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Troisième année.

N°141.

LE NUMÉRO : 15 CENTIMES

SAMEDI 4 JANVIER 1890

L'ART FRANÇAIS

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Texte par Firmin Javel

Illustrations de MM. SILVESTRE & Cie, par leur procédé de Glyptographie

Bureaux : 97, rue Oherkampf, à Paris

ABONNEMENTS. — Paris : un an, 9 francs; six mois, 5 francs. — Départements : un an, 10 francs; six mois, 6 francs.

NOS ILLUSTRATIONS

LE BATON DE VIEILLESSE
Par M. ESCOULA

L’antithèse est saisissante. Entre cette vieille femme et cette
jeune enfant, un lien sacré se devine, une mystérieuse affinité
se comprend et s’explique. C’est si
noble, le respect ; c’est si touchant '
la tendresse : Vous souvenez-vous
du mot d’Alphonse Karr : « Se
moquer de la vieillesse, c’est démo-
lir le matin, la maison où l’on doit
coucher le soir. ». En vérité, la
vieille femme que nous montre
M. Escoula n’a jamais dû commettre
le crime de lèse-cheveux blancs, car
elle est respectée et chérie, et elle
assiste dans la sérénité de ses heures
dernières, à ce que le poète a ap-
pelé « le soir d’un beau jour. »

Le statuaire peut être félicité, car
son œuvre est bonne. Elle produit
une émotion profonde, et le plus
sceptique d’entre nous en gardera
une salutaire impression.

UN COIN DU VIEUX PORT
A MARSEILLE
Tar AC. OLIVE

M. Olive est un des peintres or-
dinaires du Midi. Sa couleur est
chaude, son dessin facile, libre et
sobre. Tout dernièrement, je me
trouvais à Marseille, et j’ai pu m’as-
surer, par mes yeux, de l’exactitude
frappante de la vision du jeune
maître.

Certes , « le sujet » est bien
pour tenter un coloriste. Rien de
plus « pittoresque » que ce vieux
port de Marseille, avec sa flottille
variée d’où émerge une forêt de mâts, ses quais sans cesse encom- |
brés d’allants et venants, où le monde entier défile devant vous

en quelques instants. Le tableau de M. Olive ne nous montre pas,
à vrai dire, ce côté grouillant du vieux port, mais il n’en est pas
moins intéressant, passionnant même, car il rappelle fidèlement,
à ceux qui ont visité la vieille cité phocéenne, les exquises im-
pressions ressenties là-bas.

UNE RUE A YOKOAMA (JAPON)

Par AC Louis ‘DUMOU U X

Nous avons promis de donner
à nos lecteurs une reproduction
des œuvres exposées, à la galerie
Georges Petit, rue de Sèze, par
M. Louis Dumoulin. Voici l’une
des toiles les plus curieuses de cette
exposition : elle représente Une rue
à Yokoama. C’est le quartier des
théâtres. Cet échafaudage qui s’é-
lève sur la gauche du spectateur
supporte une plate - forme qu’un
escalier relie au Cirque voisin.
C’est cet escalier que les écuyères
font gravir à leurs chevaux une
fois sur le plateau supérieur, elles
se livrent aux exercices de haute
école ( sans jeu de mot ). Les
banderolles qui flottent dans l’air
sont des offrandes faites par le
public des théâtres aux impresa-
rii, en témoignage de son ad-
miration. Plus un théâtre peut
arborer de ces emblèmes devant
sa façade, plus il est considéré.

M. Louis Dumoulin a rendu
à merveille la physionomie lo-

ESCOULA. — Le bâton de Vieillesse

cale. Dans Une rue à Yokoama
comme dans ses autres ouvrages,
il s’est affirmé observateur subtil
et clairvoyant. A ce titre, je le répète, son exposition est une
des plus curieuses que nous ayons vues depuis longtemps.
 
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