Quatrième année. — N° 177.
LE NUMÉRO : 25 CENTIMES
SAMEDI 13 SEPTEMBRE 1890
L'ART "FRANÇAIS
Revue Artistique Hebdomadaire
Directeur littéraire : Directeurs artistiques :
FIRMIN JAVEL Bureaux : 97, rue Oberkampf, à Paris SILVESTRE & O
ABONNEMENTS. — Paris 8c Départements : un an, 12 francs; six mois, 7 francs. — Union Postale : un an, 18 francs; six mois, 8 francs.
SALON DE i
NOS ILLUSTRATIONS
PORTRAIT DE M. EMILE BLAVET, par M. Cbartran.
L’étude du portrait au Salon, parfois fastidieuse par suite du nombre
toujours croissant des têtes
vulgaires et inexpressives
qu’on nous représente, de-
vient extrêmement intéres-
sante lorsque le peintre a
choisi pour modèle un hom-
me d’esprit, lorsqu’il a eu
l’occasion de traduire une
intelligence, de décrire un
caractère.
Tel est le cas de M. Char-
tran peignant le portrait de
M. Emile Blavet.
Le brillant chroniqueur du
Figaro, qui, sous le pseudo-
nyme de Tarisis, improvise
chaque jour, depuis une
dizaine d’années, et avec une
verve sans égale, l’histoire de
l’événement mondain, litté-
raire ou artistique de la
veille, est certainement le
journaliste le plus répandu et
le plus couru. On le voit au
théâtre, dans le monde, sur
le boulevard, au bois, à la
Bibliothèque nationale, dans
les ateliers de nos peintres
ou de nos sculpteurs, partout
où l’on cause, où l’on tra-
vaille, où l’on pense, partout
où palpite l’âme de ce Paris
qu’il connaît mieux que per-
sonne et qu’il aime avec pas-
sion. Il a fréquenté toutes
nos illustrations, est demeuré
l’ami intime de tout ce qui
porte un nom célèbre, et nul
mieux que lui ne saurait fixer,
au jour le jour, les traits es-
sentiels de la vie parisienne,
puisque cette vie est la sienne
même.
J’étais là... telle chose m’advint...
pourrait-il dire en toute cir-
constance, car il « est toujours là » où il se passe quelque chose. Ceux
qui font l’histoire sont tous ses amis, et, pour lui, n’ont pas de secrete.
Il n’entre pas dans une salle de théâtre, un soir de première représen-
tation, sans qu’aussitôt cinquante mains se tendent vers les siennes.
Il est celui qu’on accueille partout le sourire aux lèvres, et il
Chartran. — Tor trait
est digne de cet accueil, n’ayant pas une défaillance dans sa carrière
déjà longue , carrière mouvementée et diverse, laborieuse et, en
somme, très heureuse.
J’ai connu Emile Blavet au Soleil de Millaud, il y a vingt-cinq ans au
o . moins...Ses articles y étaient
890 (Cln,.p,.Êlym,) déjà remarqués.
Depuis, où n’a-t-il pas
écrit ? Il faudrait, pour rap-
peler tous les journaux aux-
quels il a collaboré, citer la
presse toute entière. Aussi
bien, sa dernière campagne
du Figaro est-elle la plus im-
portante et, comme je l’ai
dit, la plus brillante. Chaque
année, Tarisis réunit en un
volume (qui sera très recher-
ché plus tard) ses chroniques
et ses « soirées parisiennes »,
ce qui permettra aux histo-
riens de l’avenir de trouver
leur besogne singulièrement
facilitée...
Emile Blavet a été décoré
il y a quelques années et nous
avons tous applaudi â cette
distinction.
M. Chartran a su rendre
avec un extrême habileté la
finesse de cette intéressante
physionomie, aussi ce por-
trait a-t-il été pour beaucoup
dans le succès récent du
peintre. On sait que M.
Chartran vient d’être nommé,
lui aussi, chevalier de la
Légion d’honneur.
Rappelons, en terminant,
que M. Emile Blavet est le
père de M. Georges Blavet,
notre jeune et distingué colla-
borateur.
LA LEÇON DE DANSE,
par M. Prinet.
