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L’ART FRANÇAIS

LH RÊVE DE MARIE, far SL. lBra-> lot

Le peintre des scènes bibliques nous donne une variante de l’Annon-
ciation, peu orthodoxe peut-être, mais bien humaine.

La \ ierge assoupie au chaud soleil d’Orient, voit en songe sa gloire
lut Lire. Le ciel un moment s’entrouvre pour laisser échapper un éclair
et durant cette vision, douce au cœur de la mère, superbe à l’esprit de
la femme, son visage reste empreint d’une calme sérénité'.

La simplicité du décor ajoute même à la majesté de la scène.

On peut reprocher seulement à l’artiste de s’être contenté d’une
lumière un peu terne, où celle de Guillaumet n’eût pas été de trop. Il
ne faut pas oublier que l’histoire de la Vierge se déroule du Nil au
Jourdain.

CHEZ LE PHARMACIEN, par SL. Simon

Du commencement de Père, nous arrivons à la Fin de Siècle. C’est
une assez exacte peinture des mille catastrophes noyées dans le grand
tumulte de Paris. Peut-être sommes-nous plus divertis des badauds qui
s’empressent, qu’émus de la souffrance d’un malheureux.

G. DE B.

LA GALERIE LOBAU

Une exposition intéressante s’est ouverte, le 22 octobre der-
nier, à l’Hôtel de Ville. C’est celle des esquisses présentées au
concours pour la décoration de la galerie Lobau.

Quarante-six concurrents avaient envoyé des projets plus ou
moins admissibles, et de ce nombre il convient de passer sous
silence les trois quarts, en vertu de l’axiome désormais célèbre :

« Qu’il vaut mieux faire mauvais que médiocre. »

Les travaux à exécuter dans la galerie Lobau sont importants :
quinze coupoles successives et deux loggias, en tout dix-sept
plafonds à décorer. 11 y avait là de quoi inspirer à nos meilleurs
artistes quelque idée grandiose, hardie et neuve.

A ce titre, le projet de M. Charles Toché semble réunir toutes
les conditions du succès. L’éminent décorateur a pensé que, pour
glorifier Paris, rien ne serait plus éloquent que la représentation
de ses métiers divers, attestant sa vitalité et son génie. Charpen-
tiers et maçons, marchands de gibier et de poisson, orfèvres,
jardiniers, brodeurs et chasubliers, imprimeurs, boulangers,
chirurgiens et apothicaires, arquebusiers, messagers, forts de la
halle, hôteliers, ménétriers, teinturiers, tels sont les types choisis
par M. Toché et restitués avec une maestria superbe. Il n’est pas
jusqu’aux marchands de vins qui ne deviennent, sous son pinceau,
le motif d’une composition pleine de caractère.

Sur cette donnée, l’habile décorateur a écrit une suite de com-
positions fort jolies et absolument originales.

Chacune d’elles comprend un groupe de personnages princi-
paux, pris, en partie, dans la vie industrielle moderne et d’autre
part, dans la légende ou dans la tradition religieuse. Il n’est pas
rare d’y voir un ouvrier de notre temps coudoyer un saint authen-
tique, le patron de sa corporation. Et toujours les deux éléments,
le réel et le fictif, se confondent en une fantaisie charmante et
inattendue.

Mais si ce groupe est la base de chaque composition, le reste
n’en est pas moins attrayant. En effet, le peintre dispose dans le
ciel, toujours transparent, aérien, en un mot, toujours apothéo-
tique, les figures secondaires et les attributs qui complètent l’his-
toire et l’apologie de chaque métier. Cette seconde partie est
traitée avec une grande légèreté de main, et dans un sentiment
décoratif très personnel.

Enfin, pour les loggias qui se trouvent aux deux extrémités de -
la galerie, M. Toché a trouvé deux sujets qui résument pour
ainsi dire l’esprit de son projet tout entier, savoir :

Pour l’une : Lutèce recevant les corporations qui doivent la trans-
former dans la suite des âges.

Pour l’autre: Paris, dans sa gloire, illuminant P humanité.

