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L' art français: revue artistique hebdomadaire — 4.1890-1891 (Nr. 158-209)

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No. 180 (Samedi 4 Octobre 1890) – No. 189 (Samedi 6 Décembre 1890)
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https://doi.org/10.11588/diglit.25562#0161
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L’ART FRANÇAIS

M. Gasq commence le livre de sa vie d’artiste par une grande page,
et nous donne ainsi le droit de tout attendre de celles qui vont suivre.

Puisse-t-il fournir une nouvelle preuve que l’air de Dijon souffle le
génie, même quand on ne le respire plus.

EXPOSITION DU BLANC ET NOIR

PAYSAGE, fusain, par M. Victor Henry

Nous avons, dans un récent article sur l’Exposition du Blanc
et Noir, signalé les remarquables paysages au fusain de M. Victor
Henry.

Celui que nous reproduisons aujourd’hui, dira mieux que tous nos
commentaires, l’originalité de la manière de cet artiste, et la souplesse
de son tour de main.

UN CABARET EN FLANDRE, par 0-C. Cli. Mertens

A l’accoutrement près, nous retrouvons dans ces vieux finauds atta-
blés, dans ce buveur convaincu, et dans cette plantureuse hôtesse, les
petits fils de ceux de Massys, de Téniers, ou de Van Ostade. C’est
une composition charmante de naturel et de couleur locale et, s’il serait
excessif d’établir entre l’artiste et les maîtres d’autrefois une descen-
dance aussi directe qu’entre leurs personnages, on peut dire du moins
que M. Mertens a le grand mérite d’en évoquer le souvenir et de
provoquer la comparaison.

Il est leur petit neveu, et c’est déjà un joli titre. g. de b.

-#-

Les Envois de Rome

Une justice à rendre à nos jeunes pensionnaires de la Villa
Médicis, c’est qu’ils sont parvenus, cette année, à faire plus mau-
vais encore que les années précédentes. Il semblait pourtant bien
improbable qu’ils pussent se surpasser ainsi dans le médiocre,
mais les « travaux » sont là, qui ne laissent aucun doute à cet
égard.

Toutefois, nous devons mettre tout de suite hors de cause les
grands prix d’architecture. Comme toujours, les envois de ces
excellents artistes sont d’une exécution irréprochable : Théâtre el
forum d'Oslie(ètat actuel et restauration) par M. André (4e année);
Détails provenant du forum de Trajan, à Rome, par M. Tournaire
(ire année) ; Tombes de la Renaissance italienne, par M. Chédanne
(2e année) ; — Palais dit Da Coro, à Venise et Théâtre dé Epidaure
(Grèce), par M. Defrasse (5e année); autant de pages du plus
haut intérêt.

Parmi les lauréats du grand prix de gravure en taille douce,
nous n’aurions également qu’à féliciter M. Patricot, pour sa belle
interprétation du Tiusle de Varon et pour sa remarquable copie de
la Judith de Botticelli. M. Leriche lui-même donne quelque espé-
rance avec son Portrait de femme, d’après Holbein.

La sculpture et la peinture, en revanche, sont représentées fort
mal, en dépit du réel talent que nous avions déjà eu le plaisir de
constater chez MM. Axilette et Gardet tous deux dans leur qua-
trième année de leur séjour à la désastreuse villa.

Comment M. Axilette espère-t-il nous faire croire que son Eté,
grand paysage avec trois figures nues, comporte la moindre par-
celle d’observation, puisqiTétant à Rome, il nous représente un
bord de rivière à Chatou ou à Bougival, avec des baigneuses
empruntées à MM. Mercié, Raphaël Collin, ou même au regretté
Bastien Lepage ? Et quel rapport y a-t-il entre cette toile, dont
certaines parties sont très belles et dont l’aspect général est néan-
moins très désagréable, avec une institution qui a pour but de
permettre à nos jeunes artistes d’étudier les chefs-d^œuvre d’Italie ?
On envoie M» Axilette piocher Raphaël, et il feint de comprendre
qu’oe lui parle de M. Raphaël Collin S II confond sans doute

aussi Michel Ange avec M. Mercié. Il prendrait Vaugirard pour
Rome !