Le Salon national comptait
* M. E. ‘Blavet (du Figaro) un as“ &ran.d
v 6 ' vres d un reel mente. Il est
indéniable qu’il en présentait peu de supérieures à la Leçon de danse de
M. Prinet, ainsi qu’aux petites danseuses dessinées au pastel par l’ar-
tiste. C’est un des souvenirs de l’exposition du Champ-de-Mars, que
ces fillettes s’essayant aux déhanchements chorégraphiques, sous la
direction d’un vieux professeur, lequel, armé de son archet, précise
LE NUMÉRO : 25 CENTIMES
SAMEDI 13 SEPTEMBRE 1890
L'ART "FRANÇAIS
Revue Artistique Hebdomadaire
Directeur littéraire : Directeurs artistiques :
FIRMIN JAVEL Bureaux : 97, rue Oberkampf, à Paris SILVESTRE & O
ABONNEMENTS. — Paris 8c Départements : un an, 12 francs; six mois, 7 francs. — Union Postale : un an, 18 francs; six mois, 8 francs.
SALON DE i
NOS ILLUSTRATIONS
PORTRAIT DE M. EMILE BLAVET, par M. Cbartran.
L’étude du portrait au Salon, parfois fastidieuse par suite du nombre
toujours croissant des têtes
vulgaires et inexpressives
qu’on nous représente, de-
vient extrêmement intéres-
sante lorsque le peintre a
choisi pour modèle un hom-
me d’esprit, lorsqu’il a eu
l’occasion de traduire une
intelligence, de décrire un
caractère.
Tel est le cas de M. Char-
tran peignant le portrait de
M. Emile Blavet.
Le brillant chroniqueur du
Figaro, qui, sous le pseudo-
nyme de Tarisis, improvise
chaque jour, depuis une
dizaine d’années, et avec une
verve sans égale, l’histoire de
l’événement mondain, litté-
raire ou artistique de la
veille, est certainement le
journaliste le plus répandu et
le plus couru. On le voit au
théâtre, dans le monde, sur
le boulevard, au bois, à la
Bibliothèque nationale, dans
les ateliers de nos peintres
ou de nos sculpteurs, partout
où l’on cause, où l’on tra-
vaille, où l’on pense, partout
où palpite l’âme de ce Paris
qu’il connaît mieux que per-
sonne et qu’il aime avec pas-
sion. Il a fréquenté toutes
nos illustrations, est demeuré
l’ami intime de tout ce qui
porte un nom célèbre, et nul
mieux que lui ne saurait fixer,
au jour le jour, les traits es-
sentiels de la vie parisienne,
puisque cette vie est la sienne
même.
J’étais là... telle chose m’advint...
pourrait-il dire en toute cir-
constance, car il « est toujours là » où il se passe quelque chose. Ceux
qui font l’histoire sont tous ses amis, et, pour lui, n’ont pas de secrete.
Il n’entre pas dans une salle de théâtre, un soir de première représen-
tation, sans qu’aussitôt cinquante mains se tendent vers les siennes.
Il est celui qu’on accueille partout le sourire aux lèvres, et il
Chartran. — Tor trait
est digne de cet accueil, n’ayant pas une défaillance dans sa carrière
déjà longue , carrière mouvementée et diverse, laborieuse et, en
somme, très heureuse.
J’ai connu Emile Blavet au Soleil de Millaud, il y a vingt-cinq ans au
o . moins...Ses articles y étaient
890 (Cln,.p,.Êlym,) déjà remarqués.
Depuis, où n’a-t-il pas
écrit ? Il faudrait, pour rap-
peler tous les journaux aux-
quels il a collaboré, citer la
presse toute entière. Aussi
bien, sa dernière campagne
du Figaro est-elle la plus im-
portante et, comme je l’ai
dit, la plus brillante. Chaque
année, Tarisis réunit en un
volume (qui sera très recher-
ché plus tard) ses chroniques
et ses « soirées parisiennes »,
ce qui permettra aux histo-
riens de l’avenir de trouver
leur besogne singulièrement
facilitée...
Emile Blavet a été décoré
il y a quelques années et nous
avons tous applaudi â cette
distinction.
M. Chartran a su rendre
avec un extrême habileté la
finesse de cette intéressante
physionomie, aussi ce por-
trait a-t-il été pour beaucoup
dans le succès récent du
peintre. On sait que M.
Chartran vient d’être nommé,
lui aussi, chevalier de la
Légion d’honneur.
Rappelons, en terminant,
que M. Emile Blavet est le
père de M. Georges Blavet,
notre jeune et distingué colla-
borateur.
LA LEÇON DE DANSE,
par M. Prinet.
Le Salon national comptait
* M. E. ‘Blavet (du Figaro) un as“ &ran.d
v 6 ' vres d un reel mente. Il est
indéniable qu’il en présentait peu de supérieures à la Leçon de danse de
M. Prinet, ainsi qu’aux petites danseuses dessinées au pastel par l’ar-
tiste. C’est un des souvenirs de l’exposition du Champ-de-Mars, que
ces fillettes s’essayant aux déhanchements chorégraphiques, sous la
direction d’un vieux professeur, lequel, armé de son archet, précise