Tel est, dans ses grandes lignes, le travail de M. Charles
Toché.

Un autre concurrent également appelé à retenir l’attention du
jury, comme il a attiré celle de la critique, c’est M. Georges
Picard. Cet artiste, très doué et qui se révèle tout à coup par un
début des plus remarquables, s’est plu à évoquer, en collaboration
avec M. Risler, architecte, des visions historiques telles que la
Njnssance de Taris, Paris repoussant les Normands, et autres pages
que l’on croirait écrites sous la dictée d’un Michelet. Il est évi-
dent que M. Georges Picard, si le jury a le bon goût de distin-
guer son projet, soutiendra, avec M. Charles Toché, une lutte
définitive d’un intérêt passionnant.

Parmi les autres envois dignes d’être opposés à ceux-là, il faut
citer celui de M. Georges Callot, qui a glorifié Paris dans ses
monuments, et qui a donné à son esquisse un attrait tout parti-
culier; — celui de M. Maillard, qui a symbolisé les mois et qui
a rappelé, une fois de plus, qu’il était un dessinateur impeccable
en même temps qu’un peintre délicat; — celui de M. Guillaume
Dubufe, consistant en une suite d’aquarelles vert et or, d’une
grande finesse de tons;— celui de M. Galland fils, un jeune
artiste qui promet de marcher sur les traces de son glorieux père;
— celui de MM. Moreau-Néret et Noël Boulon, qui développe à
nos yeux les différentes phases de la nuit; — celui de M. Hippo-
lyte Lucas, qui chante, avec des accents d’une pénétrante émo-
tion, l’Art, la Jeunesse, la Maternité. . .

MM. Victor Maziès, Poseler, Lionel-Royer, Couty, Chabas
et Maubert, Godon, Jobbé-Duval et Legrain, Blanchon, etc.
font également preuve de talent et ajoutent à l’intérêt de ce
concours.

Le jury se réunira ces jours-ci, et il est probable qu’à l’heure
où paraîtront ces lignes, le jugement sera rendu, qui désignera
les trois artistes appelés à prendre part au concours du second
degré.

Nous ferons connaître les noms des trois artistes primés.

Jachos ^Artistiques

Le dîner annuel du ‘l{ouge et du Bleu, organisé par la Société des artistes
indépendants, a eu lieu le lundi 27 octobre, au Palais-Royal, sous la prési-
dence de M. E. Valton. -

X

UNE INAUGURATION. — On a annoncé cet été que M. Eugène Gonon,
le fondeur bien connu, venait d’achever la fonte du célèbre bas-relief de Dalou,
Mirabeau aux Etats généraux.

Les critiques qui ont eu l’occasion de voir ce magnifique travail, furent
d’accord à déclarer que M. Gonon avait admirablement secondé le maître sta-
tuaire, et enrichi les fastes de la fonte à cire perdue, dont nous parlions dans
notre dernier numéro, d’une pièce absolument unique.

Bien que nous 11’ayons pas appris encore que le Mirabeau dût être prochai-
nement mis en place, nous espérons que l’inauguration n’en saurait tarder, et
que l’architecte de la Chambre des députés fera le nécessaire.

Ce nous fournira une occasion nouvelle de rendre hommage au grand
artiste qui a nom Dalou, et de 11e pas oublier non plus le vaillant ouvrier qui,
à l’âge de soixante-seize ans, combat encore pour le procédé dont son père et
lui furent parmi les plus éminents défenseurs.

Il ne faut pas oublier que cette marque : Honoré Gonon et ses fils figure dans
un coin de la plinthe des plus belles oeuvres de Barye, notamment le Lion au
serpent, le Tigre au gavial, etc.

Le nom d’Eugène Gonon n’est d’ailleurs pas oublié parmi ceux des plus
habiles adeptes de la fonte à cire perdue sur laquelle Y Art Français à cru
devoir appeler l’attention de ses lecteurs.

X

M. Popclin, grand-prix de Rome de peinture, vient de donner [k l’Acadé-
mie des Beaux-Arts, pour le Musée fondé par M"« de Caen, un tableau inti-

tulé : Giocosa.___ '

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