
temps qu’il donnent fidèlement la physionomie de leurs modèles.

A voir : les Communiantes, de M. de La Touche ; un joli por-
trait de femme par M. Paul de Katow; une charmante étude de
M. Paul Lapret ; la Vierge, de M. H. Lucas ; le Pêcheur, de
M. Gueldry; le tryptique de M. Karbowky, le Retour du Mission-
naire, de M. José Frappa ; d’admirables Pleurs, de M. Jeannin ;
des paysages signés Delance, Hanoteau, Le Poittevin, Maurice
Eliot; une idylle de M. Jimenez, une jolie toile de MUe Hildebrand,
etc. Mais je signalerai surtout ce portrait ému que M. Krug a
tracé avec son talent habituel, de notre cher et regretté Feyen-
Perrin, quelques heures après la mort du peintre des Cancalaises.

Salle 31. — Celle-ci est la dernière des salles de peinture et
confine à la section des dessins, aquarelles, etc., dont nous nous
occuperons dans notre prochain article. Les paysages, ici, sont
de MM. Luigi Loir, Yan Dargent, Isembart, Galerne, Albert
Girard, etc. Le genre est représenté par MM. Jules Girardet,
Mayward, Gerson, Guillou, Le Sidaner, et surtout par un jeune
peintre qui a conquis rapidement une renommée retentissante : le
M. Lobre. Le département de la guerre est à M. Julien Le Blant,
grand peintre de la chouannerie. M. Layraud, outre un excellent
portrait, expose une fonderie où l’aspect d’un énorme cylindre de
fer, sortant delafournaise,donneréellementchaud. C’est terrifiant !
Le Petit malade, de M. Geoffroy, est un drame poignant. Il fau-
drait être de marbre pour ne point partager l’angoisse de ce père
que le peintre nous montre assis au chevet de son enfant. Cela
est présenté avec une simplicité, une concision, une sobriété, une
clarté d’expression qui sont les qualités maîtresses de M. Geoffroy.

Mentionnons enfin : un Asile, de M. Haumont; les Canotiers,
de M. Roger Jourdain, le Portrait du dessinateur Stop (un artiste
qui a puissamment contribué au succès du Charivari et du Jour-
nal amusant), par M. Galliac; et celui de M. Soitoux, par
M. Giacomotti; un épisode de la jeunesse de Hoche,signé Gaston
Mélingue; un très remarquable tableau d’animaux,parM. Lunois,
et différentes toiles de MM. Neymarck, J. Monge, Mittey,
Lecreux, etc.

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pCHOS y^RTISTiqUES

L'éminent auteur de Jean des Figues, le conteur exquis, le poète original, le
coloriste brillant, Paul Arène, vient de faire paraître un nouveau roman, la
Chèvre d’or, à la bibliothèque de VIllustré moderne.

La Chèvre d’or est, selon l’expression de l’auteur lui-même, un « roman
romanesque». Ce que nous pouvons ajouter, nous qui sommes sous le charme
de ce récit passionnant, p’est que, d’un bout à l’autre du livre, le merveilleux s’y
mêle au réel et que, sur une trame un peu fantastique, apparaît, brodé très
finement, un délicieux et touchant roman d’amour.

Notez que la Chèvre d'or peut être mise entre toutes les mains, ce qui est un
mérite rare par le naturalisme qui court. Le texte en est artistement commenté,
en de nombreuses et ravissantes illustrations, par Gorguet et Scott.

Le Gérant : J. SILVESTRE

Paris. — Glyptograpliie SILVESTRE 4 C‘°, rue Oberkanipf, 97
 
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