Quatrième année. — N° 194.
LE NUMÉRO : 25 CENTIMES
SAMEDI 10 JANVIER 1891
ART FRANÇAIS
Revue Artistique Hebdomadaire
Directeur littéraire
FIRMIN JAVEL
Bureaux : 97, rue Oberkampf, à Paris
Directeurs artistiques:
SILVESTRE & Cie
ABONNEMENTS. — Paris Sc Départements : un an, 12 francs; six mois, 7 francs. — Union Postale: un an, 15 francs; six mois, 8 francs
NOS ILLUSTRATIONS
DESSINS, par M™ Berria-Blanc.
Mme Berria-Blanc, dont nous avons la bonne fortune de reproduire aujour-
Pourquoi Y Amour nargue. Minerve fait-il songer à Art et Indépendance
Mystère. Ajoutons toutefois que l’œuvre de M. Moreau-Méret, avec ses allu-
res symboliques, comporte des qualités d’observation et d’exécution dont il
serait injuste de méconnaître le mérite. —
.. " l
d’hui trois dessins
inédits, est une des
artistes les plus inté-
ressantes de la jeune
école, si toutefois ce
mot d’école est encore
de mise.
A la vérité, l’auteur
des 1Dissonances har-
moniques n’a jamais eu
d’autre maître qu’elle
même.
Sa vision particu-
Hère , son émotion ACj
profonde en présence
des figures et des
objets qu’elle étudiait
ont seules formé cette
subtile interprète des
des réalités sugges-
tives, ce peintre des
reflets fugitifs, ce poète
des molles langueurs et
des tendresses infinies.
Même quand l’oiseau mar-
che on sent qu’il a des ailes.
Même quand elle dessine,
Mme Berria-Blanc laisse devi-
ner toutes les délicatesses
d’une palette que je qualifie-
rais de « personnelle », si de ce
vocable on n’avait tant abusé.
Avec quel respect de la
nature elle enferme une sil-
houette dans des hachures
serrées et parallèles (ainsi
qu’en un réseau qui se res-
serrerait peu à peu sur une
proie, jusqu’à en prendre la
iorme, jusqu’à en trahir les
contours), sans que le dessin
tombe jamais dans la rigidité
des lignes implacables !
L’AMOUR
■N A R G U H MINERVE,
par M, Moreau-Méret.
La fantaisie de M. Moreau- Mme BeRRIA-Bl
Méret, avec sa saisissante audace, nous rappelle certaine autre composition qui
eut un vrai succès de curiosité à une exposition particulière, voici quelques
années déjà : cela représentait un jeune peintre assis sur un rocher, dont la
pointe émergeait de la pleine mer, et dessinant avec une insouciance char-
mante. Ce singulier tableau était intitulé : Art et Indépendance.
w/
LA GRAND’MÉRE,
par M. Ed. Gelbay.
Une scène d’ordre
réaliste où la réalité
s’ennoblit d’une péné-
trante poésie. Rien
n’est plus attendris-
sant, en effet , que
l’antithèse de l’enfant
et de l’aïeule qui a
inspiré les artistes de
tous les temps.
Sans spécialiser son
talent , M. Gelhay
marque une préfé-
rence pour le drame
intime. On n’a pas
oublié la scène poi-
gnante où il nous
montrait une jeune
mère abandonnant son
enfant, à l’hospice des
Enfants assistés. Nous
avons reproduit cette page,
très remarquée au Salon.
D’autre part, nos lecteurs ont
certainement gardé aussi le
souvenir d’un autre tableau
de M. Gelhay, également
publié par Y Art français et
intitulé : Cbe% le juge d'ins-
truction. Nous de doutons
pas que la Grand.'mère n’ob-
tienne le même succès.
CONFIANCE MAL PLACÉE
par M. Emile ‘Bin.
La Confiance mal placée est
une note spéciale de M. Bin,
toute délicate et idyllique
Mais ce qui a surtout illustré
son nom, c’est le panorama
des Buttes-Chaumont, dans
lequel il a représenté une
série d’événements célèbres
depuis la séance du 5 mai des
ANC. — Dessins.
Etats-Généraux, jusqu’à nos jours. L’œuvre a eu et conserve encore une grand
vogue, parce que le patriotisme mène aux Buttes-Chaumont bien des ger
que l’Art aurait laissés chez eux. Nous ne pouvons que souhaiter un suça
toujours grandissant à M. Bin, convaincus d’ailleurs que notre souhait e:
superflu. (V. pour la Confiance mal placée le numéro précèdent).