M. Danger, avec sa Vénus genitrix, d’une facture vieillote et
1 d’une « complication » déplorable, prouve tout simplement qu’il
peut, quand il le veut bien, peindre encore plus mal que ses
camarades. Et cependant M.Thvs, l’auteur de Diogène demandant
P aumône aux statues pour s habituer aux refus des gninds, paraissait,
du coup, avoir atteint au premier rang ! Oh ! cette tête de vieil-
lard, je la reverrai bien souvent dans mes rêves. Ainsi que cette
lanterne qui ne donne aucune lumière et ce grand bonhomme
qui ne fait pas d’ombre sur le chemin...

M. Lebayle (3e année), ne va pas trop mal non plus et sa copie
d’après Fra Angelico et son esquisse : Pauvres et infirmiers trans-
portés de /’ancienne maison Saint-Laurent au nouvel hôpital de la
Charité, à Lyon, en 1622, sont d’une insignifiance qui tient du
défi.

Quant à MM. les sculpteurs, ni M. Danger, dont le Sommeil
de l’enfant Jésus est une honnête composition sans caractère, ni
M. Convers, qui a vainement tenté d’être effrayant avec son
Sphinx aux yeux trop larges, ni M. Boutry avec son Chasseur,
composition qui serait élégante si elle n’était quelconque, ni
M. Capellaro, qui retrace la Vie champêtre, comme un homme
qui n’aurait jamais quitté le boulevard Montmartre, — aucun de
ces jeunes artistes, dis-je, ne nous fera revenir sur notre opinion
à l’égard de Y utilité du prix de Rome.

Non seulement le prix de Rome est inutile, mais les envois
qu’on vient de nous montrer prouvent une fois de plus qu’il est
funeste... C’est assez dire qu’on se gardera bien de le supprimer.

L J-

-;■ ■ £-:--—

pCHOS Artistiques

Je ne connais pas de meilleur souvenir à garder de ,1a grande manifestation
du centenaire que le nouvel ouvrage de M. Roger Marx, inspecteur principal
au Ministère des Beaux-Arts : la Décoration et l’Art industriel à l’Exposition
Universelle de iSSÿ, récemment paru chez May et Motteroz, avec une couver-
ture exquise signée Chéret.

Le sujet du livre, son titre suffirait à l’indiquer si l’auteur, avec une ten-
dance à la généralisation qu’on ne saurait trop louer, n’avait vite élargi le
champ proposé à son exploration. En effet, le critique du Voltaire ne s’est pas
contenté de donner une étude complète et raisonnée des Arts industriels tels
qu’ils figuraient à notre grande exposition ; son ouvrage, véritable création de
lettré et d’artiste est une histoire, précise et merveilleusement renseignée de
la décoration contemporaine. A ce point de vue, et c’est là surtout ce qui
fait de ce volume, l’ouvrage nécessaire si souvent réclamé, il est le guide le
plus précieux qu’on puisse conseiller à quiconque se soucie d’aménager
autour de soi un intérieur à la fois logique et artistique, d’allures et de goût
tout modernes.

X

Notre-Dame de Paris, par M. l’abbé André Fayolle (1), est le recueil de
sermons prononcés au mois de mai dernier, dans l’église de Notre-Dame,
chargé d’y prêcher le mois de Marie, M. l’abbé Fayolle a eu l’idée de choisir
pour sujet, l’histoire même de la Cathédrale. Et il a beau s’en défendre, son
livre est essentiellement un livre d’art. L’auteur, en effet a retrouvé «ledrame
complet de l’humanité, pétrifié sur les murs du monument, éloquent cepen-
dant et vivant ».

Je ne sais pas ce qu’en pensera la Vierge Marie, mais je suppose qu’elle
sera très fière de ce livre, qui est un monument de plus élevé à sa gloire.

X

L’éditeur A. Lemerre vient de mettre en vente Kaltisto, la belle comédie
poétique de notre confrère Joseph Gayda, qui a été le gros succès de la repré-
sentation d’ouverture du Théâtre-Mixte et dans laquelle se sont révélés deux
jeunes comédiens d’avenir : M. Larochelle et Mlle Esquilar.

(i) 1 vol. chez V. Lecoffre, 90, rue Bonaparte.

L’administrateur-Gérant : SILVESTRE.

Glyptograpbie SILVESTRE & Cu, nie Oberkampf, 97, à Paris.
 
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