Quatrième année. — N° 107.
SAMEDI 5 .11 II.IJ T 1 S! 10
LE NUMÉRO : 25 CENTIMES
L'ART FRANÇAIS
Revue Artistique Hebdomadaire
Directeur littéraire: Directeurs artistiques:
FIRMIN JAVEL
Bureaux : 97, rue Oberkampï, à Paris
StLYHSTRH & O
ABONNEMENTS. — Paius & Départements : un an, 12 francs; six mois, 7 francs. — Union Postale; un an, 15 francs; six mois, g ira nés.
NOS ILLUSTRATIONS
M. CH. LALOU, par Mu“ Amélie Colombier
• Dans le grand jardin de la sculpture, les bustes sans nombre se suivent. —
et ne ressemblent pas tous.
— Ils se regardent parfois
les uns les autres, avec des
expressions de méfiance, de
fierté outragée ou d’un œil
souriant. Parfois ils se tour-
nent ce qu’ils ont de dos,
comme pour indiquer qu’en-
tre eux tout est rompu...
Quand on le regarde du •
haut des galeries supérieu-
res,l’alignement général des
bustes, avec ses rentrées, ses
« pans coupés », ses arabes-
ques, semble se livrer à
quelque farandole qui par-
courrait toute l’étendue du
Palais de l’Industrie, dispa-
raissant ça et là derrière les
massifs de verdure... Cette
farandole de marbre , de
plâtre, de bronze et de terre-
cuite, c’est la vie, c’est Paris
en raccourci...
Parmi les personnages po
litiques, voici M. Charles
Lalou, député, directeur du
journal « la France », que
Mllu Amélie Colombier, avec
une compréhension très vive
des traits essentiels de la
physionomie, a restitué dans
le marbre.
Ce n’est pas le polémiste,
c’est plutôt l’homme du
monde surpris dans son inti-
mité, tel est du moins l’avis
de tous ceux qui ont eu l'oc-
casion de voir M. Lalou, et
.tous s’accordent à louer sans
-réserve la fidélité de ce por-
trait, qui est, en effet, vivant.
M"e Amélie Colombier
n’en est pas à ses débuts.
Toute jeune encore, cette
artiste s’est fait remarquer,
depuis quelques années, par
la délicatesse persistante avec
laquelle elle a traité successi-
vement les bustes deMlleRo
sitaMauri.de M. Arsène Houssaye,de M1,c Hadumard, du général Pittié (buste
commandé par l’Etat et qui figure aujourd’hui au musée de Nevers, pays
natal du général), de M. Henry Maret, de M. Victor Ivoning. Cette délica-
' tesse de modelé, qui donne aux physionomies un charme particulier, se
remarque également dans les deux ouvrages exposés aujourd’hui par
Mlle Amélie Colombier. — AL. Ch. Lalou.
Mlle Colombier. Alors que la plupart des sculpteurs s’attachent de plus en
plus au côté « naturaliste » de leur sujet, Mllu Amélie Colombier se plaît a
dégager de chaque figure qu’elle étudie un sentiment, uhe émotion, une poé-
sie. Elle a le respect de son art, et elle travaille pour la postérité.
LES BOUCHERS 1)1
C!i ET MA
pur M, Maniitt' llampanl
L’Algérie n’aura bientôt
plus de secrets pour nous.
On ne compte plus les pein-
tres de talent que la terre
du soleil a attirés et retenus,
et qui nous la révélent cha-
que jour.
M. Maurice Rompant, qui
débutait au Salon, il n’v a
pas déjà si longtemps, pai-
lles intérieurs d’ateliers pari-
siens traités un peu à la
manière noire, mais oii
s'alfirmàit un coloriste de
race, est parti à son tour,
comme M. Gabriel Eerrier,
comme M.Dagnan-Bouvcret,
comme M. Pinel , comme
M. Dinct, pour le pavs ou
les choses et les êtres ont un
caractère pittoresque . Il
nous en a rapporté- des
tableaux précieux, surpre-
nants, de sincérité, d’une
couleur superbe ; les « Bou-
chers de Chetma » et « l’en-
trée du \ieux Chetma »
(Chetma est le nom d’une
oasis située près de Biskra ).
C'est le premier de ees
tableaux que nous reprodui-
sons aujourd’hui. Le peintre
a vu, là-bas, et a mis en
lumière ce que Guillaui.net
avait, volontairement ou
non, négligé de nous Etire
connaître : les types mas-
culins. les attitudes accablées
îles marchands attendant la
pratique, la malpropreté des
étals de viandes douteu-
ses, déposées à même sur
le sol. Guillaumet s’absorbait
dans la contemplation des
jeunes algériennes, qu’il
peignait à ravir, du reste ;
M. Bompard est plus large-
ment intéressé, et son œuvre pourra être placée, sans inconvénient, près de
celle du peintre de « Laghouat ».