LE NUMÉRO : 25 CENTIMES
SAMEDI 10 JANVIER 1891
ART FRANÇAIS
Revue Artistique Hebdomadaire
Directeur littéraire
FIRMIN JAVEL
Bureaux : 97, rue Oberkampf, à Paris
Directeurs artistiques:
SILVESTRE & Cie
ABONNEMENTS. — Paris Sc Départements : un an, 12 francs; six mois, 7 francs. — Union Postale: un an, 15 francs; six mois, 8 francs
NOS ILLUSTRATIONS
DESSINS, par M™ Berria-Blanc.
Mme Berria-Blanc, dont nous avons la bonne fortune de reproduire aujour-
Pourquoi Y Amour nargue. Minerve fait-il songer à Art et Indépendance
Mystère. Ajoutons toutefois que l’œuvre de M. Moreau-Méret, avec ses allu-
res symboliques, comporte des qualités d’observation et d’exécution dont il
serait injuste de méconnaître le mérite. —
.. " l
d’hui trois dessins
inédits, est une des
artistes les plus inté-
ressantes de la jeune
école, si toutefois ce
mot d’école est encore
de mise.
A la vérité, l’auteur
des 1Dissonances har-
moniques n’a jamais eu
d’autre maître qu’elle
même.
Sa vision particu-
Hère , son émotion ACj
profonde en présence
des figures et des
objets qu’elle étudiait
ont seules formé cette
subtile interprète des
des réalités sugges-
tives, ce peintre des
reflets fugitifs, ce poète
des molles langueurs et
des tendresses infinies.
Même quand l’oiseau mar-
che on sent qu’il a des ailes.
Même quand elle dessine,
Mme Berria-Blanc laisse devi-
ner toutes les délicatesses
d’une palette que je qualifie-
rais de « personnelle », si de ce
vocable on n’avait tant abusé.
Avec quel respect de la
nature elle enferme une sil-
houette dans des hachures
serrées et parallèles (ainsi
qu’en un réseau qui se res-
serrerait peu à peu sur une
proie, jusqu’à en prendre la
iorme, jusqu’à en trahir les
contours), sans que le dessin
tombe jamais dans la rigidité
des lignes implacables !
L’AMOUR
■N A R G U H MINERVE,
par M, Moreau-Méret.
La fantaisie de M. Moreau- Mme BeRRIA-Bl
Méret, avec sa saisissante audace, nous rappelle certaine autre composition qui
eut un vrai succès de curiosité à une exposition particulière, voici quelques
années déjà : cela représentait un jeune peintre assis sur un rocher, dont la
pointe émergeait de la pleine mer, et dessinant avec une insouciance char-
mante. Ce singulier tableau était intitulé : Art et Indépendance.
w/
LA GRAND’MÉRE,
par M. Ed. Gelbay.
Une scène d’ordre
réaliste où la réalité
s’ennoblit d’une péné-
trante poésie. Rien
n’est plus attendris-
sant, en effet , que
l’antithèse de l’enfant
et de l’aïeule qui a
inspiré les artistes de
tous les temps.
Sans spécialiser son
talent , M. Gelhay
marque une préfé-
rence pour le drame
intime. On n’a pas
oublié la scène poi-
gnante où il nous
montrait une jeune
mère abandonnant son
enfant, à l’hospice des
Enfants assistés. Nous
avons reproduit cette page,
très remarquée au Salon.
D’autre part, nos lecteurs ont
certainement gardé aussi le
souvenir d’un autre tableau
de M. Gelhay, également
publié par Y Art français et
intitulé : Cbe% le juge d'ins-
truction. Nous de doutons
pas que la Grand.'mère n’ob-
tienne le même succès.
CONFIANCE MAL PLACÉE
par M. Emile ‘Bin.
La Confiance mal placée est
une note spéciale de M. Bin,
toute délicate et idyllique
Mais ce qui a surtout illustré
son nom, c’est le panorama
des Buttes-Chaumont, dans
lequel il a représenté une
série d’événements célèbres
depuis la séance du 5 mai des
ANC. — Dessins.
Etats-Généraux, jusqu’à nos jours. L’œuvre a eu et conserve encore une grand
vogue, parce que le patriotisme mène aux Buttes-Chaumont bien des ger
que l’Art aurait laissés chez eux. Nous ne pouvons que souhaiter un suça
toujours grandissant à M. Bin, convaincus d’ailleurs que notre souhait e:
superflu. (V. pour la Confiance mal placée le numéro précèdent).