DOI Heft:
No. 160 (Samedi 17 Mai 1890) – No. 169 (Samedi 19 Juillet 1890)
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Quatrième armée. — N° 163.
LE NUMÉRO : 25 CENTIMES
SAMEDI 7 JUIN 1800
L'ART FRANÇAIS
Revue Artistique Hebdomadaire
Directeur littéraire : Directeurs artistiques:
FIRMIN JAVEL
Bureaux : 97, rue Oberkampf, a Paris
SILVESTRE & CA
ABONNEMENTS.
Parts & Départements : urr an, 12 francs ; six mois, 7 francs. — Union Postale : un an, 13 lianes; six mois, g francs.
NOS ILLUSTRATIONS
SALON DES ARTISTES FRANÇAIS
Le « profil de jeune femme, » par M. Fou-
bert, que nous donnons à notre première
page, est un de ces morceaux où l’on voit
que l’artiste ne s’est préoccupé que d’exprimer ce
qu’il éprouvait, c’est-à-dire une œuvre sincère
et émue. La jeune femme dontle profil a ins-
piré cette toile n’est pas précisément jolie,
mais sous ses traits quelque peu incorrects, il
y a la transparence d’une âme, et d’une âme
pure ! Le geste de la main qui vient s’appuver
sur le sein nu, est d’une surprenante chas-
teté.
Nous avons vu M. Foubert remporter
successivement une médaille de troisième
classe, puis une de deuxième — celle-ci en
1885, avec une «Tentation de Saint-Antoine.»
— Les ouvrages que l’artiste exposait alors
étaient plus importants, mais n’avaient peut-
être pas la séduction de ce « Profil de jeune
femme », si élégant, si librement tracé.
N
Foubert. — ‘Profil de jeune femme.
errants sur ses propres terres; c’est sans doute ainsi que procède,en Belgique,
M. Van der Meulen, le peintre attitré des chiens de race.
Le « Relai de la Roche », que nous publions aujourd'hui, est l’un des meil-
leurs tableaux du célèbre animalier Bruxellois. Il est impossible de traduire
plus fidèlement les attitudes variées de ces superbes chiens courants, de
noter avec plus de justesse leurs moindres mouvements, .leurs indexions
Les « Sirènes au repos » tel est le titre
du grand tableau de M. Adolphe La Lyre.
Sur un rocher dominant la mer, les sirènes
se livrent au repos, en des. attitudes variées.
Toutefois, ce repos sera bref. L’une d’elles,
debout, semble en effet signaler, à l’horizon.,
une proie... Ce sont là jeux de poètes, de
visionnaires, hélas ! Nous ne les autorisons
plus, ces ébats où la beauté de la femme se
rehaussait de toute la beauté du décor natu-
rel.Ces exhibitions charnelles, ô Prud’homme !
feraient tressauter, sur ton nez monumental
tes besicles d’or !
Eh ! bien, tant pis pour nous, qui adorons
le beau, qui nous prosternons devant les
merveilles de la ligne et de la couleur. Quant
aux peintres comme M. Th. La Lvre, qui
parviennent à reconstituer ces scènes idéales
comme s’il leur avait été donner de les étu-
dier de leurs propres veux, il conviendrait
de les louer, de les féliciter énergique-
ment.
Mais le singulier rôle que joue ici l'Etat !
D’une part, il interdit aux artistes de placer
de jeunes femmes nues sur les rochers, au
bord de la mer ou ailleurs, et d’autre part,
il comble d honneur ces mêmes artistes lorsqu’ils ont bien rendu, sur leurs
toiles, ces spectacles par lui prohibés !
Les peintres qui se spécialisent dans l’étude des animaux sont encore les
plus heureux, car il leur est permis de disposer leurs modèles dans le milieu
qui leur convient. C’est ainsi que M. de Vuillefroy peint ses propres bestiaux
LE NUMÉRO : 25 CENTIMES
SAMEDI 7 JUIN 1800
L'ART FRANÇAIS
Revue Artistique Hebdomadaire
Directeur littéraire : Directeurs artistiques:
FIRMIN JAVEL
Bureaux : 97, rue Oberkampf, a Paris
SILVESTRE & CA
ABONNEMENTS.
Parts & Départements : urr an, 12 francs ; six mois, 7 francs. — Union Postale : un an, 13 lianes; six mois, g francs.
NOS ILLUSTRATIONS
SALON DES ARTISTES FRANÇAIS
Le « profil de jeune femme, » par M. Fou-
bert, que nous donnons à notre première
page, est un de ces morceaux où l’on voit
que l’artiste ne s’est préoccupé que d’exprimer ce
qu’il éprouvait, c’est-à-dire une œuvre sincère
et émue. La jeune femme dontle profil a ins-
piré cette toile n’est pas précisément jolie,
mais sous ses traits quelque peu incorrects, il
y a la transparence d’une âme, et d’une âme
pure ! Le geste de la main qui vient s’appuver
sur le sein nu, est d’une surprenante chas-
teté.
Nous avons vu M. Foubert remporter
successivement une médaille de troisième
classe, puis une de deuxième — celle-ci en
1885, avec une «Tentation de Saint-Antoine.»
— Les ouvrages que l’artiste exposait alors
étaient plus importants, mais n’avaient peut-
être pas la séduction de ce « Profil de jeune
femme », si élégant, si librement tracé.
N
Foubert. — ‘Profil de jeune femme.
errants sur ses propres terres; c’est sans doute ainsi que procède,en Belgique,
M. Van der Meulen, le peintre attitré des chiens de race.
Le « Relai de la Roche », que nous publions aujourd'hui, est l’un des meil-
leurs tableaux du célèbre animalier Bruxellois. Il est impossible de traduire
plus fidèlement les attitudes variées de ces superbes chiens courants, de
noter avec plus de justesse leurs moindres mouvements, .leurs indexions
Les « Sirènes au repos » tel est le titre
du grand tableau de M. Adolphe La Lyre.
Sur un rocher dominant la mer, les sirènes
se livrent au repos, en des. attitudes variées.
Toutefois, ce repos sera bref. L’une d’elles,
debout, semble en effet signaler, à l’horizon.,
une proie... Ce sont là jeux de poètes, de
visionnaires, hélas ! Nous ne les autorisons
plus, ces ébats où la beauté de la femme se
rehaussait de toute la beauté du décor natu-
rel.Ces exhibitions charnelles, ô Prud’homme !
feraient tressauter, sur ton nez monumental
tes besicles d’or !
Eh ! bien, tant pis pour nous, qui adorons
le beau, qui nous prosternons devant les
merveilles de la ligne et de la couleur. Quant
aux peintres comme M. Th. La Lvre, qui
parviennent à reconstituer ces scènes idéales
comme s’il leur avait été donner de les étu-
dier de leurs propres veux, il conviendrait
de les louer, de les féliciter énergique-
ment.
Mais le singulier rôle que joue ici l'Etat !
D’une part, il interdit aux artistes de placer
de jeunes femmes nues sur les rochers, au
bord de la mer ou ailleurs, et d’autre part,
il comble d honneur ces mêmes artistes lorsqu’ils ont bien rendu, sur leurs
toiles, ces spectacles par lui prohibés !
Les peintres qui se spécialisent dans l’étude des animaux sont encore les
plus heureux, car il leur est permis de disposer leurs modèles dans le milieu
qui leur convient. C’est ainsi que M. de Vuillefroy peint ses propres bestiaux