M. Bompard vient de remporter une médaille de seconde n...
SAMEDI 5 .11 II.IJ T 1 S! 10
LE NUMÉRO : 25 CENTIMES
L'ART FRANÇAIS
Revue Artistique Hebdomadaire
Directeur littéraire: Directeurs artistiques:
FIRMIN JAVEL
Bureaux : 97, rue Oberkampï, à Paris
StLYHSTRH & O
ABONNEMENTS. — Paius & Départements : un an, 12 francs; six mois, 7 francs. — Union Postale; un an, 15 francs; six mois, g ira nés.
NOS ILLUSTRATIONS
M. CH. LALOU, par Mu“ Amélie Colombier
• Dans le grand jardin de la sculpture, les bustes sans nombre se suivent. —
et ne ressemblent pas tous.
— Ils se regardent parfois
les uns les autres, avec des
expressions de méfiance, de
fierté outragée ou d’un œil
souriant. Parfois ils se tour-
nent ce qu’ils ont de dos,
comme pour indiquer qu’en-
tre eux tout est rompu...
Quand on le regarde du •
haut des galeries supérieu-
res,l’alignement général des
bustes, avec ses rentrées, ses
« pans coupés », ses arabes-
ques, semble se livrer à
quelque farandole qui par-
courrait toute l’étendue du
Palais de l’Industrie, dispa-
raissant ça et là derrière les
massifs de verdure... Cette
farandole de marbre , de
plâtre, de bronze et de terre-
cuite, c’est la vie, c’est Paris
en raccourci...
Parmi les personnages po
litiques, voici M. Charles
Lalou, député, directeur du
journal « la France », que
Mllu Amélie Colombier, avec
une compréhension très vive
des traits essentiels de la
physionomie, a restitué dans
le marbre.
Ce n’est pas le polémiste,
c’est plutôt l’homme du
monde surpris dans son inti-
mité, tel est du moins l’avis
de tous ceux qui ont eu l'oc-
casion de voir M. Lalou, et
.tous s’accordent à louer sans
-réserve la fidélité de ce por-
trait, qui est, en effet, vivant.
M"e Amélie Colombier
n’en est pas à ses débuts.
Toute jeune encore, cette
artiste s’est fait remarquer,
depuis quelques années, par
la délicatesse persistante avec
laquelle elle a traité successi-
vement les bustes deMlleRo
sitaMauri.de M. Arsène Houssaye,de M1,c Hadumard, du général Pittié (buste
commandé par l’Etat et qui figure aujourd’hui au musée de Nevers, pays
natal du général), de M. Henry Maret, de M. Victor Ivoning. Cette délica-
' tesse de modelé, qui donne aux physionomies un charme particulier, se
remarque également dans les deux ouvrages exposés aujourd’hui par
Mlle Amélie Colombier. — AL. Ch. Lalou.
Mlle Colombier. Alors que la plupart des sculpteurs s’attachent de plus en
plus au côté « naturaliste » de leur sujet, Mllu Amélie Colombier se plaît a
dégager de chaque figure qu’elle étudie un sentiment, uhe émotion, une poé-
sie. Elle a le respect de son art, et elle travaille pour la postérité.
LES BOUCHERS 1)1
C!i ET MA
pur M, Maniitt' llampanl
L’Algérie n’aura bientôt
plus de secrets pour nous.
On ne compte plus les pein-
tres de talent que la terre
du soleil a attirés et retenus,
et qui nous la révélent cha-
que jour.
M. Maurice Rompant, qui
débutait au Salon, il n’v a
pas déjà si longtemps, pai-
lles intérieurs d’ateliers pari-
siens traités un peu à la
manière noire, mais oii
s'alfirmàit un coloriste de
race, est parti à son tour,
comme M. Gabriel Eerrier,
comme M.Dagnan-Bouvcret,
comme M. Pinel , comme
M. Dinct, pour le pavs ou
les choses et les êtres ont un
caractère pittoresque . Il
nous en a rapporté- des
tableaux précieux, surpre-
nants, de sincérité, d’une
couleur superbe ; les « Bou-
chers de Chetma » et « l’en-
trée du \ieux Chetma »
(Chetma est le nom d’une
oasis située près de Biskra ).
C'est le premier de ees
tableaux que nous reprodui-
sons aujourd’hui. Le peintre
a vu, là-bas, et a mis en
lumière ce que Guillaui.net
avait, volontairement ou
non, négligé de nous Etire
connaître : les types mas-
culins. les attitudes accablées
îles marchands attendant la
pratique, la malpropreté des
étals de viandes douteu-
ses, déposées à même sur
le sol. Guillaumet s’absorbait
dans la contemplation des
jeunes algériennes, qu’il
peignait à ravir, du reste ;
M. Bompard est plus large-
ment intéressé, et son œuvre pourra être placée, sans inconvénient, près de
celle du peintre de « Laghouat ».
M. Bompard vient de remporter une médaille de seconde n...